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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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armes
à destination de l’Espagne à une authentique piraterie maritime contre les
navires russes ou susceptibles de transporter du matériel de guerre en
provenance de Russie. Le premier torpillage entrepris dans ces conditions
semble bien avoir été celui du Komsomol, bien qu’il soit difficile de
savoir s’il faut en attribuer la responsabilité aux nationalistes espagnols
équipés de sous-marins italiens ou à la marine italienne elle-même.
L’aide russe : les hommes
    S’il est nécessaire de souligner la réduction de l’aide
russe dès l’année 1937, il faut aussi rappeler que, toute mesurée qu’elle ait
été, c’est elle qui a permis au gouvernement de Valence de poursuivre la
résistance. A différentes reprises, même dans le courant de 1938, après la
bataille d’Aragon notamment, le matériel russe a constitué le seul secours
extérieur important. Ce fait, à lui seul, peut suffire à expliquer l’influence
énorme prise par les conseillers russes sur l’évolution politique et militaire
de l’Espagne loyaliste. C’est aussi ce qui a permis à ses adversaires d’accuser
Negrin d’être un « agent » de la Russie : le président, en
réalité, avait fait un choix politique et se justifiera par le refus de se
brouiller avec le seul État qui apportât à l’époque un appui sérieux à l’Espagne.
    On doit également tenir compte de l’action de la propagande
franquiste qui a systématiquement « gonflé » l’aide soviétique. Même
si on néglige certaines énormités, il n’est pas rare d’entendre parler, du côté
nationaliste, de milliers d’hommes envoyés en Espagne. Ce qui est, au
contraire, remarquable, c’est la faiblesse numérique des troupes russes en
Espagne. Dès 1939, Brasillach et Bardèche estiment qu’ils n’ont jamais été plus
de cinq cents. D’autres, comme Krivitsky ou Cattell, admettent des chiffres un
peu supérieurs ; les Russes, en tout cas, n’ont jamais été plus de mille,
essentiellement des spécialistes, tankistes et aviateurs, conservant, comme les
Allemands du côté nationaliste, leur commandement et leurs installations
propres, tenus à l’écart de la population civile.
    Reste, évidemment, le rôle des « techniciens
russes » ; les diplomates d’abord, sincèrement attachés, semble-t-il,
à la cause espagnole, mais qui ont presque tous été rappelés dans le courant de
1937 et qui ont disparu ensuite, exécutés ou emprisonnés. Disparu, Marcel
Rosenberg, le premier ambassadeur de l’U. R. S. S. à Madrid, disparu Antonov-Ovseenko,
consul à Barcelone, disparu Stachevski [356] ,
l’attaché commercial qui négocia les livraisons d’armes, disparu aussi Michel
Koltsov [357] ,
comme si personne ne devait survivre qui puisse témoigner de cette intervention
politique, à moins que leur disparition n’ait semblé une préface nécessaire à l’abandon
de l’Espagne. Avec les diplomates ou immédiatement après eux sont arrivés les
conseillers militaires, nombreux et influents, mais peu connus et dont l’identité
réelle n’est que rarement établie : les généraux Goriev, organisateur de
la défense de Madrid et qui n’a suscité chez ceux qui l’ont approché que des
témoignages de sympathie, Grigorévitch, Douglas, le chef des aviateurs, Pavlov,
le chef des tankistes, Kolia le chef des marins. Parmi eux, sous des noms d’emprunt,
quelques-uns des grands chefs militaires de la guerre de 1939-45. Un premier
groupe est arrivé le 28 août, avec Rosenberg, un autre en septembre et un
troisième en octobre. « Les généraux changent souvent, dit Koltsov à
Regler, ils viennent apprendre leur métier, et comme les défaites instruisent
plus vite que les victoires, ils ne restent pas longtemps. » Il apparaît
en tout cas qu’en dehors du quartier-général où travaillait la mission centrale
russe, tous les grands chefs républicains avaient au moins un conseiller
technique russe dans leur état-major [358] .
Les uns et les autres ont été constamment surveillés par les représentants du
N. K. V. D., la toute-puissante police politique, placée en Espagne sous l’autorité
d’Orlov [359] .
Il faut lui rattacher aussi bon nombre de militants communistes étrangers,
venus d’U. R. S. S. avec l’appareil du Komintern, les Gerœ et quelques autres,
dont l’action sera plus policière que politique ou militaire [360] .
Les premiers volontaires internationaux
    Aux militaires russes, il faut ajouter les

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