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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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frontière le 7 février seulement.
    Selon les accords conclus avec l’état-major républicain dès
que les hommes ont franchi la frontière, ils ne sont plus considérés comme des
soldats, mais comme des réfugiés ; Ils sont désarmés, subissent une
fouille sommaire et sont dirigés aussitôt sur les centres de regroupement, dont
le principal reste Argelès. Celui-ci se révèle vite insuffisant pour recevoir
tout le monde ; il faut en créer un autre, non loin de là, à
Saint-Cyprien.
    Le matériel de guerre est confisqué par le gouvernement
français ; si certains dirigeants espagnols ont eu l’illusion de pouvoir
transporter ce matériel dans la zone centrale, ils sont bien obligés de se
rendre à l’évidence : la zone centrale, si elle continue le combat, le
fera avec ses seules forces.
    Dans les tout derniers jours, les dirigeants de la
République ont à leur tour passé la frontière. Le président Azaña arrive en
France le 5 février au matin, précédant de trois jours les derniers membres du
gouvernement et Negrín lui-même. Mais déjà, entre le président de la République
et le chef du gouvernement, des divergences apparaissent sur l’attitude qu’il
convient d’adopter après la perte de la Catalogne.
    Negrín et son état-major se sont efforcés de maintenir un
peu d’ordre et de discipline. Ils ont pu songer à maintenir à l’extrémité nord
du pays, autour de Gérone et de Figueras, en s’appuyant sur la frontière
française, une certaine résistance. Mais il est difficile d’imaginer qu’un
front régulier puisse être tenu par des troupes qui s’effritent chaque jour. Le
service de renseignements a cessé de fonctionner ; l’avance des troupes
nationalistes, si elle peut être contenue dans le secteur montagneux, n’a
jamais cessé le long de la côte ; le commandement lui-même ne semble pas à
la hauteur de sa tâche : il a fallu le remanier dans les derniers
jours : le général Jurado remplace Sarabia à la tête de ce qui reste du
groupe d’armées. Malgré tous ses efforts pour maintenir la discipline, l’état-major
ne peut éviter les paniques localisées ; les unités de carabiniers et des
forces de sécurité, incorporées à l’armée, ont donné le signal de la débandade.
Les mesures qui ont été prises à Figueras pour essayer de réorganiser les
troupes en retraite ne sont que des palliatifs très insuffisants, Les
bombardements aériens, la crainte d’un débarquement nationaliste à l’arrière
achèvent de rendre impraticable toute organisation défensive. Les conseils
ministériels que Negrín tient à Figueras n’ont plus aucun sens : à quoi
servent des décisions qui ne peuvent être exécutées ? Ce qui a disparu ou
est devenu inutilisable, ce n’est pas le gouvernement, mais les organismes de
gouvernement et d’exécution. Les petites villes de Figueras et de Gérone ne
peuvent les abriter, Il n’y a même pas la place d’y installer des
bureaux ; l’arrivée des cortèges de voitures officielles ne fait que
paralyser la circulation. Beaucoup de fonctionnaires de Barcelone, qui n’ont
plus dans l’issue de la guerre la moindre confiance, n’ont du reste pas attendu
l’ordre du gouvernement pour gagner la frontière. En somme, s’il y a toujours
un gouvernement, il n’y a déjà plus d’État.
    Le 8 février, l’état-major se transporte au Perthus et, le
9, Rojo passe au Boulou sur le territoire français. Le même jour, à 13 h. 50,
les franquistes atteignent la frontière au Perthus. Les dernières troupes
républicaines organisées passent en France les 9 et 10 février. Il n’y a plus d’armée
de Catalogne.
La capitulation de Minorque
    Au même moment, la capitulation de Minorque fait apparaître
un élément nouveau, la médiation anglaise.
    L’île est complètement isolée depuis que la supériorité
maritime de l’Espagne nationaliste est devenue manifeste. Le 8 février, le
croiseur anglais Devonshire amène à Port-Mahon un représentant
franquiste, le colonel San Luis. Un premier entretien a lieu entre le
gouverneur de Minorque, Gonzalez Ubieta, et le capitaine du Devonshire, Muirhead-Gould.
Ubieta accepte de préparer avec le colonel San Luis les modalités d’une
capitulation. Au cours de deux entrevues, auxquelles assiste le commandant du Devonshire, les deux parties tombent d’accord pour que soit accordée la vie sauve aux
officiers et aux fonctionnaires républicains et que soit assurée

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