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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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circulation
lourde de l'heure de pointe l'ait retardé.
     
    Depuis deux
semaines, le comportement de son amoureux avait changé de façon significative
et cela l'inquiétait.
     
    Tout d'abord,
trois jours après ce qui s'était passé chez son frère, il était venu la
chercher au travail et avait voulu recommencer dans la voiture après avoir
stationné celle-ci à l'écart. Il avait fallu qu'elle se fâche et se débatte
pour lui faire renoncer à ses projets.
     
    — Envoyé donc!
l'avait-il suppliée. T'es ben stuck up.
     
    T'as aimé ça
dimanche. Viens pas dire le contraire.
     
    — Aie, André Cyr!
Ça va faire! s'était-elle écriée en le repoussant de toutes ses forces. Je suis
une honnête fille, moi. C'est pas parce que j'ai fait une erreur dimanche passé
que tu vas recommencer. OK? — Maudit que t'es plate, avait rétorqué le jeune
chômeur. Toutes les filles font ça. Pourquoi t'es pas comme les autres? —
Maudit menteur! s'était emportée Carole, folle de rage. On n'est pas toutes comme
ça.
     
    Sur ces mots, le
conducteur, dépité, voyant qu'il n'arriverait pas à ses fins ce soir-là,
l'avait laissée quelques minutes plus tard devant la porte de l'appartement de
la rue Emmett avant de rentrer chez lui.
     
    Pour se venger,
il ne lui avait pas donné signe de vie une seule fois de la semaine. Folle
d'inquiétude et persuadée de l'avoir perdu, Carole avait bien tenté d'entrer en
communication avec lui à plusieurs reprises, mais chaque fois, la belle-soeur
du jeune homme lui avait répondu qu'il était
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    absent et qu'elle
ne l'avait pas vu de la journée. Quand elle l'avait enfin revu, le dimanche
suivant, il s'était contenté de lui dire, l'air boudeur, qu'il avait passé la
semaine à se chercher un emploi et qu'il n'avait pas trouvé une minute pour lui
parler. Elle avait dû se contenter de cette excuse.
     
    D'ailleurs, il
n'était demeuré qu'une heure chez les Morin avant de prétexter un début de
grippe pour la quitter très tôt.
     
    Elle ne l'avait
revu que la veille, au début de l'après-midi.
     
    Elle avait alors
insisté pour qu'ils profitent de la température douce de cette belle journée de
printemps pour aller marcher au parc Bellerive, rue Notre-Dame.
     
    Le jeune homme
avait tout de même semblé de meilleure humeur. Il avait accepté, sans trop se
faire prier, de laisser son Oldsmobile devant la porte, pour aller marcher à
ses côtés.
     
    — As-tu pensé que
ça fait plus que six mois qu'on sort ensemble? lui avait-elle demandé d'une
voix tendre en s'emparant de sa main au moment où ils pénétraient dans le parc
Bellerive.
     
    — Ben oui,
avait-il répondu d'une voix neutre.
     
    — Je regarde mon
frère Gilles qui va se marier au mois de juillet et je le trouve chanceux,
avait-elle ajouté, émue.
     
    — Ton frère a une
bonne job, lui, et tu m'as dit que ça fait deux ans qu'il sort avec sa blonde.
     
    — C'est vrai,
mais ça fait longtemps qu'ils se préparent tous les deux.
     
    Le jeune homme
n'avait rien dit, occupé à replacer ses cheveux qu'une bourrasque venait de
déplacer.
     
    — Est-ce que tu
m'aimes? avait-elle fini par lui demander, pleine d'espoir.
     
    — Ben oui.
     
    — Tu me le dis
jamais, s'était-elle plaint. Moi, je t'ai donné une preuve que je t'aimais,
avait-elle ajouté.
     
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    — C'est des
affaires qu'on n'a pas besoin de dire à tout bout de champ, s'était-il défendu
sur un ton agacé.
     
    — Comme ça, c'est
sérieux entre nous deux? avait-elle demandé, impatiente d'être rassurée.
     
    — C'est sûr.
     
    — As-tu déjà
pensé qu'on pourrait se fiancer à Noël et se marier au mois de juillet, l'année
prochaine? — Es-tu malade, toi? lui avait lancé brusquement son ami en
s'arrêtant de marcher. C'est pas le temps de parler de mariage quand j'ai même
pas de job et que j'ai de la misère à faire mes paiements sur mon char. En
plus, je dois trois semaines de pension à mon frère. Si je trouve pas de
l'argent ben vite, il va finir par me sacrer dehors et je vais perdre mon
Oldsmobile, sacrement!
     
    Douchée par cette
sortie de son amoureux, Carole avait gardé le silence un long moment avant de
reprendre la parole.
     
    — J'ai un peu
d'argent de ramassé. Je pourrais peut-
    être t'en passer,
avait-elle proposé d'une voix mal assurée.
     
    Aussitôt, le
sourire enjôleur était revenu sur le visage d'André qui l'avait serrée plus
étroitement contre lui.
     
    — Si tu pouvais
me passer

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