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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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notre entourage. De l’entourage du baron.

L’Hydre de Lerne, ou le signe de la Balance dans la constellation du zodiaque.
     
    Le deuxième des douze travaux d’Héraclès
     
     
     
     
    Chapitre 2
    À Beynac, en l’an de grâce MCCCXLVIII, à VII jours des calendes de juillet, le jour de la Saint-Jean {vii} .
     
    Au petit matin, entre matines et laudes, juste avant la fin de notre entretien, j’avais réussi, non sans avoir de prime abord essuyé un refus, à convaincre le baron avec force arguments à l’appui, qu’Arnaud de la Vigerie soit déféré du cachot où il croupissait depuis la veille pour m’accompagner avec René le Casseur et la petite Marguerite, ma jolie lingère. Ces deux derniers étaient présents à l’intérieur des enceintes, et s’étaient trouvés consignés de facto dans celle du château, fort heureusement pour moi.
    J’avais vanté leurs mérites et leur science pour ramper et gripper. Ils me seraient bien utiles pour franchir les obstacles qui ne manqueraient pas de se dresser sur mon passage en ces voies souterraines, avais-je affirmé d’un ton péremptoire.
    Le baron lui-même ne m’avait-il pas mis en garde contre les pièges subtils et plus mortels les uns que les autres qui jalonneraient mon parcours ?
    Les quelques indications qu’il m’avait rapportées et les signes gravés dans le roc qui devaient nous guider vers l’issue, il les avaient appris par tradition orale de son père qui les tenait lui-même de son grand-père, le dernier à avoir utilisé les voies souterraines pour se rendre en la seigneurie de Commarque. Aucun dessin n’avait accompagné les vagues explications qu’il m’avait données.
    C’était dire si les informations étaient imprécises ou douteuses. Sans parler de l’état des souterrains qui n’étaient plus entretenus depuis près d’un siècle ! Des éboulements, des affaissements, des érosions naturelles entraînées par les eaux de source n’avaient-elles pas modifié le tracé d’origine, raviné les boyaux ou détruit le fléchage du parcours ?
    Le baron avait fini par se laisser convaincre de l’indispensable présence de René et de Marguerite. N’aurait-il pas en outre deux bouches de moins à nourrir ? Mais n’avais-je pas prêché un converti en réclamant leur présence à mes côtés à cor et à cri ?
    Lors du récolement de nos réserves, il m’avait prié de décompter trois bouches de moins, dont celle de l’infortuné Gros-Jean. Sans avoir précisé à quelles autres bouches il avait songé…
    Plus difficile avait été de l’amener à lever la punition du second écuyer. Pour balayer ses réticences, j’avais évoqué à mots couverts, de bouche à oreille, une raison. Cette raison avait suffi à le convaincre, à rebelute.
    En revanche, le baron de Beynac avait opposé un refus catégorique à la présence, à mes côtés, du chevalier bachelier Raymond de Carsac que j’avais en grande estime aussi. Sans me donner d’autre explication :
    “Je ne vais tout de même pas dégarnir la forteresse pour te conforter en si belle compagnie ; fais tes preuves derechef nous aviserons outre !” avait-il déclaré avant de faire jouer à l’aide d’une clé la mécanique merveilleusement graissée d’un coffre scellé dans le mur. Le trésor de la baronnie, avais-je pensé !
    Comme s’il avait deviné mes pensées, le baron de Beynac avait cru devoir préciser qu’il ne serrait là que quelques précieux plans de la forteresse.
    Il en avait extrait un long parchemin composé de plusieurs morceaux cousus entre eux par de fines lanières de cuir. Il avait déroulé et mis à plat une partie du document, celle qui retraçait avec moult magnifiques détails, vu par en haut et vu en coupe, les plans de l’ingénieur arménien qui en avait dirigé l’ouvrage. Plus de cent cinquante ans plus tôt. Sous le règne de notre roi Philippe, deuxième du nom, dit Auguste.
    Deux puits, identiques aux escaliers construits dans l’épaisseur du mur, semblables à ceux qui nous permettaient d’accéder à la tour du guet, avaient été taillés dans le rocher. Ils étaient profondément enfouis à plus de quinze toises sous la salle des Gardes du château. Ils surplombaient une cavité, sorte de grotte naturelle d’une hauteur de plus de deux toises entre la voûte et le sol.
    Elle aurait été découverte après la démolition de la Tour de la Sarrasine, rasée par Simon de Montfort à l’époque de sa

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