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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Thomas.
    — Elle est rentrée chez elle, si c’est ce que tu veux
dire, dit Skeat, mais que crois-tu qu’ait voulu sir Simon à peine remis de sa
piqûre ? Qu’on fouille sa maison, Tom, pour rechercher une certaine armure
et une épée qui lui appartiennent légitimement. Il n’est pas complètement
idiot ; il a compris que toi et elle, vous étiez de mèche.
    Thomas émit une imprécation et Skeat réitéra son blasphème
avant de continuer :
    — Alors ils ont pressé les deux serviteurs qui ont
avoué que la comtesse avait tout organisé.
    — Ils ont fait quoi ? demanda Thomas.
    — Ils les ont pressés, répéta Skeat.
    Il voulait dire que le vieux couple avait été allongé sur le
sol et qu’on avait placé des pierres sur leurs poitrines.
    — La vieille, continua-t-il, a tout hurlé dès la
première pierre, aussi n’ont-ils pas subi grand mal. Mais sir Simon veut
accuser la comtesse de meurtre. Et naturellement il a fait fouiller sa maison à
la recherche de l’armure et de l’épée, mais ils n’ont rien trouvé parce que
c’est moi qui les avais et que je les avais éloignées, et elle aussi. Mais elle
est dans un beau pétrin, tout comme toi. Tu ne peux pas, comme ça, te mettre à
envoyer des carreaux d’arbalète sur des chevaliers et à massacrer des écuyers,
Tom ! Cela bouleverse l’ordre des choses !
    — Je suis désolé, Will, dit Thomas.
    — Le résultat de tout cela, dit Skeat, c’est que la
comtesse va demander protection à l’oncle de son mari.
    Il désigna le chariot du pouce.
    — Doux Jésus, dit Thomas en regardant le chariot.
    — C’est toi qui l’a placée dans cette situation, gronda
Skeat, pas Lui. Et moi j’ai eu le satané travail de la mettre à l’abri de sir
Simon. Dick Totesham soupçonne que mon rôle n’est pas clair et il ne m’approuve
pas, bien que je lui ai donné ma parole, mais il a fallu que je promette de te
ramener par la peau de ton misérable cou. Seulement je ne t’ai pas vu, Tom.
    — Je suis désolé, Will, répéta Thomas.
    — Tu as diablement raison d’être désolé, dit Skeat qui
débordait d’une tranquille satisfaction à la pensée d’avoir réussi à remettre
si efficacement de l’ordre dans la pagaille provoquée par Thomas.
    Jake et Sam n’avaient pas été aperçus par sir Simon ni par son
compagnon survivant, aussi n’avaient-ils rien à craindre. Thomas était en fuite
et Jeannette avait quitté La Roche-Derrien avant que sir Simon ait pu lui faire
une vie d’enfer.
    — Elle va aller à Guingamp, continua-t-il. J’envoie une
dizaine d’hommes pour l’escorter et Dieu seul sait si l’ennemi va respecter
leur fanion de trêve. Si j’avais une once de bon sens, je t’écorcherais vif et
je ferais de ta peau un étui d’arc.
    — Oui, Will, dit Thomas docilement.
    — Cesse de me servir ces foutus « oui,
Will ». Que vas-tu faire pendant ces quelques jours qu’il te reste à
vivre ?
    — Je ne sais pas.
    Skeat renifla.
    — Tu pourrais grandir pour commencer, bien qu’il y ait
peu de chance que cela arrive. Bon, mon gars…
    Il se redressa et tendit à Thomas une bourse en cuir.
    — J’ai pris ton argent dans la caisse, le voilà. Et
j’ai placé trois gerbes de flèches dans le chariot de la dame, cela te
permettra de tenir quelques jours. Si tu avais un peu de jugeote, ce qui n’est
pas le cas, tu partirais vers le sud ou vers le nord. Tu pourrais aller en
Gascogne, mais c’est un chemin sacrément long. La Flandre est plus proche et il
y a là-bas plein de troupes anglaises qui te prendront si elles ont besoin
d’hommes. Voilà le conseil que je te donne, mon gars. Dirige-toi vers le nord en
espérant que sir Simon ne partira pas en Flandre.
    — Merci, dit Thomas.
    — Mais comment vas-tu voyager ?
    — À pied ? suggéra Thomas.
    — Par les os du seigneur, dit Skeat, mais tu n’es
vraiment qu’un vieux morceau de viande mangé aux vers. Marcher vêtu comme tu
l’es et portant un arc, autant te trancher toi-même la gorge. Ce serait plus
rapide que de laisser les Français le faire.
    — Ceci pourrait t’être utile, intervint le père Hobbe
en offrant à Thomas une pièce d’étoffe noire qui une fois déroulée s’avéra être
une robe de moine dominicain.
    — Tu parles latin, Tom, dit le prêtre, tu pourrais te
faire passer pour un frère prêcheur. Si on t’interroge, dis que tu voyages
d’Avignon à Aix-la-Chapelle.
    Thomas le remercia.
    — Est-ce

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