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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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qu’on voie trace de lui.
    — Tu l’as trouvé ? souffla Koulikov.
    Pas encore. Pas là. Après le char. Le long du mur, pas là… Qu’est-ce que c’est ? Une pierre ? Non, c’est… oui, ça a bougé. Un casque, sûrement. À cette distance, l’image du périscope était déformée mais, en ce moment précis, Zaïtsev faisait plus confiance à l’acuité visuelle et à l’instinct de Koulikov qu’aux siens propres. Il fixa attentivement la tache grise ondulant en haut du mur ; ses yeux fatigués compensèrent automatiquement la vision trouble de l’instrument. Oui, la tache bougeait. Là-bas. Aucun doute. C’était un casque.
    — Je le vois, répondit-il.
    — Du gâteau, pour toi. Qu’est-ce qu’on fait ?
    Zaïtsev continua à observer le casque, qui se déplaçait anormalement, par saccades, montant et retombant — pas du tout comme s’il se trouvait sur la tête d’un homme marchant derrière le mur. C’était une piètre ruse, un casque sur un bâton, bougeant comme si l’homme qui le portait n’avait qu’une jambe ou marchait à genoux. Le mur était assez haut pour qu’un homme ne soit pas obligé d’avancer à genoux pour rester à couvert… à moins de tenir un casque au bout d’un bâton. Non, c’est pas le Professeur. Ce salaud se planque ailleurs et il attend que je tire, comme Shaïkine et Morozov. Il attend que je révèle ma position. Le porteur du casque est un aide, un assistant maladroit.
    Zaïtsev écarta les yeux du périscope. Cette feinte grossière, digne d’un bleu, l’insultait. Ce n’était pas le coup d’ouverture auquel il s’attendait de la part du Professeur.
    — C’est un truc. Un truc minable, lâcha-t-il en clignant les yeux pour les libérer de leur tension. On fait rien.
    Les deux hommes regardèrent le casque monter et descendre en haut du mur. Au bout de quelques minutes, l’Allemand qui le portait se fatigua et baissa les bras.
    Le soleil descendit derrière les ruines du côté ouest du parc ; la lumière était maintenant trop faible pour les collimateurs. La seule cible possible à cette heure de la journée, celle pour laquelle Viktor Medvedev et ses ours excellaient, c’était une cigarette allumée ou le reflet d’un canon quelque part dans l’obscurité de plus en plus épaisse. Pas le genre d’erreur que commettrait le Professeur. Ou peut-être que si ? Après tout, il avait promené un casque au bout d’un bâton devant Zaïtsev. Quelle déception ! Le Boche ne montrait pas de génie, pas même de savoir-faire.
    Une demi-heure plus tard, après que la nuit fut complètement tombée, les deux tireurs russes se préparèrent à partir.
    — Où, il est, nom de Dieu ? marmonna Koulikov.
    Zaïtsev remarqua avec amusement que Thorvald rendait bavard Nikolaï le taciturne.
    En rentrant à la casemate, ils trouvèrent Medvedev et Tania qui les attendaient. Le Lièvre leur relata la longue journée creuse, terminée par le coup du casque. Pendant trente minutes, il écouta l’opinion de l’un et de l’autre sur la tactique que Koulikov et lui devaient employer. Puis Koulikov se leva en silence et sortit.
    — On l’a vexé ? demanda l’Ours.
    — Non, mais il prend ce duel avec Thorvald de manière trop personnelle, répondit Zaïtsev. Ça l’obsède trop pour qu’il écoute les conseils des autres. Je sais pas. Ou alors, c’est encore Baugderis qui le travail. Il s’en remettra. Bon, ça suffit pour aujourd’hui, je pense.
    Medvedev se leva à son tour.
    — Je vais peut-être aller chasser dans ton parc, cette nuit. Des fois que le Professeur fumerait…
    — C’est ça, offre-lui du feu, dit Zaïtsev en riant.
    Assise en tailleur en face du Lièvre, Tania regarda Viktor partir.
    — Comment va Shaïkine ? lui demanda-t-il.
    — Je ne sais pas. Je ne veux pas le savoir. Je me dis qu’il est vivant.
    Elle frotta ses paumes sur ses genoux. Silencieux, Zaïtsev tentait de calmer le tumulte de sa poitrine, son envie de tendre les bras et d’attirer Tania à lui.
    Elle rompit le silence :
    — Thorvald. Pourquoi il se conduit comme un bleu ?
    Il secoua la tête.
    — Pour me faire croire que c’est pas lui. Pour me mettre en rogne. Je pourrais te donner dix explications et, finalement, j’en sais rien.
    Tania allongea les jambes ; ses mollets et les contours de ses cuisses se dessinèrent sous la toile blanche du pantalon.
    — Le Professeur veut savoir s’il a bien affaire à toi. Il te connaît, Vasha. On peut supposer

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