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La Religion

La Religion

Titel: La Religion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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soupirer, poursuivit Tannhauser, tu en payeras la note. »
    D’une main tremblante, Gonzaga chercha le crucifix du rosaire noué autour de sa taille et marmonna quelques foutaises en latin. Le geste fit exploser Tannhauser de rage. Il traversa la salle. Le javelot tournoyait en demi-cercles dans ses doigts. Comme il venait sur Gonzaga, le misérable inquisiteur releva finalement la tête.
    « Pitié, Votre Éminence, coassa-t-il. Pitié, au nom du Christ ! »
    Tannhauser planta le javelot dans le pied gauche du prêtre. Gonzaga poussa un cri perçant et s’accrocha à la hampe. Tannhauser lui arracha le crucifix et une pluie de grains noirs se répandit sur le sol. Il se pencha et fixa les deux tunnels de terreur abjecte qui tournoyaient dans le visage du prêtre. Il tint le crucifix devant eux. Il cracha sur la croix et de la salive éclaboussa les traits contorsionnés de l’inquisiteur.
    « Tu es fier de ta cruauté, n’est-ce pas, prêtre ? » Il jeta le crucifix dans la cheminée. « J’ai été turc pendant treize ans. Et ceci n’est rien pour moi. »
    Il balança son poids de l’autre côté et enfonça le javelot plus profond à travers les os du pied en charpie. Gonzaga n’avait plus de respiration pour hurler, et il ne parvenait plus à trouver la force d’en prendre une. Sa bouche demeurait grande ouverte, sans un son. Ses lèvres tremblantes tournaient au pourpre.
    Tannhauser le saisit à la gorge.
    « Tu n’as même pas encore commencé à comprendre la cruauté. Mais maintenant, tu vas comprendre. »
    D’une torsion, il libéra le javelot et cloua au sol l’autre pied de Gonzaga. L’inquisiteur commença à plier les genoux, mais Tannhauser le retint bien droit. Il existait une vénérable école de pensée qui affirmait que des actes aussi vicieux réduisaient leur auteur au niveau de son ennemi. Tannhauser ne souscrivait pas à cette philosophie. Une fois de plus il remua le javelot plus profond et il sentit comme des bulles de douleur remonter la trachée qu’il serrait dans son poing. Les ignobles yeux du prêtre se révulsèrent et il gargouilla pour sauver sa vie. Tannhauser fut soudain distrait par un grognement angoissé venu du fauteuil. Il se tourna.
    Il regarda Sabato Svi, et dans ses yeux il vit la peur. Il se rendit compte qu’un manteau d’effroi mortel s’étalait sur la salle, et qu’il en était maintenant la seule source. Il retira le javelot et poussa le prêtre à moitié étouffé à travers la pièce. Gonzaga glissa dans ses propres empreintes sanglantes et il tomba aux pieds du capitaine. Tannhauser posa le javelot sur la table. Il regarda Bors.
    Bors rigola et dit : « À quand mon tour ? »
    Tannhauser s’approcha de Sabato. Avec grand soin, il tourna la clé de la poire de fer jusqu’à ce qu’elle retrouve une taille permettant de la lui ôter de la bouche sans provoquer de blessure supplémentaire.
    « Pardonne-moi », dit Tannhauser.
    Sabato remua la mâchoire et cracha du sang. Il était choqué, blanc, mais alors qu’il n’avait aucune violence en lui, il était aussi résistant que les clous qui le rivaient au fauteuil. Tannhauser les examina. Leurs têtes plates dépassaient d’un pouce au-dessus des mains de Sabato.
    « Tu peux supporter quelques instants encore, mon ami ? Nous ne sommes pas encore en sécurité. »
    Sabato parvint à produire un sourire sinistre. « Je resterai là. »
    Tannhauser saisit le javelot et se dirigea vers les prisonniers. Il se pencha sur Gonzaga et lui écrasa la poire de fer entre les lèvres. Il la fit pénétrer plus avant et sentit que des dents cédaient.
    « Debout », dit-il.
    Le prêtre ne parvint pas à faire autre chose que grogner et gémir.
    « Debout ! Lève-toi, j’ai dit ! »
    Le prêtre se leva péniblement sur ses pieds perforés et se tint là, frissonnant, ses narines cherchant l’air au-dessus du bâillon de fer. Tannhauser le poussa vers Bors.
    « Déshabille-le. »
    Avec le plus de violence possible, Bors commença à arracher son habit à Gonzaga. Tannhauser saisit le capitaine rondouillard par le cou. Il le traîna jusqu’à son homme d’armes haletant toujours sur le javelot qui lui taraudait le ventre. Il poussa la tête du capitaine vers le bas.
    « Regarde-le ! »
    La pointe de la lance avait déchiré les intérieurs de l’homme et cherché la sortie la plus facile, qui était son anus. Ses culottes étaient couvertes

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