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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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pardonnée. D’ailleurs, la mission s’est poursuivie sans toi…
    Emprisonnant sa voix derrière ses dents serrées, il continua :
    — Maintenant, dis-moi que t’es désolée d’avoir fait tuer Slepkinian, Griasev et Mikhaïlov. C’est toi qui es responsable de leur mort. Personne d’autre.
    Tania avala péniblement sa salive. Elle se sentait ballottée par des vagues de terreur, comme si elle avait été de nouveau projetée dans la Volga.
    — Tu les as pas tous dégommés, soldat. Un des Boches a réussi à ramper jusqu’à un emplacement de mortier avec les coordonnées de votre position. (Il ferma le poing.) Votre putain de position ! Tu as désobéi aux ordres, tu as révélé votre position, tu as échangé la vie de trois de mes tireurs contre dix-sept fantassins. Chacun de mes hommes valaient cent nazis !
    Respirant bruyamment par le nez, Zaïtsev éloigna son visage, sonda les yeux de Tania. Elle vit ses pupilles braquées sur elle comme les canons sombres de fusils jumeaux. Le cerveau vide, elle n’arrivait plus à penser. Il secoua la tête.
    — On n’est pas ici pour effacer tes souvenirs, Résistante. Je sais pas ce que tu as enduré, ce que tu as perdu, mais tes souffrances ne sont pas plus grandes que celles de la Russie. (Il se redressa.) De la Russie, oui ! Tu es dans l’Armée rouge, maintenant ! Tu ne fais plus ta propre guerre ! Ne l’oublie pas ! Ne l’oublie jamais ! C’est ta bêtise et ton égoïsme qui ont assassiné trois soldats russes !
    Il leva au-dessus d’elle un poing tremblant, furieux.
    — À partir de maintenant, tu exécuteras les ordres à la lettre ou je demande à Danilov de te tirer une balle dans la nuque ! T’as compris ?
    Il tourna sur ses talons, sortit d’un pas lourd, arracha la couverture à ses clous en l’écartant.
    Tania se laissa glisser par terre. Des larmes emplirent ses yeux, roulèrent sur ses joues, tombèrent sur le dos de ses mains.
    Elle ferma les yeux, essaya d’écouter ses propres sanglots, mais elle n’entendait que la colère de Zaïtsev. Il lui avait hurlé dans les oreilles, il l’avait frappée.
    T’as compris ?
    Elle se sentait exilée de son corps et flottait au-dessus de lui comme si son esprit, débordant de chagrin et de culpabilité, avait dû s’en extraire. Elle baissa les yeux vers la forme recroquevillée au pied du mur, s’efforça de ressentir de la pitié pour cette fille en larmes. Elle n’éprouvait que du mépris.
    Je les ai tués. Égoïste et stupide, j’ai provoqué leur mort. Je suis là, pleurant, tremblant, mais en vie. Eux ne le sont plus.
    Elle se cogna durement la tête contre le mur, chercha sa voix pour répondre aux bruits des pas de Zaïtsev s’éloignant dans le couloir, à l’image de Fedya gisant brisé sous un amas fumant de briques, ses yeux de jeune poète grands ouverts.
    Les bras tendus devant elle, elle ferma et rouvrit les mains jusqu’à en avoir mal aux doigts. La douleur la ramena à l’intérieur de son corps et elle murmura :
    — J’ai compris.

DEUX
    Le duel

11
     
    Le panzer tourna le coin en grondant. Écoutilles d’acier fermées, il descendit prudemment la rue en faisant tourner sa tourelle grise dans un grincement métallique. À l’intérieur du blindé, les Allemands cherchaient les Russes qu’ils savaient tapis dans les ruines.
    Derrière, un autre tank suivait la progression du char de tête et le couvrait, canon immobile. Plus loin, hors de vue, une unité d’infanterie attendait d’avancer sous la protection des blindés.
    Une détonation retentit au premier étage d’un bâtiment, au bout de la rue. Un fusil antichar de 76 mm avait ouvert le feu à cinquante mètres et manqué sa cible. Le panzer de tête repartit en marche arrière, dirigeant sa tourelle vers la position du tireur russe révélée par l’éclair de son arme. Le char de derrière tira un obus antipersonnel dans les ruines. Des fantassins allemands jaillirent de leurs cachettes pour cribler de balles et de grenades la position ennemie.
    À cet instant précis de la bataille, ainsi qu’il avait appris à le faire ces dix derniers jours dans d’autres combats de rues, le caporal Nikki Mond braqua ses jumelles sur les toits et les façades branlantes. Comme il s’y attendait, il vit apparaître un court instant, telles des épines noires sur les bâtiments, les fusils de tireurs embusqués russes qui abattirent les fantassins allemands un par un.
    Nikki savait que ces remarquables

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