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La règle de quatre

La règle de quatre

Titel: La règle de quatre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ian Caldwell
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trouvé pour 4 S – 10 E – 2 N – 6 O ! Je file chercher un atlas topographique à la Firestone. Ensuite à McCosh. Vincent dit qu’il a le plan. 10 h 15
     P.
     
    Je relis le message pour être sûr d’avoir bien saisi. Le bureau de Taft est au sous-sol de McCosh Hall. « Vincent dit qu’il a le plan. » Je ne suis pas rassuré. Je compose le numéro de Charlie au centre d’urgence. Il décroche aussitôt.
    — Qu’y a-t-il, Tom ?
    — Paul est parti voir Taft.
    — Quoi ! Je croyais qu’il devait parler au doyen, à propos de Bill Stein.
    — Il faut qu’on le rattrape ! Tu peux te faire remplacer au… ?
    Je n’ai pas le temps de finir. Il a posé le téléphone et s’adresse à un collègue :
    — Il est parti quand ? demande-t-il en reprenant l’appareil.
    — Il y a dix minutes.
    — J’arrive. On va essayer de l’intercepter.
     
    Vingt minutes plus tard, sa vieille Volkswagen Karmann-Ghia 1973 se range derrière Dod Hall. Cette guimbarde me fait penser à un crapaud rouillé prêt à bondir. Je ne suis pas encore assis que Charlie embraye en marche arrière.
    — Tu en as mis, du temps !
    — Une journaliste est arrivée au moment où j’allais partir. Elle voulait me parler de ce qui s’est passé hier.
    — Alors ?
    — Elle a discuté avec un flic du commissariat.
    Dans Elm Drive, l’asphalte est recouvert de neige fondue. On dirait la mer, la nuit.
    — C’est toi qui m’as dit que Taft connaissait Curry depuis longtemps ? demande Charlie.
    — Oui, pourquoi ?
    — Il est allé raconter aux flics que c’est Paul qui les a présentés.
    Nous venons d’atteindre la partie nord du campus. Dans la cour qui sépare la bibliothèque du département d’histoire, j’aperçois enfin Paul qui marche résolument vers McCosh. Je baisse la vitre.
    — Paul !
    — Qu’est-ce que tu fais, bon sang ? lui lance Charlie.
    — J’ai trouvé ! s’exclame-t-il, étonné de nous voir. Tout ! J’ai toutes les réponses. Il ne manque plus que le plan. Tom, tu ne le croiras jamais ! C’est extraordinaire, vraiment extra…
    — Quoi ? Raconte !
    Mais Charlie ne veut rien savoir.
    — Il est hors de question que tu mettes les pieds dans le bureau de Taft, dit-il.
    — Tu ne comprends pas. J’ai fini…
    Charlie se penche sur le volant. La cour résonne du bruit du Klaxon.
    — Écoute, Paul. On rentre chez nous. Monte dans la voiture.
    — Il a raison, dis-je. Tu n’aurais pas dû partir seul.
    — Je vais voir Vincent, répond Paul le plus calmement du monde en forçant l’allure. Je sais ce que je fais.
    Charlie le suit en marche arrière.
    — Et tu penses qu’il va te donner ce que tu veux ?
    — Il m’a appelé, Charlie. Il a dit qu’il le ferait.
    — Donc il reconnaît avoir volé le journal à Curry ? Et pourquoi te donnerait-il le plan maintenant ?
    — Paul ! crie Charlie en coupant le moteur. Il ne te donnera rien !
    Son ton ne donne pas d’autre choix à Paul que de marquer le pas.
    D’une voix plus douce, Charlie répète ce que lui a appris la journaliste.
    — Quand les flics lui ont demandé hier soir s’il soupçonnait quelqu’un d’avoir pu tuer Stein, il a répondu qu’il pensait à deux personnes.
    Le visage de Paul se ferme. Son enthousiasme de tout à l’heure cède la place à l’angoisse.
    — D’abord à Curry, poursuit Charlie. Ensuite à toi !
    Il s’interrompt pour mesurer l’effet de sa révélation.
    — Alors, je me fiche pas mal de ce que le vieux t’a raconté au téléphone, reprend-il. Mais il n’est pas question que tu t’approches de lui.
    Une vieille camionnette blanche fait crisser la neige sous ses pneus.
    — Alors, aidez-moi, supplie Paul.
    — Très bien, dit Charlie en ouvrant la portière. On te ramène à la maison.
    Paul resserre le col de son manteau.
    — Non. Venez avec moi. Quand il m’aura remis le plan, je n’aurai plus besoin de lui.
    — Tu écoutes quand on te parle ? s’impatiente Charlie en regardant Paul dans le blanc des yeux.
    Charlie ne peut pas comprendre. Que Taft ait caché le plan pendant toutes ces années l’indiffère totalement.
    — Charlie, je suis à deux doigts de la réponse et tu voudrais que je rentre chez moi ?
    — Écoute, je dis seulement qu’il faut…
    Je lui coupe la parole.
    — J’y vais avec lui.
    — Quoi ?
    Paul se retourne. Il ne s’attendait pas à cela.
    — Allons-y, dis-je en ouvrant la portière.
    J’ajoute

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