Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
donna l’ordre
à ses hommes d’embarquer. « Il ne nous reste qu’une chose à faire, dit-il,
c’est de partir sans prendre congé de Brân afin de lui faire sentir tout notre
mépris. » Mais on vint prévenir Brân que le roi d’Irlande s’en allait sans
même lui avoir fait ses adieux. Brân dépêcha immédiatement deux messagers
auprès de Matholwch afin de s’informer des raisons de ce départ précipité. Les
messagers revinrent bientôt et racontèrent à Brân ce qui s’était passé. Brân
entra dans une grande colère contre son frère, mais le mal était fait et il ne
lui restait plus qu’à tenter de le réparer. Il fit proposer la paix à Matholwch
en lui promettant de lui donner autant de chevaux qu’il en avait perdus, un
vase d’or très précieux et de beaux bijoux en argent. Le roi d’Irlande tint
conseil avec les siens et accepta de faire la paix avec Brân. Il quitta son
navire et vint retrouver Brân au milieu de sa cour.
    On leur prépara pavillons et tentes en guise de salle, et
ils se mirent à table. Ils s’assirent dans le même ordre que la veille, quand
avait commencé le festin. Le roi d’Irlande et Brân s’entretinrent longtemps de
choses et d’autres ; mais Brân constatait que Matholwch semblait triste et
que sa conversation manquait de chaleur et de bienveillance. Il se dit que son
hôte était chagriné parce que la réparation qu’il avait proposée était trop faible
par rapport à l’affront qu’il avait subi. « Écoute, lui dit-il, non
seulement je vais te faire remettre ce que je t’ai promis, mais je veux
parfaire ma réparation envers toi. Je te donnerai en effet un chaudron dont
voici la vertu : si on te tue un homme aujourd’hui, tu n’auras qu’à le
jeter dedans pour que, le lendemain, il soit aussi bien portant que jamais,
sauf qu’il n’aura plus la parole. » Le roi d’Irlande remercia vivement son
hôte, et dès lors la conversation fut gaie et animée, pour la plus grande satisfaction
de tous.
    La nuit suivante, ils s’assirent de nouveau ensemble et se
mirent à boire et à parler. « Seigneur, dit Matholwch à Brân, d’où
tiens-tu ce chaudron que tu m’as donné et qui a une si merveilleuse
vertu ? » Brân lui répondit : « Il m’est venu d’un homme de
ton pays, mais je ne sais pas d’où lui-même le tenait. » – « Comment
cela ? » dit Matholwch. – « Cet homme venait en effet d’Irlande
et se nommait Lasar. Lui et sa femme s’étaient enfuis de ton pays après s’être
échappés de la maison de fer qu’on avait chauffée à blanc sur eux. Cela
m’étonnerait que tu ne saches pas quelque chose à leur sujet. » –
« En effet, dit le roi d’Irlande, je vais te dire tout ce que je sais. Un
jour que j’étais à la chasse, sur le haut d’un tertre, près d’un étang que l’on
appelle le lac du Chaudron, je vis sortir de cet étang un grand homme aux
cheveux roux, portant un chaudron sur son dos. Il était d’une taille démesurée
et il avait mauvaise allure. Et s’il était grand, sa femme était encore deux
fois plus grande que lui. Ils se dirigèrent vers moi et me saluèrent. L’homme
me dit que sa femme serait enceinte dans un mois et quinze jours, et qu’au bout
d’un mois et demi elle donnerait naissance à un guerrier armé de toutes pièces.
Je fus bien curieux de voir la chose et c’est pourquoi je me chargeai de leur
fournir une maison. Mais au bout d’un certain temps, mes vassaux vinrent me
faire des reproches à leur sujet, car ils se faisaient haïr en commettant sans
cesse des excès dans le pays, causant des ennuis aux hommes et aux femmes
nobles. Et mes vassaux me demandèrent de choisir entre eux-mêmes et ce couple
étrange que j’avais accueilli. J’étais bien embarrassé, car je ne savais pas
comment les faire partir, d’autant plus qu’ils n’y auraient jamais consenti de
leur plein gré. Alors mes vassaux décidèrent d’agir sans moi. Ils firent
construire une maison tout en fer et l’offrirent au grand homme roux et à sa
femme. Quand ceux-ci furent installés dans la maison, ils firent venir tout ce
qu’il y avait de forgerons en Irlande possédant tenailles et marteaux, et
firent accumuler tout autour du charbon jusqu’au sommet de la maison. Ils
passèrent en abondance nourriture et boisson à l’homme et à la femme. Quand on
les sut ivres, on mit le feu au charbon autour de la maison et on fit jouer les
soufflets jusqu’à ce que tout fût

Weitere Kostenlose Bücher