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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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pendant
que son mari finissait de s'habiller. Il la rejoignit deux minutes plus tard,
but une gorgée du liquide bouillant avant de mettre son manteau.
     
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    — Je vais aller
voir le baril d'huile sur le balcon. Le tuyau est peut-être percé. Ouvre les
rideaux pour que je voie quelque chose dehors.
     
    Laurette ouvrit
les rideaux et découvrit une épaisse couche de glace dans les vitres et au bas
de la fenêtre.
     
    Gérard ne demeura
absent qu'une minute. Il rentra dans l'appartement, absolument furieux.
     
    — Ah ben, maudit
bâtard! s'écria-t-il. Il a neigé un peu durant la nuit et il y a des traces de
pas sur le balcon. Tu me croiras pas, mais il y a un maudit voleur qui est venu
siphonner notre huile. Le baril est complètement vide. On n'a plus une goutte
d'huile.
     
    — Voyons donc, on
l'aurait entendu, dit-elle, refusant de croire une telle chose possible.
     
    — Je te le dis.
Le baril est vide, calvaire! C'est pour ça qu'il y a plus de chauffage dans la
maison! Encore chanceux que l'eau ait pas gelé dans les tuyaux.
     
    Sa femme se
rendit au robinet qu'elle tourna: rien. Pas une goutte d'eau.
     
    — Ben. Avec quoi
t'as fait le café tout à l'heure? — Il y avait de l'eau dans le canard...
     
    — Les tuyaux
gelés à cette heure. Ah ben, ça, c'est le boutte! Je peux même pas me faire la
barbe avant de partir pour aller travailler.
     
    — On va ben
attraper notre coup de mort, dit Laurette en grelottant. On gèle tout rond.
     
    — Va mettre ton
manteau et tes bottes, lui suggéra Gérard. Il y a pas autre chose à faire que
d'attendre huit heures et appeler pour qu'ils nous livrent de l'huile.
     
    T'appelleras
aussi un plombier. Ça sert à rien de prévenir la police, on n'a pas d'assurances.
     
    — Viarge! Si
jamais je mets la main sur l'écoeurant qui est venu nous voler notre huile, je
l'étripe, promit Laurette, hors d'elle... Puis là, c'est ben beau de se faire
livrer de
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    l'huile, mais il
y a rien qui dit qu'on se la fera pas voler une autre fois.
     
    — On n'a pas le
choix, dit Gérard, fataliste.
     
    — En tout cas, je
sais pas comment on va faire pour payer cette huile-là, on n'a même pas encore
payé le dernier compte...
     
    Laurette
s'absenta de la cuisine un bref moment pour aller mettre son manteau et ses
bottes avant de revenir dans la cuisine où son mari venait de finir de boire
son café froid. De la buée sortit de sa bouche lorsqu'elle parla.
     
    — Il est juste
cinq heures et demie, dit-elle. J'aime pas ben ça réveiller tout le monde chez
Denise à cette heure-là, mais on n'a pas le choix. Tu peux pas aller travailler
la barbe longue et sans déjeuner, Jean-Louis non plus.
     
    Elle composa le
numéro de téléphone de sa fille aînée et laissa sonner longtemps. Pierre vint
finalement répondre, la voix tout endormie. Il écouta les explications de sa
belle-
    mère avant de lui
dire: — Bougez pas, madame Morin. Je vais aller vous chercher.
     
    — Ben non,
protesta vainement sa belle-mère. Mon mari et Jean-Louis sont ben capables de
marcher jusqu'à Frontenac.
     
    — Il fait trop
froid. J'arrive, dit-il avant de raccrocher.
     
    — Pierre s'en
vient vous chercher, expliqua-t-elle à son mari. On peut toujours compter sur
lui, ajouta-t-elle, contente. Je vais aller réveiller Jean-Louis.
     
    Dix minutes plus
tard, Pierre Crevier sonnait à la porte de ses beaux-parents.
     
    — Tabarnouche! Il
fait pas chaud chez vous, s'exclama le colosse en se frottant les mains.
Voulez-vous me montrer ça? demanda-t-il à son beau-père en se dirigeant vers la
porte arrière.
     
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    Les deux hommes
ne demeurèrent sur le balcon que deux ou trois minutes.
     
    — Je vais
m'occuper de ça cet avant-midi, annonça Pierre en remettant dans la poche de
son manteau un ruban à mesurer qu'il avait apporté. Je travaille pas
aujourd'hui. J'ai des bouts de plywood dans mon hangar qui vont faire
l'affaire. Je vais vous organiser quelque chose, promit-il.
     
    — T'es ben smart,
le remercia Laurette, reconnaissante.
     
    — Bon. On y va.
Quand je suis parti, Denise était déjà en train de vous préparer à déjeuner.
     
    Quand Pierre se
rendit compte que sa belle-mère demeurait assise, il s'arrêta brusquement.
     
    — Vous venez,
vous aussi, madame Morin. Il est pas question que vous restiez ici dedans à
claquer des dents.
     
    Vous allez
attraper votre coup de mort.
     
    — Il faut que je
fasse venir Mongeau-Robert et le plombier, affirma

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