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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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Madrid. La capitale provisoire est Burgos ;
mais Franco réside le plus souvent à Salamanque, où l’État-major a son siège. C’est
également à Salamanque que s’installe le frère aîné du généralissime et l’homme
fort du nouveau régime, Nicolas Franco, avec le titre de secrétaire général du
chef de l’État. Ses attributions comportent l’Economie de guerre, l’Ordre
public et aussi les Relations extérieures. C’est donc un personnage très
puissant [410] .
Le généralissime ne peut en effet à cette époque que superviser les questions
politiques, étant lui-même absorbé par la direction des opérations militaires.
Du moins s’assure-t-il de ne partager le pouvoir qu’avec des hommes sûrs.
    Le troisième homme du gouvernement provisoire est le général
Sangroniz, chef de cabinet du généralissime. Sangroniz est un fidèle de Franco,
dès la première heure ; c’est lui qui assurait, pour le compte du général,
les liaisons entre les Canaries et l’Espagne [411] .
    A ces deux organismes de secrétariat général et cabinet du
généralissime se sont ajoutés de nouveaux services créés avant la fin de l’année
36. C’est l’ébauche des futurs ministères du gouvernement nationaliste :
le secrétariat aux Affaires étrangères, d’abord exercé par l’ancien ministre d’Espagne
à Vienne, Francisco Serrat, le secrétariat à la Guerre, confié au général Gil
Yuste, la charge de gouverneur général attribuée à un autre militaire, le
général Francisco Fermoso, dont les fonctions sont du reste aussi larges que
vagues : gestion administrative des provinces, nominations et relations
avec les députations provinciales.
    Les services de Sûreté publique s’installent à
Valladolid ; un office de presse et de propagande fonctionne à
Salamanque ; il est dirigé par Millan Astray, le fondateur du Tercio, et
reste en rapports étroits avec les services du secrétariat général ; il
est d’ailleurs aussi bien destiné à « orienter » la presse
nationaliste qu’à « informer » les correspondants de presse étrangers
visitant l’Espagne nationaliste.
    Enfin, au côté de ces organismes essentiels du nouveau
régime franquiste, se sont installés les services de la Junte technique, dont
le rôle sera de préparer les décrets soumis à la signature du chef du
gouvernement. La Junte comprend sept commissions : Finances – Justice
-Industrie, Commerce et Ravitaillement – Agriculture – Travail – Enseignement –
Travaux publics et Communications.
    Dans le cadre de la Junte technique sont placés les bureaux
et les offices, qui doivent, en système totalitaire, contrôler l’ensemble des
activités du pays, et faire fonctionner une économie de guerre. Tâche
difficile, dont la direction incombe au général Davila. Ce dernier est, comme
Sangroniz, un des officiers qui jouissent de toute la confiance du
généralissime. Bien qu’il joue les « seconds plans », son rôle est
considérable. En même temps qu’il préside les travaux de la Junte, il est le
chef de l’état-major de l’Armée.
    Franco exerce par conséquent le pouvoir directement ou par l’intermédiaire
de ses amis. Mais il semble qu’il n’ait pas encore fait en octobre-novembre de
choix concernant l’avenir. Le programme du gouvernement provisoire, qui devrait
refléter ses tendances politiques, ne laisse apparaître aucune idée originale.
C’est un compromis entre les idées de Fal Conde et les théories du Phalangisme.
    Du Traditionalisme ont été retenus l’établissement d’un
gouvernement à caractère totalitaire, la possibilité d’une restauration
monarchique, et surtout l’idée de l’unité nationale, qui sera un des thèmes
constants de la propagande franquiste et des discours de Franco :
« La guerre d’Espagne, déclare-t-il, c’est la lutte de l’Unité contre la
Sécession. »
    Du programme de la Phalange, se dégagent certains principes,
celui du travail obligatoire (« Le nouvel État ne peut admettre de
citoyens parasites »), mais garanti et protégé contre « les abus du
capitalisme », celui de la juste rémunération du travail, enfin la
possibilité d’une participation aux bénéfices.
    En empruntant ainsi à tous, Franco donne l’impression d’avoir
seulement cherché à l’époque à jouer le rôle d’arbitre indispensable. La
victoire rapide attendue par les nationalistes aurait sans doute posé très vite
et très brutalement le

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