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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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victime d'un vol. Le caissier savait depuis longtemps que
cela
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    pouvait arriver,
mais il ne s'agissait que d'une vue de l'esprit qui n'avait rien à voir avec la
réalité.
     
    Ce soir-là,
terrifié, il était figé dans la voûte, s'attendant à tout moment à y voir
entrer l'un des malfaiteurs armés.
     
    Il y eut un coup
de feu suivi d'un ordre hurlé.
     
    — Vous autres en
avant, à terre! entendit-il crier tout près de la voûte.
     
    Il y eut le bruit
d'un choc sourd, comme si quelqu'un heurtait un meuble en bois. Incapable de
s'en empêcher, Jean-Louis tendit le cou pour voir ce qui se passait. Au même
moment, il aperçut un homme cagoule de noir en train de sauter du comptoir sur
lequel il était juché. Il lui tournait le dos.
     
    — Toi, la noire,
je t'ai dit de te coucher à terre! cria l'homme en sautant du comptoir pour
empoigner rudement Marthe Paradis par la nuque dans l'intention de la projeter
sur le sol en marbre.
     
    Le sang de
Jean-Louis ne fit qu'un tour. Oubliant les directives de ses supérieurs en même
temps que sa peur, il se jeta sur le voleur dans l'intention de lui faire
lâcher prise.
     
    Ce dernier, beaucoup
plus costaud que lui, eut d'abord un bref moment de panique à la vue de
l'énergumène qui venait de sortir de la voûte comme d'une boîte à surprises.
     
    Il projeta Marthe
par terre avant d'empoigner son agresseur d'une main et de le frapper à la tempe
à la volée avec son arme. Il y eut un cri de stupéfaction chez la trentaine de
clients tenus en respect par son complice armé d'une mitraillette, de l'autre
côté du comptoir.
     
    Jean-Louis
s'écroula comme une poupée de son, aux côtés de Marthe Paradis. La comptable et
le gérant de la succursale avaient tout vu, eux aussi. Comme les deux
caissières et les commis, ils avaient déjà obtempéré à l'ordre de se coucher
par terre et n'avaient pas bronché. Leopold Lozeau s'était même cruellement
brûlé avec la cigarette
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    qui avait
continué à se consumer entre ses lèvres sans qu'il pense à la retirer. Marthe,
blanche de terreur, regarda le visage de Jean-Louis, inconscient. Du sang
coulait de son nez et de son front.
     
    Celui qui
surveillait le gardien de sécurité et les clients cria à l'autre de se dépêcher
à vider les tiroirs-caisses.
     
    En moins de deux
minutes, le cagoulard rafla le contenu des deux caisses déjà en opération, sans
se soucier de celle de Jean-Louis demeurée dans la voûte. Puis, son complice
ordonna aux gens présents de ne pas bouger et il ponctua son ordre d'un coup de
feu tiré dans le plafond. Les deux hommes détalèrent.
     
    Pendant quelques
secondes, nul n'osa bouger. La plupart des personnes présentes croyaient que
l'un des malfaiteurs les surveillait encore, prêt à faire feu sur le premier
qui ferait mine d'esquisser un geste quelconque. Puis on se rendit compte que
les bandits étaient vraiment partis. Les employés se relevèrent les uns après
les autres, heureux de s'en être tirés indemnes. Plusieurs clients se
précipitèrent alors vers le comptoir pour tenter de voir de ce qu'il était
advenu de celui que le cagoulard avait frappé.
     
    — J'ai eu le
temps de déclencher l'alarme avant de me jeter à terre, déclara Marcelle
Desjardins, au bord de la crise de nerfs.
     
    — Que quelqu'un
s'occupe de Morin pendant qu'on appelle une ambulance, ordonna le gérant en
tentant de rassembler tant bien que mal les parcelles de son orgueil malmené.
     
    — Vous êtes
blessé à la bouche, monsieur Lozeau, lui fit remarquer Olivette Poirier en
aidant Marthe Paradis à se relever.
     
    — Je m'occupe de
l'ambulance, dit Marthe. Madame Poirier, allez donc chercher la trousse de
premiers soins dans la cuisine.
     
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    — Appelez aussi
la police, ajouta le gérant en remettant de l'ordre dans sa tenue.
     
    Sur ce, la
monitrice se précipita sur le téléphone posé sur son bureau.
     
    A peine venait-il
de prononcer ces paroles que Leopold Lozeau aperçut des policiers, fortement
armés, glisser un coup d'oeil prudent par la porte vitrée.
     
    — Inutile
d'appeler la police, madame Paradis, elle est déjà là, dit le gérant. Madame
Bélanger, allez donc leur dire qu'ils peuvent entrer et que les voleurs sont
partis, commanda-t-il à sa comptable, non sans laisser percer une bonne dose de
mépris dans sa voix. On dirait bien qu'ils se sont arrangés pour pas les
rencontrer.
     
    Une dizaine de
policiers envahirent alors les lieux et

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