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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Gwern, fils de Branwen et de Matholwch. Une fois
l’affaire conclue, l’enfant alla saluer chacun des assistants, et tous ceux qui
le voyaient le prenaient en affection. Alors qu’il se trouvait auprès de Brân,
l’enfant fut appelé par Nissyen. Il alla gentiment vers son oncle, mais à ce
moment Evnissyen fut saisi d’une grande fureur : « Pourquoi cet
enfant va-t-il vers mon frère et non pas vers moi ? N’est-il pas le fils
de ma sœur ? Je serais heureux d’échanger des caresses avec lui ! »
L’enfant alla vers Evnissyen, tout fier et joyeux, mais Evnissyen se leva,
saisit brutalement son neveu par les pieds et, avant que personne ne pût
l’arrêter, il le jeta dans le feu, la tête la première.
    Le tumulte qui suivit fut énorme. Chacun saisissait ses
armes et se précipitait sur celui qui passait auprès de lui. Branwen, en voyant
son fils dans les flammes, voulut s’y précipiter à son tour, mais Brân la
retint fermement par le bras, tout en la protégeant de son bouclier. Les hommes
tombaient dans un grand désordre et personne ne savait comment allait se
terminer ce massacre. Aussi les hommes de Matholwch allumèrent-ils du feu sous
le chaudron de résurrection. Ils y jetèrent les cadavres des leurs jusqu’à ce
que le chaudron fût plein. Et, le lendemain, ils se relevèrent, redevenus
guerriers aussi redoutables qu’auparavant, sauf qu’ils n’avaient plus la
parole. Evnissyen, voyant les hommes de Bretagne étendus morts sur le sol, et
sans espoir de renaissance, se mit à pleurer : « Hélas ! dit-il,
c’est à cause de moi que tout ceci est arrivé. Que Dieu me maudisse si je ne
trouve pas le moyen de réparer la faute que j’ai commise par colère et
jalousie ! » Il se mit à réfléchir, puis il se glissa entre les
cadavres des hommes d’Irlande. Deux guerriers d’Irlande, le prenant pour un des
leurs, le saisirent et le jetèrent dans le chaudron. Alors, il se distendit
avec une telle force que le chaudron se brisa en quatre morceaux et que son
cœur à lui éclata. Ainsi périt Evnissyen, celui par qui tout le mal était
arrivé, mais ce fut grâce à son sacrifice que purent échapper au massacre
quelques hommes de l’île de Bretagne. Brân avait été blessé au pied par une
lance empoisonnée. Il fit rassembler les sept hommes qui étaient encore valides
et, après leur avoir confié Branwen, il leur ordonna qu’on lui coupât la tête.
« Prenez ma tête, dit-il, emportez-la avec vous jusqu’à la Colline
Blanche, à Londres, où vous l’enterrerez, le visage tourné vers le pays des
Francs. Vous serez longtemps en route. À Harllech, vous serez sept ans à table
pendant que les oiseaux de Rhiannon chanteront pour vous. Ma tête sera pour
vous une compagnie aussi agréable qu’aux meilleurs moments que nous avons vécus
ensemble. Puis vous passerez quatre-vingts ans à Gwales, en Penvro. Jusqu’au
moment où vous ouvrirez la porte qui donne sur le sud, vous pourrez y séjourner
et conserver la tête intacte. Mais ce sera impossible dès que vous aurez ouvert
la porte. Alors, vous irez droit devant vous. » Les sept survivants
coupèrent la tête de Brân le Béni et, l’emportant avec eux, ils passèrent la
mer en compagnie de Branwen.
    Quand ils eurent débarqué, ils se reposèrent. Branwen porta
ses regards sur cette île et aussi vers l’île d’Irlande. « Hélas !
dit-elle, maudit soit le jour de ma naissance, car c’est à cause de moi que ces
deux îles ont été ravagées et que les meilleurs hommes du monde ont été
massacrés ! » Elle poussa un soupir si profond que son cœur se brisa.
On lui fit une tombe carrée et on l’enterra à cet endroit même. Quant aux sept
survivants, ils se rendirent à Harllech et s’y installèrent. Ils commencèrent à
se pourvoir en abondance de nourriture et de boisson, et ils se mirent à manger
et à boire. Trois oiseaux vinrent leur chanter un certain chant auprès duquel
étaient sans aucun charme tous ceux qu’ils avaient entendus autrefois. Ces
oiseaux se tenaient loin au-dessus des flots, mais ils les voyaient cependant
aussi distinctement que s’ils avaient été avec eux. Ils demeurèrent là sept
années, puis ils partirent pour Gwales, en Penvro.
    Ils y trouvèrent un endroit agréable, royal, au-dessus des
flots, et une grande salle. Deux des portes étaient ouvertes, mais la troisième
était fermée, celle qui donnait sur le sud. Ils y passèrent la nuit au milieu
de

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