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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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les brigades
elles-mêmes étant parfois hâtivement formées pour aller sur le front dans les
délais les plus brefs. Ainsi la 12 e comprend à sa formation un
bataillon allemand, Thülmann, un italien, Garibaldi et le
bataillon franco-belge. Ultérieurement, on tentera un regroupement, Thälmann et Edgar-André se retrouvant dans la 11 e et la 14 e étant
presque exclusivement formée de bataillons français. Les lourdes pertes subies
dans les premiers combats ont précipité le mouvement, en obligeant l’état-major
d’Albacete à une refonte totale. Dès novembre 36, Commune de Paris a
perdu l’effectif de deux sections. A Teruel, du 28 au 31 décembre 37, la 12 e brigade a perdu la moitié de ses nombres. Des unités disparaissent
ainsi : le bataillon Louise-Michel est fondu dans Henri-Vuillemin après les premiers engagements. En tenant compte de ces remaniements, et en
s’appuyant sur le tableau des unités internationales établi par l’A. V. E. R. [375] , on peut dégager
la présence permanente de cinq brigades en 36-37 : la 11 e , dont
le commandant est Kléber et le commissaire Beimler, la 12 e , dont le
commandant est Lukacsz et le commissaire Longo-Gallo, la 13 e commandée
par Zaisser-Gomez, la 14 e , par Walter et la 15 e , par Gal.
Certains des éléments internationaux se fondront directement dans l’armée
espagnole, tandis que des recrues espagnoles seront incorporées dans les
brigades : selon Longo, cet amalgame s’est révélé nécessaire dès mars 37.
    Ainsi apparaît le double rôle des brigades dans l’armée
républicaine. Par leur valeur et leur enthousiasme, elles ont constitué une troupe
d’élite prête à être engagée dans les combats les plus difficiles. Par leur
capacité de résistance et leur combativité, elles ont constitué un exemple, et,
à certains égards, une école. Leur petit nombre, pourtant, ne permettra de les
engager que sur des fronts restreints. Leurs efforts seront vains, surtout
après l’écroulement du Nord. En outre, le grand élan international de 1936-37
pour la défense de la République espagnole ne se renouvellera pas : à
partir de 1937, les partis communistes renoncent à la mobilisation au nom de l’« antifascisme ».
Reste que les brigades ont existé, que leur rôle a été déterminant dans
plusieurs batailles décisives. C’est, entre autres, pour cette raison qu’un
homme comme Gustav Regler, après sa rupture avec le parti communiste et l’écroulement
des illusions sur lesquelles il avait bâti sa vie de proscrit, peut, encore
aujourd’hui, exalter sans réserve le souvenir de la fraternité enthousiaste des
Internationaux.

La conquête du Nord
    Depuis la chute de Saint-Sébastien et d’Irun, qui a privé le
front nord de toute possibilité de ravitaillement par la frontière française,
aucune tentative de réelle importance n’a été entreprise contre le Pays basque.
Les forces de Mola les plus solidement organisées ont été dirigées sur Madrid.
Ni du côté républicain, ni du côté nationaliste, il n’y a, pendant de longs
mois, de troupes nombreuses et bien armées. Le nombre des combattants ne permet
pas de tenir un front continu de la Biscaye à la Galice. La bataille se rallume
épisodiquement dans l’un, puis dans l’autre secteur ; leur conquête
successive marquera, au cours de l’année, les étapes de l’offensive
nationaliste : la Biscaye, Santander, les Asturies.
Le front nord
    Dès le premier regard, il apparaît qu’on se trouve en face
de deux zones de résistance solide, mais dont les régimes politiques sont
diamétralement opposés, le Pays basque, conservateur et catholique, mais que
ses aspirations nationales ont rallié au parti de la République, et les
Asturies ouvrières, bastion de la révolution en octobre 34 comme en juillet 36.
Au centre, par contraste, une zone de faiblesse, la région de Santander, où le
Comité de guerre se trouve devant un problème insoluble, la défense de la
partie la plus vaste du front avec des troupes particulièrement peu nombreuses
et mal armées ; la fragilité de ce secteur est encore accrue par les
dissensions entre socialistes et anarchistes.
    Le fait que les combats décisifs se soient déroulés autour
de Bilbao, l’influence de la résistance basque et ses répercussions à l’étranger,
cachent un peu trop la coexistence de ces trois centres. Il faudra pourtant
attendre le milieu de l’année 37 pour que soit unifié le

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