Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
pénétrer dans la propriété.
Puis il conduisit le reste de sa troupe à l’intérieur de la cour. La première
chose qu’il vit, ce fut deux bateaux amarrés au quai de la rivière. Ce
n’étaient pas de gros bateaux, mais toute coque avait de la valeur. Il ordonna
à quatre de ses archers de monter à bord.
    — Dites à quiconque se présentera qu’ils
m’appartiennent, vous avez bien compris ? Ils sont à moi !
    Maintenant, il avait le choix entre le magasin et la maison.
Y avait-il une écurie ? Il demanda à deux soldats de trouver l’écurie et
de garder les chevaux. Ensuite il ouvrit la porte de la maison à coups de pied
et conduisit les six hommes qui lui restaient dans la cuisine. Deux femmes se
mirent à crier. Il n’y fit pas attention ; c’étaient de vieilles et
affreuses servantes ; il cherchait des choses de plus de valeur. Une porte
conduisait à l’arrière de la cuisine, il la désigna à l’un de ses archers puis,
l’épée pointée devant lui, il traversa une obscure petite entrée qui menait à
une pièce de réception. Une tapisserie représentant Bacchus, le dieu du Vin,
pendait à l’un des murs. Sir Simon pensa que des objets de valeur étaient
parfois dissimulés derrière ces tentures murales. Il la frappa avec son épée
puis la décrocha, mais derrière il n’y avait qu’un mur enduit de plâtre. Il
donna des coups de pieds dans le chaises et vit alors un coffre fermé par une
énorme serrure.
    — Ouvrez-le, ordonna-t-il à deux de ses archers, quel
que soit son contenu, il est à moi.
    Puis, négligeant deux livres qui n’intéressaient ni homme ni
bête, il retourna dans l’entrée et escalada les marches en bois sombre de
l’escalier.
    Sir Simon trouva la porte d’une chambre donnant sur l’avant
de la maison. Elle était verrouillée et, quand il essaya de la forcer, une
femme se mit à crier. Il recula et, frappant avec le talon de sa botte, ouvrit
la porte à toute volée. Il pénétra dans la chambre, tenant à la main sa vieille
épée qui scintillait dans la pâle lueur de l’aube. Il vit une femme à la
chevelure noire.
    Sir Simon se considérait comme un homme de sens pratique.
Son père, avec beaucoup de sagesse, n’avait pas voulu que son fils perde son
temps à étudier, bien que sir Simon eût tout de même appris à lire et fût
capable d’écrire une lettre au besoin. Il aimait ce qui était utile – les
chiens et les armes, les chevaux et les armures – et il méprisait la mode
de la courtoisie. Sa mère, entichée de troubadours, passait son temps à écouter
des chansons où il était question de chevaliers si gentils qu’ils n’auraient
pas tenus un instant dans la mêlée d’un tournoi. Chansons et poèmes célébraient
l’amour comme s’il s’agissait d’une chose rare qui constituait l’enchantement
d’une vie, mais sir Simon n’avait pas besoin des poètes pour obtenir une
définition de l’amour, lequel consistait dans son cas à renverser une paysanne
dans un champ moissonné ou bien à se jeter sur quelque putain sentant la bière
dans une taverne. Mais quand il vit cette femme aux cheveux noirs, il comprit
brusquement ce que chantaient les troubadours.
    Il importait peu que cette femme tremblât de peur ou que ses
cheveux soient défaits, ou que son visage soit marqué de larmes. Sir Simon
reconnut la beauté et elle le frappa comme une flèche. Il en perdit le souffle.
Ainsi, c’était cela l’amour ! Il comprit qu’il ne pourrait jamais être
heureux tant que cette femme ne serait pas sienne, et cela était facile car
elle était une ennemie, la ville était en train d’être pillée et sir Simon,
revêtu de sa cotte de maille et de toute sa fureur, l’avait trouvée le premier.
    — Sortez ! gronda-t-il à l’intention des servantes
qui se trouvaient dans la pièce, sortez !
    Les servantes s’enfuirent en larmes et, d’un coup de botte,
sir Simon referma la porte brisée puis il s’avança vers la femme qui tenait son
fils dans ses bras, auprès du lit de l’enfant.
    — Qui êtes-vous ? demanda sir Simon en français.
    La femme essaya de paraître brave et répondit :
    — Je suis la comtesse d’Armorique, et vous,
monsieur ?
    Sir Simon fut tenté de s’attribuer la qualité de pair afin
d’impressionner Jeannette, mais son esprit était trop lent et il s’entendit
prononcer son propre nom. Il se rendait compte peu à peu que la chambre
trahissait la richesse. Les tentures du lit

Weitere Kostenlose Bücher