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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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chaque mètre du secteur 6. On peut y aller par le secteur 5… (Il promena le doigt sur la carte.) Puis on pousse derrière ces cabanes. Il y a une tranchée allemande que le 45 e de Sokolov a prise la semaine dernière. Elle est pas sur la carte, mais je la connais. Elle va jusqu’à là-bas.
    Zaïtsev leva les yeux de la carte pour regarder Koulikov.
    — Nikolaï, il neige encore ?
    — Plus dru que jamais.
    — Excellent, fit Shaïkine, tout excité. Vasha, on fera pas plus de bruit que des flocons.
    Zaïtsev lui donna la carte. Tania vit sur le visage de son chef qu’il pesait encore les mérites et les dangers de l’opération. C’est une mission improvisée, pensa-t-elle. On ne nous en a pas donné l’ordre. Nous la voulons pour nous, pour la tristesse dans les yeux rouges de Tchekov. Zaïtsev courra-t-il ce risque ?
    Elle regarda Tchekov recroquevillé par terre. Cet homme devrait être chez lui en Ukraine, à couper des cous de poulet, à braconner la caille sur les terres de l’État, pas dans un bunker, à boire et à se détruire aussi sûrement que la guerre le détruit. Elle regarda Koulikov, calme et beau, impatient de se battre, rongé par quelque chose dont elle ne l’avait jamais entendu parler, peut-être du sang qu’il ne pouvait couvrir qu’avec de plus en plus de sang allemand. À côté se tenait le frêle Shaïkine, si loin de sa femme et de ses enfants. Et derrière, exposés à l’air comme dans les catacombes, les morts. Et tous les morts à venir.
    Zaïtsev prit sa décision :
    — Bon. Tout le monde emporte une mitraillette. On laisse les fusils ici. (Il s’approcha du coin où reniflait Tchekov, lui posa la main sur l’épaule.) Anatoli, tu restes ici. On parlera plus tard. On va faire ça pour toi.
    Troublé, honteux, Tchekov cligna les yeux. Tania détourna le regard avant de s’apitoyer davantage. Elle prit la mitraillette de Medvedev dans un coin. Elle ne s’était pas servie d’une telle arme depuis son arrivée à Stalingrad et elle avait plaisir à en avoir une en main.
    Zaïtsev chercha dans son sac le pot de graisse, le lança à Shaïkine.
    — Allons-y.
    Shaïkine ouvrit le pot, se dirigea vers la sortie.
    — Attendez.
    Danilov, qui jusqu’ici s’était tenu à l’écart, s’interposa, les mains sur les hanches. Dans cette posture, il ressemblait à un gros sucrier gris.
    — Je viens aussi.
    Zaïtsev considéra le petit commissaire, soupira, baissa la tête.
    — Ne perds pas ton temps à essayer de trouver une manière respectueuse de me dire que je ne peux pas venir, le prévint Danilov. Je ne resterai pas ici à dorloter ton soldat soûl. Je veux voir cette opération de mes yeux.
    Zaïtsev eut un mince sourire, mais ses yeux exprimaient son mécontentement.
    — C’est très dangereux, camarade. Tu n’es pas habitué à ce genre de choses.
    Danilov demeura immobile, sans perdre son sourire, sans même invoquer son pouvoir. Une force sombre semblait émaner de ses bajoues tandis qu’il allongeait le cou comme une tortue.
    — Camarade Lièvre, dit-il enfin, d’une voix lourde de menaces, je ne voudrais pas te rappeler les dangers auxquels je suis habitué. Le Parti communiste participera à ce raid. Est-ce… compris ? (Après la menace, le miel :) Zaïtsev, je me placerai sous tes ordres jusqu’à notre retour. Cela te suffit ?
    L’adjudant acquiesça.
    — En outre, ajouta Danilov, avec un rire qui agita son ventre sous son manteau, ce ne sera pas dangereux pour moi. Je serai avec les lièvres. Les meilleurs. Shaïkine, passe-moi le pot de graisse !
    Un parapluie de femme protégeait de la neige le soldat blotti derrière la mitrailleuse lourde. Tania n’aurait su dire de quelle couleur exactement le parapluie était, mais à la lueur de la lune traversant les flocons, il semblait rose. Le Boche ne s’en sert sûrement pas dans la journée, pensa-t-elle. Les tireurs russes feraient des kilomètres sur le ventre pour pouvoir mettre en joue un mitrailleur allemand sous un parapluie rose.
    L’arme était montée derrière un muret de sacs de terre, au centre d’une tranchée longue de vingt mètres. À l’une de ses extrémités, à gauche du mitrailleur, se trouvait l’entrée d’un bunker masquée par une couverture. L’abri avait été couvert de débris afin de le dissimuler aux yeux des Russes.
    Sous la conduite de Shaïkine, le commando avait mis deux heures pour traverser le secteur 5 en ligne droite. Les lièvres étaient passés

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