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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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devant deux positions de mitrailleuses russes en donnant les mots de passe du secteur. Ils avaient pénétré dans cette partie du secteur 6 par une longue tranchée vide, sous le couvert de la nuit et de la neige. Shaïkine courait en tête, suivi par Koulikov, Danilov, puis Zaïtsev. Tania fermait la marche au titre de commandant en second. Zaïtsev lui avait accordé cette prérogative : elle était responsable du secteur 6.
    Dans un cratère de bombe, à vingt-cinq mètres du mitrailleur, Danilov, étendu sur le dos, reprenait haleine à grandes inspirations, la main sur la bouche. Sa capote était humide de neige, ses magnifiques bottes noires éraflées, et les genoux de son pantalon trempés.
    Zaïtsev était aplati au bord du cratère, Shaïkine à ses côtés. Il murmura quelque chose, tendit sa mitraillette au soldat, glissa hors du trou sous la fine dentelle de flocons.
    Tania se hissa à la hauteur de Shaïkine, Koulikov aussi. Danilov roula sur le ventre, tenta de s’insinuer entre les lièvres, mais il n’y avait pas de place et la jeune femme le repoussa. Du fond du cratère, le commissaire tira sur la jambe de Tania, qui se laissa descendre et approcha son visage noirci de celui de Danilov.
    — Camarade, en l’absence de Zaïtsev, c’est moi qui commande, chuchota-t-elle. Tu restes en bas, compris ?
    Sans attendre de réponse, elle retourna auprès de Shaïkine.
    Dans l’obscurité, elle discernait les contours de la tête du nazi derrière la mitrailleuse, sous le parapluie, mais rien d’autre. Elle ne voyait plus Zaïtsev, qui s’était coulé dans la tranchée ennemie. Elle ne pouvait qu’imaginer le Lièvre avançant sur le sol mouillé, retenant sa respiration, évitant les débris qui pourraient trahir sa présence en crissant ou en cassant sous son poids. En imagination, Tania retenait sa respiration elle aussi, elle enfonçait les doigts dans la terre froide et la neige comme il avait dû le faire. Elle écarquillait les yeux pour améliorer sa vision nocturne en même temps que lui. Elle approcha du soldat avec Zaïtsev, vit l’homme debout derrière sa mitrailleuse, une jambe relevée, peut-être, pour soulager le dos. Ensemble, ils attendirent que l’Allemand bâille, s’étire ou se frotte les yeux. Puis ils jaillirent, plaquèrent la main gauche sur la bouche de la sentinelle et lui tranchèrent le cou avec le poignard tenu dans la main droite, coupant la trachée, vidant les poumons, gardant la main gauche sur la bouche hoquetante, puis enfonçant le couteau à travers les côtes, dans le cœur ou l’aorte. Ils inclinèrent le cadavre contre la paroi, placèrent un morceau de bois ou de tuyau sous le menton pour maintenir la tête droite. Ils redressèrent le parapluie en se demandant, dans cette nuit sombre, de quelle couleur il pouvait bien être.
    Une boule de neige tomba devant le cratère avec un bruit étouffé. Tania fit signe à Shaïkine, qui sortit du trou et avança, non en rampant mais en marchant vite, le dos courbé. Tania suivit. Derrière elle, Koulikov aida Danilov à se mettre debout et à se hisser hors du cratère.
    Tania se glissa dans la tranchée ennemie à la suite de Shaïkine. Zaïtsev les rejoignit, récupéra sa mitraillette. Tania remarqua le sang qui luisait sur ses mains et tachait ses manches. Quand Koulikov et Danilov arrivèrent, le Lièvre agita le doigt pour envoyer Shaïkine et Koulikov à l’autre bout de la tranchée vérifier qu’il n’y avait pas d’autres sentinelles. Zaïtsev s’accroupit, Tania fit de même ; Danilov s’assit dans la neige.
    Quand Shaïkine et Koulikov revinrent, Tania se leva. Elle se félicitait du couvert que leur offraient l’obscurité et la neige, mais savait que ce qui rendait les lièvres invisibles pouvait aussi cacher l’ennemi.
    Au signal de Zaïtsev, le groupe se mit en branle, passa derrière la sentinelle morte debout sous le parapluie, se dirigea vers l’extrémité de la tranchée, vers l’entrée de l’abri des officiers.
    Soudain, Danilov bouscula Zaïtsev pour passer devant lui. Pistolet à la main, le commissaire écarta la couverture et fit un pas dans le bunker.
    Zaïtsev entra aussitôt derrière lui, la mitraillette à la hanche.
    Shaïkine, Tania et Koulikov suivirent.
    À l’intérieur, une lanterne pendait à une poutre. Sa faible lueur jaunissait l’air et les murs de terre. Près de l’entrée, plusieurs mitraillettes étaient accrochées à des clous, au-dessus de casques

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