Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Religion

La Religion

Titel: La Religion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
Vom Netzwerk:
toujours là.
    Amparo était enveloppée dans un manteau de guerre écarlate et élimé, décoré d’une croix. Ses cheveux étaient plaqués sur son crâne et dégoulinants d’eau. C’est l’eau qui lui fit prendre conscience que ce n’était pas un rêve et qu’elle était bien là, en chair et en os. Ses bras minces et ses jambes musclées étaient nus. Ses pieds étaient couverts de poussière mouillée. Le vêtement flottant collait aux pointes de ses seins et il comprit qu’en dessous elle était nue. Il sentit qu’il bandait instantanément. La fente entre les épaules du manteau révélait des clavicules d’un blanc nacré et son long cou bronzé. Ses yeux brillaient à la lueur des braises et son visage était aussi ravi que celui d’un mystique. Il se demanda depuis combien de temps elle était debout là, à le regarder dormir.
    Il balaya la forge d’un regard. Ils étaient seuls. Il regarda à nouveau son visage et des questions inutiles ou dont il connaissait la réponse se glissèrent dans son esprit sans atteindre ses lèvres. Tu as traversé la baie à la nage ? Qui t’a menée jusqu’à la forge ? Pourquoi es-tu venue ? Elle était là. Il chercha la colère en lui pour la réprimander, car il n’avait pas besoin de deux personnes à charge en enfer, mais il ne trouva que de la joie. Il passa sa main droite dans le flanc ouvert du manteau et la prit par la taille.
    Sa peau était fraîche et douce, à peine sèche. Les muscles sous ses côtes étaient tendus. Sa main gauche écarta des mèches mouillées de son menton et caressa sa tête avant de prendre doucement l’arrière de son crâne dans sa paume. Une émotion monta dans sa poitrine, si intense qu’elle lui faisait mal. Elle n’était pas une personne à charge, mais un ange venu lui donner la force de tenir. La toucher – son existence même – était si doux, si aimant, si totalement différent de tout ce qui l’entourait, que ses sens étaient submergés et que ses jambes tremblaient sous lui, et pendant un instant il crut qu’il allait tomber. Amparo lança ses bras autour de lui.
    « Appuie-toi sur moi », dit-elle.
    Il reprit ses esprits, sourit et la rapprocha de lui. Il dit : « Amparo. »
    Comme elle entrouvrait les lèvres, il pencha son visage vers elle, l’embrassa et la serra encore plus contre lui, comme s’il pouvait faire passer son corps dans le sien. Il sentit ses doigts creuser sous sa chemise comme si elle ressentait la même chose, sa barbe crisser contre sa peau, sa paume sur le bas de son dos et son membre qui appuyait fort sur son ventre. Elle leva un genou, entoura sa cuisse d’une jambe et se pressa contre lui avec une passion ingénue et exubérante à la fois.
    Il écarta ses lèvres des siennes, et la regarda à nouveau. Elle était immaculée. Elle était, entre toutes choses, vraie. Il glissa ses mains sur ses seins, encore humides sous leur rondeur, et son souvenir de leur magnificence était ridiculisé par la beauté qu’ils concrétisaient maintenant. L’amour et le désir ne firent plus qu’un, chacun aussi irrésistible que l’autre, et il fit passer le manteau par-dessus sa tête pour sucer le bout de ses seins en caressant sa vulve gonflée jusqu’à ce qu’elle se mette à trembler, à s’accrocher à lui en miaulant de plaisir dans son oreille. Il la fit se tourner, ses yeux éperdus de plaisir, et il la fit se courber sur l’acier froid de l’enclume. Il défit ses chausses, libéra son membre et elle se souleva sur la pointe des orteils pour le recevoir. Il plia les genoux et entra en elle par-derrière, et ses pieds quittèrent le sol et elle appela Dieu en se convulsant à chaque mouvement lent, la tête rejetée en arrière, battant des cils, et ses cris emplirent la forge jusqu’à ce qu’elle le serre de l’intérieur et qu’il explose dans son corps en une prière de son cru. Ils tombèrent sur le manteau étalé sur les dalles. Tannhauser la serra dans ses bras et lui caressa les cheveux pendant que son corps était secoué de sanglots.
    Il ne lui demanda pas pourquoi elle pleurait, car il doutait qu’elle eût une réponse. Quand elle s’apaisa, il se leva, raviva la lumière du foyer, acheva d’ôter ses vêtements et lui refit l’amour sur le manteau de guerre écarlate. Elle se donna à lui comme une sorte de créature sauvage et indomptée, et il fit de même, et ni l’un ni l’autre ne parlèrent, car ce berceau de

Weitere Kostenlose Bücher