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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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ses
soldats.
    Aiguières,
plateaux, fontaines en or, oiseaux d'argent, plaques de décoration des
toitures... s'amoncelaient dans la cour du palais.
    Pour ne pas
mécontenter le conquistador, Zéphyrine décida d'entrer dans son jeu. Elle
choisit un bassin d'or massif.
    —       Ceci
me plairait beaucoup, capitaine Pizarro.
    —       Vous
m'en voyez ravi. Prenez-le et autre chose aussi, si vous voulez...
    Le diable était
généreux. Zéphyrine saisit une aiguière.
    —       J'ai
admiré la façon dont Votre Seigneurie a mené toute cette affaire...
    —       N'est-ce
pas ! se rengorgea Pizarro.
    —       Quand
je pense que ce chien inca a osé me jeter, moi princesse-née, au cachot.
    Zéphyrine était
parfaite d'indignation.
    —       Rassurez-vous,
ce macaque le paiera. Je ne le garde en vie que parce qu'il nous est utile pour
le moment à pacifier la région... Soto part sous peu pour Cuzco faire des
propositions à Huascar... Ce sera au plus offrant... Mais je me méfie d'un cou
de ces sauvages.
    Pizarro se grattait
la tête sous son casque.
    « Comment faire
pour parler à Atahualpa ? »
    Zéphyrine eut une
idée.
    —       Messire
Pizarro, mon valet Pando-Pando est connu d'Atahualpa. Laissez-moi aller avec
lui porter quelques friandises à l'Inca... Je vais essayer de capter sa
confiance et pourrai ainsi collaborer, vous offrir peut-être quelques
renseignements intéressants.
    Pizarro, enchanté,
tomba dans le panneau. Il donna des ordres à ses lieutenants. Quelques instants
plus tard, Zéphyrine et Pando-Pando étaient conduits à la cellule de l'Inca.
C'était une pièce à barreaux de fer de quinze pieds de large sur vingt pieds de
long.
    Atahualpa était
prostré sur une peau de lama jetée à même le sol. Où était la splendeur passée ?
    Obéissant à leur capitán, les gardes laissèrent Zéphyrine et Pando-Pando seuls avec l'Inca.
    —       Messire,
rappelez-vous, je suis venue en amie..., chuchota Zéphyrine en tendant quelques
fruits vers Atahualpa.
    Le malheureux se
redressa sur sa couche. Il avait l'air épouvanté. Il murmura quelques mots de
sa voix rauque.
    —       L'Inca
tout-puissant dit que tu as le mauvais œil vert, Zéphyrine pâle. Il dit que la
bonne déesse l'a prévenu.
    « Doña Hermina,
bien sûr, avait parlé à l'Inca ! »
    —       Pando-Pando,
dis à Sa Majesté qu'on l'a trompée. La femme en noir, qui est venue le trouver,
lui a menti. Je l'adjure de me dire où elle est. Partout où elle passe viennent
le malheur et la mort. Pour preuve, n'avais-je pas prévenu l'Inca contre les
Espagnols ? Ne l'ai-je pas mis en garde ? Qu'il me dise ce qu 'est devenue doña Maria.
    Tandis que
Pando-Pando parlait, Zéphyrine voyait qu 'un
combat intérieur se livrait dans l'esprit du prisonnier.
    —       La
déesse blanche en noir s'est trompée, admit Atahualpa. Elle
est partie pour Cuzco, mais, fidèle à l'Inca, elle va éloigner son rival.
    « Miséricorde, doña
Hermina lui a promis de tuer Huascar ! pensa Zéphyrine, horrifiée.
    —       Mais,
tu n'as pas compris, Inca, dit-elle tout haut. Il faut que vous vous entendiez,
ton frère et toi ! Si vous faites l'union, vous pourrez résister aux
envahisseurs, imposer votre volonté ! Accablé par le poids de la fatalité,
Atahualpa répétait :
    —       Dans
ce royaume, aucun oiseau ne vole, aucune feuille ne bouge, si telle n'est pas
ma volonté, Viracocha vengera l'Inca !
    Zéphyrine secoua le
Sapa Inca par le bras.
    —       Viracocha
ne fera rien du tout pour toi si tu ne luttes pas, Atahualpa... Dis-moi, je t'adjure, si cette
femme en noir, doña Maria, avait avec elle un enfant ?
    Atahualpa marqua
une hésitation, puis il admit :
    —       Enfant
prédestiné, Viracocha, temple du Soleil ! Zéphyrine ne put rien tirer de plus
du souverain. Accroupi sur sa peau de lama, il répétait une prière à son dieu :
     
    Ah ! Viracocha,
pouvoir de tout ce qui existe
Seigneur de toute lumière naissante, où es-tu ?
     
    Anxieuse et
attristée, Zéphyrine quitta l'Inca. Elle envoya Pando-Pando rejoindre Pluche et
Piccolo, puis elle gagna la grande salle du palais.
    Pizarro lutinait la
princesse Nazca Capac. A la vue de Zéphyrine, il se redressa péniblement.
    —       Alors,
Madame, avez-vous obtenu quelque information? Hoc!
    Il rotait et puait
la vinasse.
    Maîtrisant son
dégoût, Zéphyrine répondit :
    —       L'Inca
tiendra ses

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