La Révolution et la Guerre d’Espagne
ou dans celui de l’État après la victoire du parti. Citons, parmi
les dirigeants allemands actuels de la D.D.R., Heinrich Rau et le général
Staimer, général de la police. « Richard » en Espagne. Parmi les
Hongrois, Laszlo Rajk, qui fut ministre de l’Intérieur dans son pays avant
d’être pendu à la suite d’un procès célèbre et qui avait été en Espagne
lieutenant et commissaire politique sous le nom de Firtos, le général hongrois
Szalvai qui était en Espagne le commandant Tchapaiev, et l’actuel président du
Conseil de Hongrie, après la révolution de 56, Ferenc Muennich. Parmi les
Polonais, le général Komar, qui, sous le nom de Vacek, commanda un bataillon et
devait en 1956 Jouer un rôle décisif à la tête des troupes de sécurité, dans
les événements qui allaient ramener Gomulka au pouvoir. Ce sont des anciens des
brigades, avec Gosnjak, Rankovitch, Vlahovitch, qui constitueront l’encadrement
militaire et politique des partisans yougoslaves. D’autres, Français, formeront
le noyau des Francs-Tireurs et Partisans : Rebière, fusillé en 1942, Pierre
Georges, lieutenant en Espagne et qui sera le colonel Fabien; Tanguy,
commissaire politique, qui sera le colonel Roi; François Vittori, organisateur
dans le Front National de l’insurrection de Corse en 1944. Citons également,
pour la France, le futur secrétaire du parti communiste, exclu depuis lors,
Auguste Lecœur, et le futur sénateur Jean Chaintron (Barthel).
[369] La destitution
de Randolfo Pacciardi, « ce grand seigneur républicain » comme dit
Regler, et son départ d’Espagne furent aux yeux de bien des combattants, la
preuve de la mainmise, désormais déclarée, des communistes sur les brigades.
C’est à partir du témoignage de ses propres miliciens et des accusations
lancées par eux qu’Antonia Stern a pu affirmer que Hans Beimler était mort
assassiné à l’instigation du N.K.V.D. Des documents rassemblés par elle, il
ressort que Beimler était effectivement en contact avec des oppositionnels
allemands, volontiers critique de la direction et très hostile aux
« services spéciaux » : dans ces conditions, l’hypothèse de l’assassinat
est loin d’être invraisemblable. Elle n’est pas cependant étayée par de
véritables preuves.
[370] Hans Kahle,
ancien officier, militant communiste dès 1919; Zaisser, officier passé aux
révolutionnaires russes en Ukraine à la tête de ses troupes; tous deux avaient
séjourné en Russie et occupé de hautes fonctions dans l’appareil militaire
communiste clandestin en Allemagne. Zalka, ancien officier de 14-18, ancien
compagnon de Bela Kun dans la révolution hongroise de 1919, avait servi en
Chine comme conseiller militaire avec Gallen et Borodine. Jules Dumont,
converti sur le tard au communisme, ancien capitaine, avait auparavant servi en
Ethiopie contre les troupes du Duce.
[371] L’homme qui a
connu la gloire en Espagne sous le nom de général Kléber semble s’être appelé
en réalité Manfred Stern. Selon Ypsilon, c’était un ancien officier autrichien,
prisonnier en Russie pendant la grande guerre et converti au communisme,
militant de l’appareil militaire clandestin en Allemagne, conseiller militaire
en Chine en 27, puis commandant des troupes d’Extrême-Orient en 35 contre les
Japonais. Cox lui attribue la même biographie, mais en fait un Autrichien
naturalisé canadien, venu en Russie en 19 avec le corps expéditionnaire allié.
Pacciardi écrit qu’il se dit canadien, mais semble être allemand. Selon
Fischer, il aurait été liquidé au cours des purges de Moscou avant-guerre,
alors que Colodny en fait le chef des troupes russes qui enfoncèrent la ligne
Mannerheim au cours de la guerre russo-finlandaise de 1940. La confusion est
évidente avec l’autre genéral, Stern, dit Grigorovitch.
[372] Le volontaire
belge Nick Gillain, dans son livre Le Mercenaire, l’accuse d’avoir
présidé un Conseil de guerre qui condamne et fait exécuter sans raison -
peut-être pour avoir pris contact avec les colonnes de la C.N.T. - un officier
français, le commandant Delesalle. Pencheniati l’accuse d’avoir abattu de sa
main à Cambrils quatre soldats qui protestaient parce qu’il les couvrait
d’injures pour avoir lâché pied. Ernest Hemingway, dans Pour qui sonne
le glas, a fait de lui, sous le transparent pseudonyme de Massart un
portrait peu flatteur, celui d’une brute soupçonneuse, incapable et
autoritaire. Fischer, qui
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