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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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Victor Alba,
il y aurait eu, en juin 37, 25 000 Français, 5 000 Polonais, 5 000
Anglo-Américains, 3 000 Belges, 2 000 « Balkaniques ». 5 000
Germano-Italiens, soit, au total, 45 000 hommes au moins. Si l’on tient compte
du va-et-vient continuel, du fait que des volontaires, même en tout petit nombre,
n’ont pas cessé d’arriver jusqu’en début 38, on ne devrait guère avancer un
chiffre global inférieur à 50 000 hommes ; en fait, ce chiffre est
probablement supérieur aux chiffres réels. Si l’on évalue l’effectif d’une
brigade à 3 500 hommes, ce qui est un maximum, car les brigades ont rarement eu
un effectif complet, on arrive au chiffre total de 30 000. Et sans doute n’a-t-il
même pas été atteint. L’opinion de Malraux ; est que le nombre total des
volontaires n’a pas dépassé 25 000 hommes. C’est aussi l’avis. très autorisé,
de Vidal-Gayman, selon lequel il n’y a jamais eu plus de 15 000 hommes
simultanément en action, dont une dizaine de milliers de combattants, et cela
au moment où les brigades atteignaient leur effectif le plus important, au
printemps et à l’été 37. Ce nombre a diminué par la suite : les pertes ont
été lourdes – on peut les évaluer à 2 000 morts – et bien des volontaires,
blessés, las ou découragés, sont repartis sans avoir été remplacés par autant
de nouveaux venus.
    Sur ce total de 25 000, les Français ont été
incontestablement les plus nombreux, bien que leur valeur combative ait souvent
été inférieure à celle des contingents allemands ou italiens, recrutés parmi
des émigrés qui avaient déjà payé de l’exil la lutte pour leur cause dans leur
pays d’origine. Au lendemain d’une crise économique qui a bouleversé l’Europe
et dont les séquelles subsistent en dépit d’une reprise économique que
stimulent les fabrications de guerre, il existe encore en France un lumpen-proletariat qui s’engagera en Espagne pour des motifs par toujours désintéressés. Cela
explique certaines déclarations faites en France à la presse pro-nationaliste
par des hommes partis sans être bien sûrs d’eux-mêmes et qui ont très vite été
écœurés par la dureté des combats. C’est également le chiffre des volontaires
français qui a le plus varié, comme aussi les appréciations sur leur
comportement. Les brigades 14 et 14 bis furent essentiellement
françaises, mais d’autres éléments français se trouvaient dans la 11 e ,
le bataillon Commune de Paris, dans la 12 e , le bataillon
franco-belge, et dans la 13 e , le bataillon Henri Vuillemin. Encore
une telle classification est-elle difficile, ces bataillons ayant été sans
cesse remaniés, intégrés dans de nouvelles unités, selon les nécessités du
moment ou les pertes subies. Le travail réalisé par l’Association des
volontaires en Espagne républicaine pour essayer de retrouver les effectifs
exacts des brigades fait apparaître environ un tiers de volontaires français,
soit certainement moins de 10 000 hommes, souvent confondus avec les
volontaires belges. On peut également adjoindre à ce groupe franco-belge celui
des Polonais, en majorité recrutés dans les régions minières de France et de
Belgique [367] .
Grâce à leur apport, le nombre total des Polonais ayant combattu en Espagne a
sans doute dépassé 4 000 hommes.
    Un autre contingent important de volontaires est fourni par
les émigrés allemands et italiens. Ils jouent un rôle particulièrement
important dans l’encadrement des brigades. Parmi eux, des cadres politiques, en
grosse majorité communistes. Les Italiens et les Allemands ont envoyé presque
tous leurs dirigeants : le socialiste Pietro Nenni, les communistes Luigi
Longo (« Gallo ») et Di Vittorio (Nicoletti), le républicain Pacciardi,
pour les Italiens, le socialiste autrichien Julius Deutsch, les communistes
allemands Hans Beimler et Dahlem. Des autres pays, exception faite d’André
Marty, peu de responsables « nationaux », mais de nombreux
« cadres moyens », et, notamment pour les Français, des dirigeants
des Jeunesses communistes.
    Restent les volontaires venus des pays anglo-saxons,
anglais, américains et canadiens du bataillon Lincoln, quelques
centaines d’hommes de chaque nationalité ; ceux d’Europe centrale,
Yougoslaves surtout, mais aussi Hongrois, Tchèques, Bulgares, Albanais même,
venus par tous les moyens, et parfois à pied. D’autres sont venus de plus loin
encore, d’Asie ou

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