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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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terreur
qu’inspirait la tempête était grande. Et dès qu’Elffin fut présent dans la
salle, le vent cessa de souffler et les chaînes du prisonnier tombèrent
d’elles-mêmes sur le sol. Et Maelgwn reconnut devant tous ceux qui étaient là
qu’il avait commis une grande injustice envers son neveu Elffin, proclamant bien
haut et bien fort l’innocence de sa femme et la supériorité évidente de son
barde sur tous les bardes des pays où le soleil se couche. Et c’est depuis ce
temps que Taliesin fut appelé « chef des Bardes ».
    Cependant Taliesin prit Elffin à part et lui demanda de
prétendre devant le roi qu’il possédait un cheval deux fois meilleur et plus
rapide que les autres. Elffin suivit le conseil de Taliesin, et le roi, piqué
au jeu, mais voulant malgré tout prendre sa revanche, accepta l’épreuve. Le
jour et l’heure furent fixés pour la compétition en un lieu qui fut depuis lors
appelé Morva Rhianned. Ce fut là que vint le roi Maelgwn avec tous ses gens, et
vingt-quatre des chevaux les plus rapides qu’il possédait. Après une longue
discussion, le parcours de la course fut déterminé, et les chevaux furent mis
en place pour le départ. C’est alors qu’arriva Taliesin, avec vingt-quatre
branches de houx qu’il avait fait légèrement brûler. Il dit au jeune homme qui
devait monter l’unique cheval d’Elffin de placer ces branches dans sa ceinture.
Il lui ordonna de laisser filer les chevaux du roi devant lui de façon à
pouvoir, au bon moment, les dépasser l’un après l’autre. Le jeune homme devait
alors prendre une des branches de houx, en frapper le cheval qu’il dépassait à
la croupe, et la laisser tomber sur le sol. Après cela, il devait prendre une
autre branche et procéder de la même manière avec chacun des autres chevaux du
roi. Et Taliesin lui demanda encore de bien repérer l’endroit où son propre
cheval ferait un faux pas et d’y jeter son manteau.
    Tout se passa comme l’avait prévu Taliesin : le jeune
cavalier frappa tous les chevaux du roi l’un après l’autre avec une branche de
houx et jeta son manteau à l’endroit où son cheval avait fait un faux pas. Le
cheval d’Elffin arriva le premier et Maelgwn dut reconnaître publiquement que
son neveu était le meilleur de tous les princes du royaume. Mais quand la fête
fut terminée et que chacun rentra chez soi, Taliesin amena Elffin à l’endroit
où se trouvait le manteau. Il lui dit de faire venir des ouvriers et de creuser
le sol à cet endroit précis. Elffin donna immédiatement des ordres pour que
l’on creusât sous l’emplacement du manteau. Or, quand le trou fut assez
profond, on découvrit un chaudron rempli de pièces d’or. Taliesin dit alors :
« Elffin, voici la récompense qui t’est due pour m’avoir sorti du filet et
m’avoir gardé près de toi jusqu’à ce jour. Maintenant, tu dois m’accorder la
permission de m’en aller, car j’ai accompli ce que je devais accomplir. »
Elffin fut très chagriné de voir partir Taliesin mais, après tant de bienfaits
dont le barde l’avait comblé, il pouvait difficilement lui refuser son congé.
Et Taliesin partit vers le nord, sachant fort bien qu’il devait retrouver
Merlin dans la forêt de Kelyddon, auprès de l’ermite Blaise, afin de raconter à
celui-ci les événements dont ils avaient été les témoins [75] .

CHAPITRE IX

Le Temps des Merveilles
    Pendant ce temps, le roi Uther Pendragon n’avait cessé de
guerroyer contre les Pictes et les hordes de Saxons qui continuaient à ravager
les régions de l’est et du nord. Il avait été assez heureux pour repousser les
Pictes, mais les Saxons lui donnaient encore beaucoup de mal, car chaque fois
qu’une de leurs troupes était rejetée à la mer, il en arrivait une autre, plus
puissante et plus audacieuse encore. Néanmoins, le roi Uther savait fort bien
commander son armée et ne reculait devant aucune difficulté, quel que fût le
temps qu’il devait y passer. Bien souvent, il regrettait l’absence de Merlin,
mais il savait que celui-ci ne viendrait le trouver que lorsqu’il le jugerait
utile pour le royaume. Uther combattait donc les ennemis venus d’ailleurs et,
parfois, il devait même se heurter à certains de ses vassaux, ces petits rois
qui avaient beaucoup de mal à le reconnaître comme leur chef suprême et qui
étaient toujours prêts à le trahir parce que les Pictes et les Saxons
promettaient de grandes récompenses à ceux qui

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