Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
Vom Netzwerk:
pavane au milieu d’un abri où d’autres, meilleurs que lui, se sont tenus et ne se tiendront plus jamais.
    Danilov salua Zaïtsev et Tania d’un « Camarades ! » jovial. La lumière jaunâtre de la lampe accentuait son sourire aimable.
    — Camarade commissaire, répondit poliment le Lièvre.
    Cette intrusion le contrariait, il aurait voulu continuer à disséquer le Professeur avec Tania en vue de la chasse du lendemain.
    Danilov ne s’assit pas. Tant mieux, pensa Zaïtsev. Quand il s’assied, il reste.
    — Camarade adjudant-chef, commença l’obèse, que s’est-il passé aujourd’hui dans votre traque du maître tireur allemand ?
    — Rien. Mais je sais où il est, maintenant. Nous nous sommes mis d’accord, le Professeur et moi, pour nous rencontrer dans un parc du centre.
    — Excellent, apprécia Danilov. Cette idée de parc me plaît. Rien entre vous qu’un vaste espace découvert. Peu d’endroits où se cacher. Un cadre idéal. J ‘aimerais voir ça.
    Zaïtsev et Tania échangèrent un regard. Elle l’a entendu comme moi : il veut m’accompagner !
    — Demain, ajouta Danilov.
    — Non, tu peux pas venir, répondit aussitôt Zaïtsev.
    — Bien sûr que si.
    Il serra les poings, les agita devant le commissaire.
    — C’est pas ce que tu crois ! C’est une bataille de concentration. Le Professeur et moi, on est liés par quelque chose qui va au-delà de tout ce que tu peux écrire dans tes articles. Il ne laissera passer aucune bourde. C’est un tueur.
    — Toi aussi, mon cher Lièvre. Tu parles bien quand tu es énervé, tu le sais, ça ? Je serai ici deux heures avant l’aube.
    Danilov se tourna pour sortir.
    — Non ! rugit Zaïtsev.
    Tania le tira par la jambe du pantalon.
    — Si, dit-elle.
    Le petit pot à tabac se tourna vers elle.
    — Première classe Tchernova, merci de ton soutien. Le Lièvre peut être têtu, hein ?
    — Ça, sûrement, camarade. Mais juste avant que tu entres, nous discutions de la tactique de ce tireur nazi. C’est un ennemi très complexe, et je suis certaine que le camarade Zaïtsev comprend que plus il aura d’aide, mieux ce sera.
    Danilov resta sur le seuil, le nez en l’air, comme s’il flairait un danger, puis il regarda de nouveau Tania. Il se demande la même chose que moi, pensa Zaïtsev. Quel jeu elle joue ?
    Le commissaire politique pivota sur ses talons, lança aux tireurs « A demain matin, donc », et disparut derrière la couverture.
    Zaïtsev attendit, l’esprit bombardé de questions rageuses à assener à Tania. Il préférait s’abriter d’abord derrière le silence.
    — Vasha, regarde-moi.
    Il tourna la tête, battit lentement des cils, une seule fois.
    — Oui ?
    Elle sourit.
    — Je viens de faire une chose très intelligente, ou très stupide. Je peux t’expliquer pourquoi elle est intelligente ?
    — Vas-y.
    — Danilov a une qualité indéniable, que nous avons tous deux constatée. C’est même pour ça que tu as fait appel à lui, la semaine dernière. Tu t’en souviens ? Quand tu es venu chasser avec moi sur le Mamayev Kourgan.
    Tania pencha la tête sur le côté, se mit sur les genoux et approcha son visage si près de celui de Zaïtsev qu’il ne vit plus que ses yeux bleus. Il souffla, comme pour éloigner gentiment une coccinelle de sa joue ; elle souffla en retour, avec une douceur sensuelle, à peine assez fort pour faire osciller la flamme d’une bougie. Frottant son nez contre celui du Lièvre, elle murmura :
    — Chaque fois qu’il est dans les parages, il se passe quelque chose, n’est-ce pas ? C’est toi-même qui l’as dit. Alors emmène-le rendre visite à Thorvald. Et tu verras ce qui se passe.
    Une heure après l’aube, les Allemands donnèrent de nouveau l’assaut à la Maison de Pavlov.
    Zaïtsev, Koulikov et Danilov ne pouvaient voir les combats, qui se déroulaient à deux cents mètres de l’endroit où ils étaient accroupis, derrière le mur du parc. L’attaque venait du côté sud de l’immeuble, caché à leur vue. Mais le fracas des canons et des armes automatiques emplissait l’air ; la fumée des armes et la poussière arrachée aux murs de la Maison de Pavlov traversaient en rampant l’espace découvert. Le bruit sourd des obus secouait le sol sous eux.
    Vers le milieu de la matinée, l’assaut s’épuisa et mourut. Quelques dernières rafales de mitrailleuses giclèrent des fenêtres de l’immeuble : le sergent Jacob Pavlov, le Propriétaire, était toujours chez lui.
    Zaïtsev

Weitere Kostenlose Bücher