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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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vous sortez, vous autres? — On a pensé te faire une surprise et,
surtout, venir te consoler quand tu vas apprendre que t'as encore perdu tes
élections, mon Gérard, dit le gros Bernard, toujours aussi jovial.
     
    En entendant des
bruits de voix à l'intérieur de l'appartement, Laurette s'était étirée le cou
pour voir ce qui se passait. Dès qu'elle vit les visiteurs dans sa cuisine,
elle s'empressa de rentrer.
     
    — Voulez-vous ben
me dire par où vous êtes venus? demanda-t-elle en embrassant ses deux
belles-soeurs et sa nièce.
     
    — Armand a voulu
passer par Fullum, répondit Pauline.
     
    Il est entré dans
la grande cour et il a laissé le char proche de votre clôture.
     
    — C'est ben pour
ça que je vous ai pas vus arriver.
     
    Venez. On va
s'asseoir sur le balcon, en arrière, et laisser les hommes jaser de leur
maudite politique.
     
    Au même moment,
la porte de la chambre de Carole s'ouvrit. La jeune fille salua à son tour les
visiteurs.
     
    — Dis-moi pas, ma
belle Carole, que tu te couches à l'heure des poules? plaisanta Bernard Brûlé
en embrassant sa nièce sur une joue.
     
    — Ben non, mon
oncle. Je lisais dans ma chambre. Je suis comme ma mère, j'aime pas ben gros la
politique et il y a rien que ça à la télévision, à soir.
     
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    — Sers donc un
verre de liqueur à la visite, lui demanda Laurette en entraînant ses
belles-soeurs sur le balcon.
     
    — Si ça te fait
rien, ma soeur, je pense que ton mari va avoir besoin de quelque chose d'un peu
plus fort que d'un verre de Coke pour passer à travers la soirée qui l'attend,
dit Armand, narquois. C'est le temps de boire une bière, si t'en as.
     
    — J'en ai,
inquiète-toi pas, intervint Gérard. Et je te dis tout de suite que cette
bière-là m'a pas été donnée en échange de mon vote.
     
    Louise aida sa
cousine à servir la bière et la boisson gazeuse. La jeune fille de vingt-deux
ans ressemblait étrangement à sa cousine avec ses longs cheveux bruns bouclés
et sa figure aux traits fins. Cette grande jeune fille svelte possédait
cependant un petit air mutin que Carole n'avait pas.
     
    — Viens, on va
s'installer dans ma chambre, proposa Carole après avoir servi tout le monde. On
va être plus tranquilles.
     
    Louise pénétra
dans la chambre de sa cousine et s'assit sur son lit pendant que Carole
refermait la porte derrière elle.
     
    — Sais-tu que ça
fait plus qu'un mois qu'on s'est pas vues, dit Louise.
     
    — On a failli se
voir vendredi il y a quinze jours, répliqua sa cousine à voix basse.
     
    — Comment ça? —
Je suis allée te rejoindre à ton bureau après ma journée d'ouvrage, répondit
Carole à voix basse en montrant du doigt le dos de sa mère assise devant la
fenêtre ouverte, sur le balcon. Quand je suis arrivée, tu venais de partir. Je
t'ai vue au coin de la rue. T'étais pas toute seule.
     
    J'ai pas voulu te
déranger. T'avais l'air d'être avec ton nouveau chum.
     
    180
    Louise avait
légèrement pâli en entendant ces paroles.
     
    Elle demeura un
instant sans rien dire avant de murmurer: — Tu l'as reconnu? Carole laissa
passer un long moment avant de se décider à avouer: — Ben oui.
     
    — T'as dû être
surprise? — Mettons. Comment c'est arrivé, cette affaire-là? demanda-t-elle
curieuse.
     
    — C'est arrivé à
la fin janvier. Un soir, j'ai soupe chez Da Giovanni après ma journée
d'ouvrage. Il neigeait à plein ciel et j'attendais l'autobus depuis un quart
d'heure quand l'abbé Vermette est sorti du restaurant. Je l'avais pas vu. Il
m'a offert de me reconduire chez nous. J'ai accepté.
     
    — Comment ça se
fait que tu m'en as pas parlé? demanda Carole, un brin rancunière.
     
    — Parce qu'au
commencement, c'était rien de sérieux.
     
    Il s'est mis à
venir m'attendre à la porte du bureau deux ou trois fois par semaine et on se
contentait de jaser.
     
    — Puis? — Puis,
je suis tombée amoureuse de lui.
     
    — Mais c'est un
prêtre! protesta Carole.
     
    — Je le sais ben.
Mais c'est aussi un bel homme et il est fin. J'ai jamais rencontré quelqu'un
comme lui avant.
     
    — Mais tu perds
ton temps. Tu pourras jamais le marier, lui fit remarquer sa cousine.
     
    — Ça aussi, je le
sais, mais c'est devenu ben plus sérieux que tu penses entre nous deux.
     
    — Comment ça? —
Il veut défroquer pour qu'on aille vivre ensemble.
     
    — C'est pas vrai!
s'exclama à mi-voix sa cousine, estomaquée par la nouvelle.
     
    181
    — Je

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