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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Il était fils du roi Llyr et il avait une sœur
nommée Branwen, Blanc Corbeau, ainsi que deux demi-frères, Nissyen et
Evnissyen. Nissyen était un jeune homme d’une grande bonté, et chaque fois
qu’une dispute éclatait quelque part, il se trouvait là pour l’apaiser, mais
Evnissyen ne se plaisait jamais tant que lorsqu’il pouvait semer la discorde
quelque part, même entre ses frères. Néanmoins Brân l’aimait beaucoup et
l’avait toujours en sa compagnie. Or, un jour que Brân se reposait avec ses
frères sur un rocher qui dominait la mer, devant sa forteresse de Harllech [77] ,
il aperçut treize navires qui venaient du sud de l’île d’Irlande et se
dirigeaient vers la côte. Ils avançaient rapidement, car un vent favorable
gonflait leurs voiles et les faisait se rapprocher de plus en plus. « Je vois
des navires qui viennent vers nous, dit le roi. Commandez donc aux hommes de la
cour de se vêtir et d’aller jusqu’au port pour savoir quelles sont leurs
intentions. »
    Les hommes revêtirent de beaux habits et descendirent
jusqu’au port. Quand ils examinèrent les navires de plus près, ils furent bien
convaincus qu’ils n’en avaient jamais vus qui eussent l’air mieux équipés. De
beaux étendards d’étoffe brodée d’or flottaient au-dessus d’eux. Tout à coup,
un navire se détacha en avant des autres, et on vit se dresser, au-dessus du
pont, un bouclier suspendu à un mât, en signe de paix. Les hommes de Brân
avancèrent vers lui de façon à pouvoir converser. Alors, les étrangers jetèrent
des canots à la mer, se rapprochèrent du rivage et demandèrent à parler au roi
Brân. Celui-ci vint à leur rencontre. « Soyez les bienvenus, leur dit-il.
À qui appartiennent ces navires et quel en est le chef ? » Les
étrangers répondirent : « Matholwch, roi d’Irlande, est ici, et ces
navires sont à lui. » Brân leur demanda quel était le désir du roi
d’Irlande. « Seigneur roi, dirent-ils, Matholwch est venu jusqu’à cette
île pour conclure une alliance avec toi. Il désire ta sœur Branwen en mariage
et il établira entre son royaume et le tien des liens qui renforceront la
puissance de chacun. » Brân se mit à réfléchir, puis il leur dit :
« Que Matholwch vienne à terre et nous délibérerons à ce sujet. »
    On alla porter la réponse au roi d’Irlande, et celui-ci vint
à terre en compagnie de ses conseillers. On lui fit bon accueil, et il y eut,
ce soir-là, un grand rassemblement des hommes de Matholwch et de Brân au cours
d’un festin qui dura une grande partie de la nuit. Et, le lendemain, on tint
conseil, et il fut décidé qu’on donnerait Branwen à Matholwch. C’était l’une
des trois premières femmes de cette île, et la plus belle jeune fille du monde.
On convint d’un rendez-vous à Aberffraw où serait célébré le mariage. Alors,
tant par mer que par voie de terre, on se dirigea vers Aberffraw [78] .
    À leur arrivée à Aberffraw, le banquet commença. Brân était
assis aux côtés du roi d’Irlande, et Branwen se trouvait avec eux. Ils ne se
trouvaient pas dans une maison, mais sous un pavillon, car Brân était si grand
qu’il n’aurait jamais pu tenir dans une construction de pierre, si vaste
soit-elle. On se mit à boire, et on continua, en causant, jusqu’au moment où il
fut plus agréable de dormir que de boire. Ils allèrent donc se coucher. Le
lendemain, tous les gens de la cour se levèrent et les officiers commencèrent à
s’occuper des chevaux, prenant grand soin d’eux et les répartissant de façon à
ce que chacun pût retrouver sa monture en bon état. Sur ces entrefaites,
Evnissyen, qui errait dans la cour, se trouva du côté où l’on avait rangé les
chevaux de Matholwch et de ses hommes. Il fut alors saisi d’une grande fureur
et d’une grande jalousie parce qu’on avait donné sa sœur Branwen au roi
d’Irlande sans lui demander son avis. Il se précipita sur les chevaux, leur
coupa les lèvres au ras des dents, les oreilles au ras de la tête, la queue au
ras du dos, et s’il ne trouvait pas prise sur les sourcils, il les rasait
jusqu’à l’os. Il mutila de telle sorte les chevaux de Matholwch qu’il était
impossible de n’en rien faire, et cela méchamment, parce qu’il était furieux de
voir sa sœur mariée sans qu’il eût pu donner son avis.
    On rapporta au roi d’Irlande la façon dont ses chevaux
avaient été traités. Il se retira immédiatement sur son navire et

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