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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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faire le coq quand une petite jeune passe pas
loin de toi dans la rue, lui fit remarquer Laurette d'une voix acide.
     
    — T'es ben drôle.
     
    — Inquiète-toi
pas. Ce ménage-là va se faire vite et on va être débarrassés pour un an.
     
    — OK, se résigna
son mari. Avertis les enfants qu'on a besoin d'eux autres à partir de demain
soir. On va enlever les châssis doubles et poser les jalousies avant de
nettoyer les tuyaux du poêle et de la fournaise.
     
    — C'est correct,
accepta sa femme, satisfaite de n'avoir pas eu à se battre plus longtemps pour
le décider à entreprendre un grand ménage. Demain matin, je vais commencer à
laver la vaisselle dans les armoires.
     
    68
    À son arrivée à
la Banque d'Épargne, coin Dufresne et Sainte-Catherine, Jean-Louis Morin ne se
doutait pas que ce lundi-là allait être une journée marquante pour lui
puisqu'elle avait commencé comme toutes les autres. Il avait rejoint les commis
et les caissiers massés frileusement devant la porte de la succursale. Tous les
employés attendaient avec impatience l'arrivée de la comptable ou du gérant. Il
faisait froid et certains regrettaient ouvertement d'avoir déjà endossé leur
léger manteau de printemps.
     
    Leopold Lozeau
arriva presque en même temps que Huguette Bélanger. Cette dernière fit un pas
en arrière pour laisser au gérant le soin de déverrouiller la porte. Les
employés entrèrent dans l'immeuble derrière eux. Pendant que chacun se
dirigeait vers son poste, la comptable verrouilla la porte après leur entrée et
alla désamorcer le système d'alarme avant d'ouvrir la voûte où étaient rangées
les affaires de chaque caissier. Aussitôt, les commis allèrent tirer de
l'endroit les deux chariots sur lesquels étaient placées les cartes des comptes
des clients.
     
    Comme les deux
autres caissières, Jean-Louis s'affaira à remettre de l'ordre dans sa caisse en
prévision de l'arrivée imminente des premiers clients de la journée. Dos tourné
aux commis et silencieux, il changea la date sur son tampon encreur avant
d'entreprendre le classement des chèques encaissés le vendredi soir précédent.
À un certain moment, il s'étonna de l'absence de Labrie. Habituellement, le moniteur
ne passait pas inaperçu et faisait assez de bruit pour être remarqué. «J'espère
qu'il est malade», se dit-il.
     
    Dans son dos,
Maurice Pronovost chahutait un peu avec deux autres commis depuis quelques
minutes. Jean-
    Louis n'osa pas
se retourner pour voir ce qui faisait rire les trois employés installés à une
table.
     
    69
    Quelqu'un frappa
à la porte vitrée de la banque. Marcelle Desjardins, la première caissière,
leva la tête pour voir qui osait venir frapper alors qu'il était indiqué que la
succursale n'ouvrait ses portes qu'à dix heures. Elle vit une jeune femme qui
frappa de nouveau pour attirer l'attention d'un employé à l'intérieur.
     
    — Qu'est-ce
qu'elle veut, elle? demanda la caissière à voix haute. Elle est pas capable de
voir que c'est pas encore l'heure.
     
    — Vlà la vieille
fille qui se pompe, dit Maurice Pronovost assez fort pour être entendu par ses
collègues.
     
    — Toi, le
niaiseux, t'es mieux de la fermer, le menaça la première caissière en se
tournant tout d'une pièce vers lui... Madame Bélanger, poursuivit-elle à
l'adresse de la comptable, il y a une femme qui veut entrer.
     
    Huguette Bélanger
se leva, ouvrit le portillon de l'imposant comptoir en noyer qui séparait la
clientèle des employés et s'avança vers la porte.
     
    La jeune femme à
l'extérieur plaqua une carte contre la porte vitrée, ce qui incita la comptable
à lui ouvrir. Les deux femmes se parlèrent un bref moment avant que la
comptable entraîne la visiteuse à l'abondante chevelure brune dans le bureau du
gérant. Tous les trois demeurèrent dans la pièce durant quelques minutes avant
d'en sortir.
     
    — Si vous voulez
bien m'écouter un instant, dit Leopold Lozeau d'une voix sonore.
     
    Immédiatement,
ses employés quittèrent leur poste et s'approchèrent, curieux de savoir ce que
leur patron voulait leur dire. Tous examinèrent la jeune femme au visage rond
qui se tenait modestement à ses côtés.
     
    — J'aimerais vous
présenter madame Marthe Paradis qui vient remplacer Paul Labrie durant son
congé de maladie.
     
    Je viens
d'apprendre que notre moniteur a eu un accident de voiture en fin de semaine.
Madame Paradis
    70
    devrait être avec
nous durant quelques

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