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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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dollars
par semaine.
     
    C'est presque mon
salaire d'une semaine. Si on compte ce qu'on a payé pour leset de vaisselle
qu'on leur donne en cadeau de noces, ça fait un mariage qui nous coûte cher en
maudit.
     
    Cependant, il
n'osa pas pousser plus loin sa remarque de crainte que sa femme renonce à son
achat et l'oblige à la suivre dans d'autres boutiques.
     
    — Les dépenses
pour les noces vont s'arrêter là, dit fermement Laurette en s'approchant de la
caisse pour régler son achat. J'ai les souliers et la sacoche qui vont aller
avec ça. Après tout, bonyeu, c'est pas moi qui se marie! Toi, ton habit gris a
encore l'air neuf et t'as une belle chemise blanche que Carole t'a donnée pour
la fête des Pères, au mois de juin. Si tu y tiens absolument, tu pourras
toujours t'acheter une cravate neuve. Il y en a des belles pour cinq piastres.
     
    232
    — C'est ça, ma
Laurette, un cheval et un lapin, se moqua son mari. Toi, tu dépenses soixante
piastres pour t'habiller et moi, je me contenterai de cinq piastres.
     
    Huit jours plus
tard, à son lever un peu avant sept heures, Laurette découvrit avec
satisfaction que le beau temps était au rendez-vous.
     
    — J'ai ben cru
qu'on aurait de la pluie aujourd'hui, dit-
    elle à son mari
en lui versant une tasse de café. Hier soir, il y avait des nuages quand on
s'est couchés.
     
    — En tout cas, il
y en a pas un à matin, lui fit remarquer Gérard en regardant par la fenêtre. En
plus, il fait moins humide qu'hier. Ça va être un beau samedi pour les noces,
mais il va faire pas mal chaud.
     
    Au moment où il
prononçait ces paroles, Gilles sortit de sa chambre, l'air mal réveillé.
     
    — Tiens! On
dirait que ton enterrement de vie de garçon d'hier soir t'a pas trop magané,
lui fit remarquer sa mère.
     
    — Non, m'man. Mes
chums ont pas été trop durs. Jean-
    Louis a même
réussi à calmer Richard qui avait toutes sortes de plans niaiseux. Il y a juste
qu'on est rentrés passé une heure du matin. La nuit a été pas mal courte. J'ai
de la misère à me tenir les yeux ouverts.
     
    — Commence donc
par venir boire une bonne tasse de café pour te réveiller.
     
    — Je suis pas sûr
que c'est une ben bonne idée, plaisanta son père. Si tu te réveilles trop, tu
risques de changer d'idée au pied de l'autel.
     
    — Toi et tes
remarques niaiseuses! dit Laurette en lui adressant un regard mauvais.
     
    — C'est vrai
qu'il est pas mal tard pour changer d'idée, reconnut son père en prenant un air
navré.
     
    233
    — T'as tout le
temps pour te préparer, reprit sa mère.
     
    Ton père est allé
chercher ton habit chez Classy hier après-
    midi. Tu vas être
ben swell. Je trouve que t'as eu une ben bonne idée de te louer un habit. Si
Richard m'avait écoutée plutôt que Jocelyne, il aurait pas eu l'air aussi
miteux à son mariage. Il se serait marié, lui aussi, avec un bel habit sur le
dos.
     
    Après le repas du
matin, ce fut la course pour faire sa toilette. Le mariage devait être célébré
à onze heures à l'église Saint-Emile, coin Davidson et Sherbrooke.
     
    Gérard, prêt le
premier, s'empressa d'aller orner le capot de la Chevrolet avec du papier
crépon blanc. Jean-Louis le suivit quelques minutes plus tard pour faire de
même avec la Toyota de Gilles qu'il était chargé de conduire ce jour-là.
     
    À l'intérieur,
Laurette, occupée à enlever les bigoudis dont Carole lui avait couvert la tête
la veille, sursauta quand quelqu'un vint sonner à la porte. Elle alla ouvrir et
se retrouva face à un livreur qui lui tendit un bouquet de corsage et deux
oeillets blancs.
     
    — C'est pour qui?
demanda-t-elle au jeune homme.
     
    — C'est correct,
m'man. J'ai commandé ces fleurs-là pour vous et p'pa, lui dit Gilles, apparu
comme par enchantement à ses côtés.
     
    Sur ce, il tendit
un pourboire au livreur et referma la porte. Il prit l'un des oeillets et
laissa le reste des fleurs à sa mère qui retourna finir de se préparer dans la
cuisine après l'avoir remercié.
     
    — Regarde le beau
bouquet de corsage que Gilles m'a
    payé, dit-elle à
Carole en lui montrant ce que le fleuriste venait de livrer.
     
    — Il est ben
beau, m'man, dit la jeune fille sans aucun enthousiasme.
     
    234
    — Bonyeu, Carole,
change d'air! explosa sa mère. On dirait que tu t'en vas à un enterrement.
C'est ton frère qui se marie.
     
    — Si vous pensez
que c'est ben drôle d'aller toute seule à des noces, laissa tomber sa

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