Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La reine de Saba

La reine de Saba

Titel: La reine de Saba Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
Vom Netzwerk:
quoique les preuves de leurs trahisons
fussent notoires…
    — Et
Salomon l’a accordé, ce pardon ? s’impatienta Makéda. Sans suivre l’avis
de son père ?
    — Oui,
à tous les trois. À Adonias, il dit : « Conduis-toi en parfait
honnête homme et pas un de tes cheveux ne tombera. Sinon, tu mourras. À Shimeï,
il dit : « Va dans ta maison et n’en sors plus jamais. Tu y vivras
autant que l’Éternel le voudra. Mais si tu en sors, c’est moi qui déciderai du
jour de ta mort. Ton sang est sur ta tête. » À Joab, il dit :
« Tu as été le grand général de mon père. Sois le mien et aide-moi à
devenir grand. »
    — Ah…
Il me déçoit. Sagesse n’est pas faiblesse !
    — C’est
ce que pensèrent les trois mauvais, répliqua Zacharias en prenant soin de ne
pas glisser trop d’ironie dans son ton.
    Et il
raconta comment ce pardon n’était qu’un piège. Pendant un temps, les fourbes se
tinrent tranquilles. Ils se soumirent à la volonté de leur roi. Mais ce n’était
qu’une manière de s’assurer qu’il tenait sa parole. Lorsqu’ils en furent
certains, leur arrogance reprit le dessus. Ils se persuadèrent que ce jeune roi
n’était qu’un faible. Qu’il n’osait pas châtier. Que la vue du sang
l’incommodait et que les dures décisions l’effrayaient. Une opinion qu’ils ne
gardèrent pas pour eux mais qu’ils répandirent malignement dans tout Juda et
Israël. Dans l’espoir que le peuple se chargerait de détester Salomon et
réclamerait un autre roi. Ils firent courir des mensonges sur la renommée
d’Adoniyyahou.
    Des lunes
passèrent en traîtrises. Rien ne leur arrivait, le bras de Salomon ne frappait
pas. Shimeï oublia tout à fait les conditions qui le maintenaient en vie. Il
s’enhardit. Il voulut voler la dernière concubine de son père David. La plus
jeune et la plus belle, celle que l’on appelait la Sunamite mais dont le nom
véritable était Abisag, osa préciser Zacharias avant d’expliquer, vivement,
qu’une demande pareille était une insulte, une vraie provocation pour Salomon.
Alors le roi avait sévi.
    Il
convoqua Benayahu, son homme de confiance. Le soir, le corps et la tête
d’Adonias reposaient côte à côte. Le peuple connut l’insulte et approuva la
punition.
    Il n’avait
pas fallu longtemps pour que Joab se précipite dans la tente du sanctuaire, qui
fut celle de Moïse, pour réclamer un nouveau pardon et assurer avec des
mensonges plein la bouche qu’il n’était pour rien dans le complot et les
mauvaises paroles. Un vrai serpent à la langue fourchue. Plus il respirait,
plus il mentait.
    Salomon
lui envoya Benayahu, et Joab ne respira plus. Le peuple attendait cette
justice.
    Shimeï, le
plus rusé, se tint coi quelque temps encore. Puis un jour, il quitta sa maison
de Jérusalem au prétexte que ses
esclaves s’en étaient enfuis.
    Sur le
chemin qui le menait chez les philistins, lui aussi reçut la visite de
Benayahu, et son voyage prit la direction du shéol. Le peuple applaudit
Salomon. Il avait un roi qui savait quand pardonner et quand frapper.
    — Oui,
soupira Makéda avec satisfaction, c’est bien. Zacharias, Elihoreph et A’hia
opinèrent d’un même mouvement.
    Makéda
leur sourit.
    — Votre
roi n’est peut-être pas aussi sage que vous le prétendez, mais au moins, il
sait punir les traîtres.
    Elle se
tut, sans remarquer l’épuisement des hommes devant elle. Le son d’une trompe,
dehors sous la terrasse, les fit tous les trois sursauter. Ils s’aperçurent que
le lait du jour commençait à blanchir la nuit.
    Makéda
courut jusqu’à la balustrade. La mer Pourpre se teintait d’argent. Devant le
port, éparpillées, comme à l’abandon, des dizaines de barques de pêche à peine
en état de flotter se dandinaient sur la houle ainsi que des épaves.
    Et là-bas,
se découpant dans les reflets de la mer, à cinq ou six cents coudées, à peine
plus, se tenait la flotte des traîtres. De puissantes birèmes aux éperons de
proue en bronze, roux et lustrés par le demi-jour. Les voiles étaient carguées
au tiers, les rames levées comme les babines d’un fauve grondant avant l’attaque.
En haut des mâts, les fanions de Maryab flottaient avec insolence.
    Quatre
birèmes en ligne dans l’axe du port. Et, une centaine de coudées plus à gauche,
dans l’axe de la crique du nord, les barcasses ventrues des guerriers,
regroupées tel un troupeau derrière la cinquième birème, qui arborait une

Weitere Kostenlose Bücher