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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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réaliser cela. Je pense
que Dieu t’a choisi.
    — Mon père !
    — Et peut-être moi aussi, continua le père Hobbe sans
tenir compte de la protestation de Thomas. Quand tout ceci sera terminé, dit-il
en embrassant d’un geste de la main l’armée en péril, il se pourrait que je me
joigne à toi. Nous chercherons ensemble ta famille.
    — Vous ? demanda Thomas, mais pourquoi ?
    — Parce que Dieu le demande, dit simplement le père
Hobbe.
    Puis il redressa la tête.
    — Il faut que tu y ailles, Thomas, je prierai pour toi.
    Thomas devait y aller parce que la nuit était troublée par
des bruits de sabots et de voix stridentes. Thomas saisit son arc et sortit du
sanctuaire. Une vingtaine d’hommes d’armes étaient entrés dans le village.
Leurs boucliers portaient les lions et les étoiles du comte de Northampton et
leur chef voulait savoir qui commandait les archers.
    — C’est moi, dit Thomas.
    — Où est ce gué ?
    Thomas se confectionna une torche avec du chaume fixé au
bout d’un bâton et il conduisit les cavaliers à travers le marais vers le gué.
Au bout d’un moment, sa flamme s’éteignit, mais il se trouvait assez proche
pour reconnaître son chemin jusqu’à l’endroit où il avait vu le bétail. La
marée avait monté. L’eau noire coulait autour des cavaliers qui progressaient
sur une élévation de sable de plus en plus étroite.
    — Vous pouvez voir où se trouve l’autre côté, dit
Thomas aux hommes d’armes en leur désignant les feux des Français, qui semblaient
se trouver à environ un mile.
    — Ces salauds nous attendent ?
    — Ils sont nombreux.
    — On passe de toute façon, dit le chef des cavaliers.
Le roi l’a décidé et nous le ferons lorsque la marée baissera.
    Il se tourna vers ses hommes.
    — Pied à terre ! Trouvez le passage. Marquez-le.
    Il désigna des saules.
    — Coupez les rameaux et servez-vous-en comme repères.
    Thomas retourna au village, s’enfonçant parfois dans l’eau
jusqu’à la ceinture. Une fine brume s’élevait de la marée montante et, sans les
cabanes en flammes, il aurait aisément pu se perdre.
    Le village, construit sur le terrain le plus élevé de tout
le marais, était occupé par une foule de cavaliers lorsque Thomas y revint.
Archers et hommes d’armes s’étaient rassemblés là et certains avaient déjà démoli
le sanctuaire pour faire du feu avec ses poutres.
    Will Skeat était venu avec le reste de ses archers.
    — Les femmes sont avec les bagages, dit-il à Thomas.
C’est une sacrée pagaille, là-bas. Ils espèrent faire passer tout le monde
demain matin.
    — Il y aura d’abord une bataille, dit Thomas.
    — C’est soit ça, soit affronter leur foutue armée un
peu plus tard dans la journée. As-tu trouvé des anguilles ?
    — On les as mangées.
    Skeat sourit puis se retourna parce qu’une voix l’appelait.
C’était le comte de Northampton dont la housse de cheval était maculée de boue
presque jusqu’à la selle.
    — Bon travail, Will !
    — Ce n’est pas moi, monseigneur, c’est ce petit malin,
dit Skeat en désignant Thomas du pouce.
    — Ça t’a fait du bien d’être pendu, dirait-on !
dit le comte.
    Après quoi, il examina une file d’hommes d’armes sur la
crête de sable du village.
    — Soyez prêts à avancer à l’aube, Will, nous
traverserons quand la marée descendra. Je veux que tes gars soient devant.
Laissez vos chevaux ici. Je les ferai garder par des hommes sérieux.
    On dormit peu cette nuit-là, même si Thomas somnola, étendu
sur le sable en attendant l’aube. Elle apporta une lumière pâle et brumeuse.
Les saules apparurent dans l’air vaporeux, tandis que les hommes d’armes
s’accroupissaient près de la berge et observaient vers le nord où la brume
était épaissie par la fumée des feux ennemis. La rivière coulait vite,
entraînée par la marée descendante, mais elle était encore trop haute pour être
traversée.
    Près du gué, les cinquante archers de Skeat s’étaient
postés, auxquels s’ajoutaient cinquante autres sous les ordres de John
Armstrong. Le même nombre d’hommes d’armes, tous à pied, était conduit par le
comte de Northampton, qui avait reçu la mission de diriger la traversée. Le
prince de Galles voulait commander le combat en personne, mais son père le lui
avait interdit. Le comte, bien plus expérimenté, reçut cette responsabilité qui
ne l’enchantait guère. Il aurait souhaité disposer de

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