La Prophétie des papes
le maître des célébrations liturgiques papales, qui referma la lourde porte. Hackel savait quâun rituel devait être accompli avant que la porte ne soit verrouillée de lâintérieur, mais en ce qui le concernait, les jeux étaient presque faits.
Un contingent de gardes en costume de cérémonie prit place devant la porte fermée. Hackel et Glauser les saluèrent, puis Glauser dit :
« Puis-je vous parler ? »
Les deux hommes sâéloignèrent des caméras indiscrètes des journalistes et se placèrent à côté de la fresque dâAgresti représentant Pierre dâAragon offrant son royaume au pape Innocent III. Le plafond voûté de la Sala Regia amplifiait les sons. Glauser se pencha pour chuchoter à lâoreille de Hackel.
« Lâun dâeux, Giaccone, est malade. Il est toujours à la Maison Sainte-Marthe. »
Hackel parut alarmé.
« Pourquoi ne mâa-t-on rien dit ? répondit-il avec colère.
â Je vous le dis maintenant, répondit Glauser. Mais tout va bien. Jâai mis deux hommes sur le coup. Les gendarmes sont là -bas aussi. Quand ils enverront un messager pour récupérer son bulletin, on assurera sa sécurité aussi.
â Est-ce que le colonel Sonnenberg est au courant ?
â Je ne suis pas sûr. Je ne lâai pas informé, en tout cas. Jâapplique les ordres de la hiérarchie.
â Vous restez là , répondit Hackel immédiatement.
â Où allez-vous ? demanda Glauser.
â à la maison dâhôtes, vérifier personnellement la sécurité de Giaccone.
â Je vous présente mes excuses pour le retard avec lequel je vous ai informé, mon colonel. Je ne pensais pas que câétait si important. »
Hackel partit, vexé. Une brebis égarée . Il allait rendre visite au cardinal Giaccone et sâoccuper personnellement de son cas.
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Carlo Celestino était courbé sur la table de la salle à manger, ses lunettes de lecture tout au bout de son nez. Il entourait des nombres avec son crayon et grommelait.
« Si seulement tu nâavais pas gribouillé sur les relevés dâOttinger. Cela interfère avec le système que jâutilise.
â Je ne peux rien y faire, dit Zazo dâun ton las. Tu as trouvé quelque chose ? »
Carlo feuilleta les relevés de Hackel et marmonna :
« Câest le genre de chose quâun ordinateur ferait en une fraction de seconde. Peut-être nâest-il pas surprenant que la plupart des appels internationaux dâun garde suisse soient pour la Suisse. Probablement de la famille, mais câest à toi de le découvrir. Ottinger a peut-être appelé Hackel, mais apparemment, Hackel nâa pas appelé Ottinger. Attends une seconde, il y en a un qui est bizarre. Hackel a passé quelques appels à un numéro commençant par 386. Est-ce que je nâai pas vu ça dans les relevés dâOttinger ? » Il alla vérifier dans les autres documents. « Je le savais ! 929295. Hackel et Ottinger ont tous les deux appelé ce numéro.
â Montre, fit Zazo en attrapant les feuilles dâOttinger. Bon sang, câest le numéro que jâai appelé ce matin !
â Câétait qui ?
â Ils ont dit que câétait une ligne privée et ont raccroché.
â Où est-ce ? »
Zazo était déjà sur lâordinateur, cherchant à identifier le préfixe.
« Câest en Slovénie, la région de Bled. Ce nâest pas loin de la frontière italienne. Je vais appeler la police nationale slovène à Ljubljana et leur demander de faire une recherche inversée. Il faut que nous découvrions qui vit là -bas. »
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5 . En français dans le texte. (N.d.T.)
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D errière les portes closes, loin des regards indiscrets des médias, les cardinaux électeurs trouvèrent chacun leur place et se tinrent, lâair grave, les mains jointes, devant leur table. Trois objets étaient posés devant eux : les Ãvangiles, un stylo en plastique et un bulletin de vote.
Le cardinal Diaz sâavança jusquâau podium, embrassa la salle du regard et leva les yeux vers le magnifique plafond peint de Michel-Ange. Il se concentra sur son panneau favori, Le premier jour de la Création ,
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