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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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une ville tant que tous les défenseurs n’avaient
pas été tués.
    Thomas le suivit. Ils rencontrèrent un groupe d’hommes
d’armes de Totesham qui revenaient d’une ruelle étroite.
    — Il y a un fou furieux, là-bas, dit l’un d’entre eux à
Skeat. Et il a une dizaine d’arbalétriers avec lui.
    Le fou furieux et ses arbalétriers avaient déjà tué leur
part d’Anglais. Des corps à la croix rouge étaient étendus dans la rue, à
l’endroit où elle tournait en direction de la rivière.
    — Mettez-leur le feu, suggéra l’un des hommes d’armes.
    — Pas avant d’avoir fouillé les bâtiments, répondit
Skeat.
    Il envoya un soldat chercher l’une des échelles qui avaient
servi à escalader les murs. Dès qu’elle fut arrivée, il la fit apposer contre
la maison la plus proche et regarda Thomas qui lui fit un sourire grimaçant,
monta les barreaux et se hissa sur le toit de chaume. Sa côte cassée lui
faisait mal, mais il atteignit le faîte et là, il prit l’arc qui était à son
épaule et y plaça une flèche. Il s’avança sur le toit, suivi par son ombre
lunaire qui se déplaçait, étirée sur la pente. Le toit finissait juste
au-dessus de l’endroit où les ennemis attendaient. Avant d’en atteindre le
rebord, il tendit son arc puis fit deux pas en avant.
    Les ennemis l’aperçurent. Une dizaine d’arbalétriers se
dressèrent. Un homme blond, sans heaume, fit de même, une longue épée à la
main. Thomas le reconnut. C’était messire Geoffroy de Pont Blanc. Thomas hésita
car il admirait cet homme. Mais le premier carreau passa si près de son visage
qu’il en sentit le vent sur sa joue, alors Thomas tira en sachant que la flèche
irait droit dans la bouche de messire Geoffroy qui avait levé la tête vers lui.
Pourtant il ne la vit pas frapper sa cible. Il avait fait deux pas en arrière
en même temps que les autres arbalètes lançaient leurs traits qui filèrent en
direction de la lune.
    — Il est mort ! s’écria Thomas.
    Il y eut un bruit de pas. Les hommes d’armes s’élançaient à
l’assaut de la maison pendant que les arbalétriers rechargeaient leurs engins
peu pratiques. Thomas revint à l’extrémité du toit. Il vit les épées et les
haches s’élever et s’abattre, il vit le sang éclabousser la façade plâtrée de
la maison, il vit des hommes frapper le cadavre de messire Geoffroy pour être
sûrs qu’il était vraiment mort. Dans la maison que le gentilhomme avait voulu
défendre, une femme poussa un cri perçant.
    Thomas se laissa glisser le long du chaume et sauta dans la
rue. Là, il s’empara de trois arbalètes et d’un sac de carreaux qu’il apporta à
Will Skeat.
    L’homme du Yorkshire lui sourit.
    — Des arbalètes ? Cela veut dire que tu veux te
faire passer pour l’ennemi, et comme ce n’est pas possible à La Roche-Derrien,
tu entraînes sir Simon quelque part dans la campagne. C’est bien ça ?
    — Ça y ressemble.
    — Mon garçon, je pourrais lire en toi comme dans une
saleté de livre si je savais lire, ce que je ne sais pas du fait que j’ai trop
de bon sens.
    Skeat se dirigea vers la rivière où trois bateaux étaient en
cours de pillage tandis que deux autres, dont le contenu avait déjà été
emporté, brûlaient à grandes flammes.
    — Mais comment vas-tu faire sortir le maraud de la
ville ? Il n’est pas complètement idiot ! demanda Skeat.
    — Il l’est quand il s’agit de la comtesse.
    — Ah ! dit Skeat avec un sourire, la comtesse…
Elle est subitement devenue gentille avec nous tous. Alors tu es avec
elle ?
    — Non, je ne suis pas avec elle.
    — Mais ça se fera bientôt, pas vrai ?
    — J’en doute.
    — Pourquoi ? Parce qu’elle est une comtesse ?
C’est quand même une femme, mon garçon. Mais à ta place, je ferais attention.
    — Attention ?
    — Celle-là, c’est une sacrée femme. Elle a l’air charmante
vue du dehors, mais à l’intérieur, c’est de la pierre. Elle va te briser le
cœur, mon garçon.
    Skeat s’était arrêté sur les quais dallés à l’endroit où des
hommes vidaient les entrepôts de leur cuir, de leur grain, de leurs poissons
fumés, de leur vin et de leurs coupons d’étoffe. Sir Simon était là, criant à
ses hommes de faire venir des chariots supplémentaires. La ville recelait une
fortune. Elle était bien plus grande que La Roche-Derrien et comme elle avait
résisté au siège du comte de Northampton l’hiver précédent, les

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