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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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en
levant la main pour caresser la patte de saint Guinefort. Peut-être le saint
l’inspira-t-il car il se sentit soudain d’humeur espiègle et content de jouer
au prêtre.
    — Je ne suis que l’un des plus humbles enfants de Dieu,
mon fils, répondit-il avec onctuosité.
    — Êtes-vous anglais ? demanda l’homme d’armes d’un
air méfiant.
    Le français de Thomas était presque parfait, mais c’était
plutôt celui de l’aristocratie anglaise que celui qui était parlé en France.
    Thomas sentit à nouveau la panique lui étreindre le cœur,
mais il gagna du temps en faisant un signe de croix et au même moment eut une
inspiration.
    — Je suis écossais, mon fils.
    Cette réponse dissipa la suspicion de l’homme aux yeux
jaunes. Les Écossais avaient toujours été les alliés des Français. Thomas
ignorait tout de l’Écosse, mais il doutait que beaucoup de Français et de
Bretons en sachent plus que lui. C’était loin et, d’après l’opinion courante,
très peu attrayant. Skeat disait toujours que c’était un pays de marécages, de
rochers et de barbares qui étaient deux fois plus difficiles à tuer que
n’importe quel Français.
    — Je suis un Écossais, répéta Thomas, qui retire une
parente du duc des mains des Anglais.
    L’homme d’armes jeta un coup d’œil en direction du chariot.
    — Une parente du duc Charles ?
    — Y en a-t-il un autre ? demanda Thomas d’un air
innocent. C’est la comtesse d’Armorique, et son fils, qui l’accompagne, est le
petit-neveu du duc et comte de plein droit. Les Anglais les ont tenus
prisonniers ces six derniers mois, mais par la grâce de Dieu ils se sont laissé
fléchir et les ont relâchés. Je suis sûr que le duc sera heureux de les
accueillir.
    Thomas étala le rang et les relations de Jeannette avec le
duc à la manière d’une crème fraîchement recueillie et l’ennemi l’avala
entièrement. Ils autorisèrent le chariot à poursuivre sa route et Thomas
regarda Hugh Boltby emmener ses hommes au trot rapide, manifestement soucieux
de mettre autant de distance que possible entre les arbalétriers et son groupe.
Le chef des hommes d’armes ennemi s’adressa à Jeannette et parut impressionné.
Il serait très honoré, lui dit-il, d’escorter la comtesse à Guingamp, mais il
devait la prévenir que le duc n’était pas encore là, il revenait de Paris. On
disait qu’il était actuellement à Rennes, à une bonne journée de voyage.
    — Me conduirez-vous jusqu’à Rennes ? demanda
Jeannette à Thomas.
    — Vous le désirez, madame ?
    — Un homme jeune est utile. Pierre est vieux, dit-elle
en désignant le serviteur. Et il a perdu ses forces. En outre, si vous allez en
Flandre, il faudra que vous traversiez la rivière à Rennes.
    Ainsi, Thomas resta en sa compagnie pendant les trois jours
qu’il fallut au chariot pour faire le voyage avec une lenteur pénible. Au-delà
de Guingamp, ils n’avaient plus besoin d’escorte. Le danger de rencontrer des
Anglais aussi loin à l’est était faible et les forces du duc effectuaient des
patrouilles régulières sur cette route. Le paysage parut étrange à Thomas. Il
avait été habitué à voir des champs en friche, des vergers à l’abandon, et des
villages désertés, alors qu’ici les fermes étaient actives et prospères. Les
églises étaient plus grandes et avaient des fenêtres en verre coloré. De moins
en moins de gens parlaient breton. C’était toujours la Bretagne, mais la langue
était le français.
    Ils passèrent les nuits dans des auberges de campagne où la
paille était pleine de puces. À Jeannette et son fils fut attribué ce qui
passait pour la meilleure chambre, tandis que Thomas partagea l’écurie avec les
deux domestiques. Ils rencontrèrent deux prêtres en chemin, mais aucun des deux
n’eut le soupçon que Thomas puisse être un imposteur. Il les salua en latin,
qu’il parlait mieux qu’eux. Les deux hommes lui donnèrent le bonjour et lui
adressèrent un fervent : « À Dieu vat ! » Thomas devina
leur soulagement quand il s’abstint d’engager une plus longue conversation. Les
dominicains n’étaient pas aimés parmi les prêtres des paroisses. Ils étaient
prêtres eux-mêmes mais avaient la tâche de pourchasser l’hérésie. Une visite
des dominicains suggérait que le prêtre de la paroisse n’avait pas bien conduit
sa mission et même un moine jeune, farouche et mal dégrossi comme Thomas
n’était pas le bienvenu.
    Ils

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