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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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tambourina des doigts sur l’enveloppe, jeta un coup d’œil à ses camarades avant de la déchirer.
    — » Cher soldat plein de bravoure… »
    Il s’interrompit, se retourna vers la bouteille posée à côté de son carnet de tireur d’élite.
    — Lis, Anatolouchka, l’encouragea Shaïkine. On veut savoir ce que dit ta nouvelle copine.
    Tchekov s’humecta les lèvres, poursuivit :
    — » Je m’appelle Hannah. Je ne sais pas qui tu es, toi qui lis cette lettre, mais tu dois être le plus courageux puisqu’on te l’a remise. J’ai dix-sept ans. Si je pouvais être ta fille, je t’appellerais père. Sinon, je t’appellerais frère. Les filles de mon usine ont collecté des présents pour les défenseurs de Stalingrad. Nous savons que c’est dur pour vous dans les tranchées et nos cœurs sont avec vous. Nous ne travaillons et nous ne vivons que pour vous. Bien que je sois loin derrière l’Oural, j’ai l’espoir de retourner dans ma Smolensk natale. J’entends ma mère pleurer dans la cuisine. Tue les nazis pour que nous puissions rentrer chez nous. Que leurs familles portent leur deuil là-bas chez eux. Qu’elles soient inondées de larmes. Je ne suis qu’une jeune fille, je travaille à l’usine, j’assemble des pièces pour les camions et les chars. Mais j’ai l’impression que je me bats moi aussi rien qu’en restant en vie, rien qu’en haïssant les Boches à chaque instant. Je n’aime pas haïr, ce n’est pas naturel pour une Russe, tu ne crois pas ? Mais nous devons les haïr jusqu’à ce qu’ils partent. Bats-toi durement, mon père, mon frère, et je ferai de même. »
    Tchekov renversa la tête en arrière, fixa les poutres du plafond. Sa poitrine montait et retombait ; la mince feuille de papier tremblait dans sa main.
    Koulikov claqua deux fois des mains puis s’arrêta, gêné. Personne d’autre n’avait applaudi. Tchekov était manifestement bouleversé par la lettre, et Tania se demandait comment Koulikov avait pu ne pas le remarquer.
    Tchekov tendit la lettre à Danilov en murmurant :
    — Garde-la pour moi. J’ai peur de la perdre.
    Il alla prendre dans un coin une musette de grenades, décrocha sa mitraillette suspendue à un clou et sortit du bunker sans un regard.
    — Où va-t-il ? demanda Danilov à Zaïtsev.
    Le Lièvre fit signe à Koulikov, qui se leva d’un bond. Tania voulut l’accompagner, mais Zaïtsev lui ordonna de rester assise. Koulikov était un ami proche pour Tchekov, il le ramènerait.
    Dans le silence lourd qui suivit, Danilov se mit à marcher de long en large. Ses mains potelées se rejoignaient à peine derrière son dos. Tchekov souleva soudain la couverture et entra. Derrière lui, Koulikov portait le sac de grenades et la mitraillette.
    Tchekov s’affala près de la bouteille de vodka, la lorgna en se frottant le menton, grimaça comme pour répondre à un commentaire que la bouteille aurait fait. Koulikov s’avança au milieu de l’abri.
    — Tchekov a un plan, annonça-t-il. Un raid contre un bunker d’officiers nazis.
    — Il se trouve où ? s’enquit Zaïtsev de son coin.
    — Dans le secteur 6.
    L’ancien secteur de Sidorov, devenu celui de Tania. Koulikov regarda la jeune femme.
    — On a ta permission ?
    Elle posa son carnet et se leva.
    — J’y vais, déclara-t-elle en croisant le regard de Zaïtsev.
    — Bien sûr, dit-il, se levant lui aussi pour signifier qu’il en était. Tu sais comment le trouver, ce bunker ? demanda-t-il à Koulikov.
    — Je pense qu’Anatoli devrait nous conduire. C’est son plan, après tout.
    Le Lièvre s’approcha de l’ivrogne.
    — Anatoli, tu peux nous indiquer l’endroit sur une carte ?
    — Je veux y aller, gémit Tchekov, les larmes aux yeux.
    — Non, tu restes ici, l’ami. Dors, bois un coup.
    Zaïtsev déplia une carte du secteur 6, attendit.
    Tchekov s’essuya le nez à sa manche.
    — Ici, dit-il en montrant le coin sud-ouest du secteur, à l’extrémité d’une longue série de tranchées, un kilomètre au-delà des positions avancées soviétiques.
    Un kilomètre, pensa Tania. Ce n’est pas si loin pour deux tireurs d’élite opérant sous couvert de la nuit et de la neige, mais monter un raid de commando si profondément dans les lignes allemandes ? Pour y aller, il suffit de rester hors de vue, une spécialité des lièvres. Revenir est une autre affaire. Une fois que le boucan commence, les bâtons savent que vous êtes là.
    Shaïkine s’avança.
    — Je connais

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