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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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messire !
    — Si vous rejoignez un jour l’ost du comte de Pierregord, vous comprendrez alors que ce nid est plus douillet qu’un campement sous pavillon, en grand harnois, le sommeil léger, agité par la crainte de quelque soudaine attaque ennemie.
    — Soit, messire, je vais prendre les dispositions qui s’imposent. Vous pouvez compter sur moi. Permettez-moi de vous adresser un compliment pour l’éblouissante démonstration à laquelle vous vous êtes livré lors de votre passe d’armes contre le chevalier Mirepoix de la Tour. J’aurais grand honneur à prendre des leçons de votre main.
    « J’ai encore beaucoup à apprendre moi-même. Croisez donc le fer avec René le Passeur pour commencer. Il vous enseignera moult belles passes. Je serai aussi à votre disposition et vous remercie de votre compliment. En l’affaire qui m’a opposée au chevalier Mirepoix, sachez cependant que j’ai saisi une occasion. Elle aurait pu m’être fatale.
    — Votre modestie vous honore, messire Brachet.
    — Ne soyez point flagorneur : je suis plus sensible aux compliments de mes ennemis qu’à ceux de mes amis.
    — Dois-je alors compter parmi vos ennemis, messire ?
    — Vous ne manquez point d’esprit, messire de Puycalvet. Non, je compte sur vous pour être de mes amis », lui répondis-je en lui passant un bras sur l’épaule et en le remerciant de veiller dans l’immédiat à la bonne fin des dispositions que j’avais commandées.
     
    S’il était sincère, l’homme pourrait m’être utile à l’avenir. Dois-je avouer que son calme et l’esprit dont il avait fait preuve me laissaient envisager moult grandes et belles qualités dans le maniement des armes ? L’écuyer était solide, bien bâti et plus sûr de lui qu’il ne le laissait paraître. Un des rares à ne pas porter de barbe. Bref, tout le contraire du sire Mirepoix de la Tour.
     
     

     
     
    Le lendemain, vers prime, René me réveilla en sursaut. Je me frottai les yeux et étirai mes membres. J’avais eu du mal à m’endormir malgré la fatigue, et n’étais tombé dans un profond sommeil qu’à l’approche des laudes.
    « J’ai mauvais sentiment, messire Bertrand. Il s’passe quelqu’chose. Voulez-vous qu’je jette un œil au-dehors ?
    — Non, René, monte la garde devant la porte et attends-moi », lui dis-je en enfilant une chemise et en bouclant les fermoirs de ma panoplie d’armes.
     
    Je dégringolai les marches à toute vitesse, traversai la cour intérieure. Le soleil ardait déjà ses rayons brûlants. Le ciel était bleu clair. René avait-il encore une prémonition ? Je montai sur le chemin de ronde.
    Le spectacle que je vis me glaça le sang d’horreur. Un groupe de sergents d’armes tenaient fermement Marguerite.
    L’un des ribauds lui liait les poignets dans le dos à l’aide d’une forte corde de chanvre, tandis qu’un autre la lui passait autour du col. La pauvrette se débattait comme une folle et hurlait à gueule bec. Mais personne d’autre ne semblait ou ne voulait ouïr les cris déchirants qui sortaient de sa poitrine.
    Un valet d’armes la bâillonna incontinent. Cette fois, elle était rendue à leur merci. Un nuage cacha le soleil qui illuminait la scène de tous ses rayons. L’instant d’avant. Sur la place de Commarque, pas le moindre souffle d’air n’agitait les branches du vieux tilleul. Pas un oiseau ne chantait. Ni homme ni bête ne lui portaient secours ou réconfort.
     
    « À mort la fagilhère, à mort ! Tu as empoisonné ce pôvre Jehan Courtecuisses, notre arbalétrier ! Il est mort ce matin dans d’atroces souffrances ! » gueula l’un d’iceux, tandis qu’un autre surenchérissait :
    — Tu vas gigoter jusqu’à ce que mort s’ensuive ! Nous verrons tes dessous ! Ils m’ont l’air bien affriolants », ricana-t-il en soulevant l’ourlet de sa robe à l’aide de la pointe de son épée. Tous ses compains rirent à gueule bec et imitèrent son geste répugnant.
    — Si le temps était moins sec, nous t’aurions brûlée vive ! C’est le sort réservé aux sorcières ! » hucha encore quelqu’un.
     
    La corde enserrait déjà le col de la malheureuse. De là où je me tenais, je n’avais deci en avant plus le temps d’intervenir pour mettre fin à son supplice. À cette exécution bestiale et sommaire entreprise par des hommes décidés.
     
    Pour empêcher que ma jolie lingère ne soit pendue par le col incontinent
     
    J’étais

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