Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Religion

La Religion

Titel: La Religion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
Vom Netzwerk:
amour comme tu les aimes. L’amour de son seul enfant. Son fils. »
    Sabato et Bors le regardaient pour obtenir la suite. Il fit non de la tête.
    « Une puissance, fatale au-delà de l’imagination, a entrelacé la route de dame Carla et la mienne. Ne me questionnez pas davantage. Je me contenterai de vous dire que nous profiterons tous de cette relation.
    – Comment ça ? demanda Bors.
    – Quand notre accord sera conclu avec succès, elle et moi, nous nous marierons, et vous vous retrouverez associés à un aristocrate. Un comte, rien que ça.
    – Le comte Tannhauser ? fit Sabato.
    – J’ai choisi le “comte von Tannhauser”. Et je sais, de haute autorité, que, à partir de ce moment-là, vous devrez m’appeler monseigneur.
    – Je bois à ça », dit Bors, et il joignit le geste à la parole.
    Tannhauser vit le doute sur le visage de Sabato. « Sabato, dis-moi en quoi un tel titre n’équivaut pas à une fortune ? Pour nous tous.
    – Si tu es mort, peu importe que tu sois même roi, répliqua Sabato.
    – Le destin a travaillé dur pour serrer le nœud qui nous lie tous trois à cette aventure. Mais nous sommes ici et il est serré. Chacun doit faire ce qu’il doit.
    – Je vais venir avec vous à Malte, dit Sabato.
    – C’est la seule idiotie que tu m’aies jamais dite. »
    Sabato se renfrogna. Tannhauser se pencha vers lui.
    « Sabato. Toutes ces années tu m’as appelé ton frère, et aucun titre n’était plus cher à mes oreilles. Mais tu dois rentrer à Venise, et tenir notre futur prêt pour notre retour. Je n’ai aucun désir de combattre dans la guerre de Malte. Oublie le sourire narquois de Bors. Nous arriverons un mois après toi, tout au plus. Dimitrianos peut te faire passer en Calabre à l’aube. »
    Tannhauser se leva. Il regarda Bors.
    « Sous le plancher de ma chambre tu trouveras environ soixante livres d’opium iranien. »
    Bors prit un air chagrin. « Pourquoi on ne me l’a pas dit avant ?
    – Parce qu’il en resterait beaucoup moins. » Tannhauser referma le coffret de remèdes sur la table. « Emporte ça aussi et tout l’alcool et les sucreries que tu trouveras. Donne à Dana et aux filles quarante talents d’or chacune…
    – Quarante ? » Bors s’étranglait rarement, mais là il le fit.
    « Dis-leur de ne pas traîner à Messine. Si Vito Cuorvo les fait passer à Naples, il peut prendre nos chars à bœufs en paiement.
    – Je vais emmener les filles avec moi à Venise, proposa Sabato.
    – Non », dit Tannhauser. Le cœur de Dana serait affligé par sa disparition, mais les circonstances ne lui laissaient pas le choix ; et sans doute se flattait-il un peu. « Voyage seul pour attirer le moins d’attention possible. Avec quatre filles aussi appétissantes, tu attirerais les foules. Les filles doivent s’en sortir seules, comme nous tous. »
    Sabato acquiesça et Tannhauser se retourna vers Bors. « Attends-moi sur la Couronne . Ne laisse pas Starkey partir sans nous. » Tannhauser ouvrit ses bras à Sabato Svi. « Souhaite-moi bonne fortune, j’en aurai besoin car l’aventure m’appelle. »
    Sabato Svi se leva. « Que personne ne compare jamais notre amitié à l’amitié ordinaire. »
    Ils s’embrassèrent. Tannhauser réprima la douleur de l’amour dans sa poitrine et recula.
    « Maintenant je dois y aller, dit-il. J’ai encore deux hommes à tuer avant minuit. »

MARDI 15 MAI 1565
    La route de Syracuse
    L’INTÉRIEUR du carrosse était totalement noir et les grincements des ressorts et le fracas des roues étaient les seuls bruits qu’elle pouvait entendre. La seule indication de la présence du prêtre sur le banc opposé était une odeur – de sueur, d’oignons et de vieille urine – qui retournait l’estomac de Carla quand une bouffée parvenait jusqu’à elle. Elle gardait le visage tourné vers le volet de la fenêtre, heureuse d’un filet d’air et d’occasionnels coups d’œil vers les étoiles. Quand elle avait ouvert le volet, un peu plus tôt, le prêtre l’avait rabaissé sans un mot.
    Il ne lui avait pas dit son nom, ni sous quelle autorité il agissait. Il lui avait seulement déclaré qu’elle devait embrasser une vie de contemplation au couvent du Saint-Sépulcre à Santa Croce. En dehors d’une cape pour couvrir sa robe de soie rouge, il lui avait été interdit d’emporter quoi que ce soit. Elle n’avait pas discuté, car elle savait qu’elle

Weitere Kostenlose Bücher