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La grande vadrouille

La grande vadrouille

Titel: La grande vadrouille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges TABET , André TABET
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motorisation inespérée.
    —  Quick ! lança le Squadron-Leader, vite, montez !
    Les deux Français se précipitèrent vers le camion, stupéfaits d’y découvrir une Bonne Sœur qui disait :
    — Dépêchez-vous ! On m’attend aux Hospices de Beaune.
    Reginald démarra. Le peintre et le maestro sautèrent en voltige comme des artistes de cirque.
    Ils se croyaient sauvés.
    Quatre kilomètres plus loin les side-cars des Allemands s’arrêtèrent. Ils rejoignaient d’autres forces de la Feldgendarmerie, pour assembler sur la route un solide dispositif de barrage.
    Les ordres avaient été lancés de Paris par le Major Achbach. Les militaires avaient reçu l’instruction précise d’arrêter un peintre en bâtiment et un chef d’orchestre circulant avec des aviateurs anglais en fuite. Photos jointes.
    Selon la technique habituelle, les Allemands avaient placé en travers de la route deux voitures formant chicane. Cela ne ménageait qu’un étroit couloir. On ne pouvait le franchir qu’à vitesse extrêmement réduite et en slalom. Des bottes de paille étaient destinées à amortir les accrochages éventuels.
    Tout autour, les feldgendarmes à collier de fer attendaient sur leurs motos, prêts à intervenir ; des soldats exécutaient les derniers préparatifs. Des barrages semblables avaient été dressés sur de nombreuses routes.
    Soudain, les militaires entendirent un halètement de moteur. Levant les yeux vers le sommet de la colline ils y aperçurent un camion à gazogène qui venait d’apparaître au tournant.
    Reginald lui aussi avait vu de loin le barrage et il présumait que leur véhicule avait été identifié pour le moment par les Feldgendarmes comme un innocent camion de ravitaillement. Il calculait cependant que les événements ne leur offraient qu’un court instant de répit.
    Bientôt, ils devraient s’arrêter pour être interrogés. On leur demanderait des papiers qu’ils ne possédaient pas, et le triste destin qui les guettait sans relâche fondrait sur eux en ne leur laissant cette fois aucun espoir de s’échapper.
    Reginald immobilisa le camion.
    On réunit un bref conseil de guerre. C’est-à-dire qu’en qualité de chef, il prit une décision, la seule qui convînt, à son avis :
    —  Sorry ! dit-il. Nous n’avons aucune autre alternative. Il faut passer par force.
    Là-bas, devant le barrage et à l’aide d’un disque, un feldgendarme leur faisait signe d’avancer et de se présenter au contrôle.
    Le camion s’approcha à une allure lente et pacifique, se laissant glisser le long de la descente. Quand son radiateur toucha presque la paille de la chicane, il stoppa.
    L’officier des feldgendarmes frappa à la porte de la cabine d’un index impérieux.
    —  Papier ! ordonna-t-il.
    Le camion démarra alors brutalement dans un hurlement de pneus, bousculant tout sur son passage et jetant l’officier sur les bottes de foin. Pour riposter, un des soldats tira au jugé une rafale de mitraillette qui fort heureusement n’atteignit que la bâche du camion.
    Les voitures en chicane furent éjectées en désordre sur le bord de la route. Les bottes de pailles, éventrées, éclatèrent sous le choc.
    La garnison allemande fut confondue tant l’effet de surprise avait été total.
    Empêtrés dans les barbelés, les soldats se remettaient de leur stupéfaction. Déjà, la poursuite s’organisait dans un grand mouvement accompagné d’ordres gutturaux.
    Le camion s’enfuyait et se rapprochait du pont, à toute vitesse.
    Les motocyclettes à side-car entreprirent de le prendre en chasse. Á bonne distance les Allemands ouvrirent un feu roulant imprécis fort heureusement grâce aux cahots de la route.
    Á l’intérieur du camion, Stanislas, Augustin et la sœur Marie-Odile étaient précipités en tous sens au milieu des citrouilles.
    Les motards se rapprochaient dangereusement et leur tir en devenait moins incertain. Sous leurs grosses lunettes, ils grimaçaient des sourires cruels : vaincre ce camion et ses occupants allait être un jeu d’enfant fort agréable.
    Les fuyards se sentaient perdus.
    Ce fut sœur Marie-Odile qui eut l’idée de génie.
    — Jetons-leur les citrouilles ! cria-t-elle.
    On fit basculer immédiatement la ridelle du camion. Ainsi, on se découvrait, mais on allait également pouvoir riposter.
    Une à une les citrouilles furent larguées sur la route. Les roues des motos glissaient, dérapaient sur la bouillie des énormes

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