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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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chauffé à blanc. Mais comme la chaleur
devenait intolérable à l’intérieur de la maison, le grand homme roux donna un
coup d’épaule dans la paroi et sortit par la brèche ainsi provoquée, portant le
chaudron sur son dos et suivi de sa femme. On ne les a plus revus depuis, et je
suppose qu’ils ont traversé la mer pour venir jusqu’à toi. » – « Sans
aucun doute, dit Brân. Ce sont eux qui m’ont donné le chaudron et, en échange,
je leur ai fourni une terre. Depuis lors, ils ont eu des enfants et se sont
multipliés. Et partout où ils sont, ils se fortifient en hommes et en armes,
les meilleurs qu’on ait vus dans cette île [79] . »
    Quand les fêtes furent terminées, Matholwch repartit pour
l’Irlande avec ses treize navires, en emmenant Branwen. Les hommes d’Irlande
les accueillirent avec de grandes démonstrations de joie. Il ne venait pas un
homme de marque ni une femme noble faire visite à Branwen qu’elle ne lui donnât
un collier, une bague ou un précieux bijou royal. Elle passa ainsi une année,
faisant l’admiration de tous et s’assurant l’amitié de chacun. Il arriva alors
qu’elle devint enceinte et, après le temps requis, elle donna naissance à un
fils qui fut nommé Gwern et qu’on donna à élever, comme c’était la coutume,
dans les meilleures familles d’Irlande.
    Mais, la seconde année, il se fit tout à coup un grand bruit
en Irlande au sujet de l’outrage qu’avait subi Matholwch lorsqu’on lui avait
mutilé ses chevaux. Ses frères de lait et ses plus proches parents lui firent
ouvertement des reproches d’avoir accepté une si faible compensation, et le
tumulte devint tel que Matholwch comprit qu’il n’aurait aucun repos tant qu’il
n’aurait pas tiré vengeance de l’outrage qu’il avait essuyé. Et voici quelle
était la vengeance : Branwen serait chassée de sa chambre et on
l’enverrait cuire les aliments pour toute la cour, et chaque jour, le boucher,
après avoir coupé la viande, viendrait lui donner un soufflet. Et l’on prit
également soin d’interdire à tous les navires d’aborder sur les côtes de l’île
de Bretagne afin que nul ne sût là-bas le traitement infligé à Branwen. Et il
en fut ainsi pendant trois ans.
    Mais pendant ce temps, Branwen élevait un étourneau sur le
bord de son pétrin. Elle lui apprit un langage et lui indiqua quelle espèce
d’homme était son frère Brân le Béni. Elle rédigea une lettre exposant les
souffrances qu’elle endurait injustement, attacha cette lettre à la naissance
des ailes de l’oiseau et fit partir celui-ci vers l’île de Bretagne. L’oiseau
traversa la mer et retrouva Brân à la forteresse de Kaer Seint, près de
Carnarvon, où il tenait sa cour de justice. Il descendit sur son épaule et
hérissa ses plumes jusqu’à ce qu’on aperçût la lettre et qu’on reconnût qu’on
avait affaire à un oiseau élevé dans une maison. Brân prit la lettre et la lut.
Sa douleur fut grande en apprenant les souffrances de sa sœur, et il envoya
immédiatement des messagers pour rassembler les meilleurs guerriers de l’île.
Quand ils furent tous rassemblés, on embarqua sur de bons navires et on mit à
la voile en direction de l’Irlande.
    Quand les navires furent en vue des côtes, les hommes de
Matholwch allèrent avertir le roi de ce qui se passait. Matholwch réunit en
hâte ses conseillers et leur demanda ce qu’il convenait de faire. On décida
qu’on rendrait immédiatement tous ses privilèges à Branwen et qu’on le ferait
savoir à son frère. Mais, comme ce n’était pas suffisant pour compenser
l’affront subi par Branwen pendant trois années pleines, on envoya vers Brân
des messagers pour lui proposer un arrangement : Matholwch abandonnerait
sa fonction royale au profit de son fils Gwern, qui était donc le neveu de
Brân, et on établirait la paix entre les deux royaumes. Après en avoir
longuement discuté avec les siens, Brân se décida à accepter ces propositions,
car il tenait absolument à éviter un affrontement au milieu duquel se
trouveraient impliqués sa propre sœur et son propre neveu. On s’entendit pour
fixer une date et, le jour dit, les hommes de Brân s’en allèrent rencontrer les
hommes de Matholwch. Branwen se trouvait là, ainsi que son fils, le jeune
Gwern.
    Ils s’assirent tous ensemble et se firent de grandes
démonstrations d’amitié, scellant ainsi leur réconciliation. La royauté fut
solennellement offerte à

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