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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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crime pour arriver à ses
fins. Vous n'êtes pas d'accord, mon amie?
    Tandis que les prêtres incas apportaient des fleurs en chantant, Zéphyrine faisait le tour du donjon. Elle sondait la muraille. Par les meurtrières, elle regardait les autres
tours de la citadelle.
    —       Des souterrains
doivent relier les bâtiments entre eux et former un labyrinthe [136] qui redescend
en ville, suggéra-t-elle.
    Le capitaine inca, interrogé,
confirma sans difficulté. La forteresse de Sacsahuâman possédait bien un réseau
de souterrains la reliant à la cité et même plus loin.
    —       Mais
il est imprudent de s'y aventurer, prévint le capitaine en montrant une
ouverture sombre et des escaliers suintant derrière une plaque d'or. Seuls
quelques Incas en connaissent les secrets!
    Zéphyrine ne
pensait pas qu'il mentait. Il avait l'air sincèrement bouleversé qu'on ait tué
le prisonnier dont il avait la garde.
    —       Que
diable cherchez-vous ? dit Soto.
    —       Le
diable justement, répondit Zéphyrine.
    Mama
Occlo avait pour elle un visage, une voix, un parfum... Doña Hermina ! Partout où la
maudite passait, elle laissait derrière elle la mort, la ruine et le désespoir.
    —       Je
ne crois pas que Huascar ait voulu dire « Frère assassin »..., reprit
Zéphyrine. Je pense que c'était : « Frère attention ! »
    Hernando de Soto
regarda Zéphyrine d'un air soucieux.
    —       Que
voulez-vous dire, mon amie ?
    —       Qu'Atahualpa
est en grand danger, Hernando, retournez sans tarder à Cajamarca... Empêchez un autre crime qui
pourrait souiller à jamais le lion espagnol !
    —       Et
vous, Zéphyrine? Je vous emmène avec moi? fit Soto en la prenant par le bras.
    Zéphyrine secoua la
tête.
    —       Non,
je reste ici, j'ai quelques affaires de famille à régler !

Chapitre XXXI
LE TEMPLE DU SOLEIL
     
     
    Mollement allongée
sur une peau de lama blanc, Arthémise Pluche sirotait son troisième jus de coca
de la matinée. La digne vieille fille s'habituait à ce breuvage qui la mettait
de bonne humeur, lui ôtait ses douleurs dans les articulations et lui faisait
voir la vie avec euphorie.
    Zéphyrine marchait
de long en large.
    —       Je
crois, ma bonne Pluche, que vous prenez trop goût à cette coca. Prenez garde de
vous y habituer.
    —       Vrai,
Madame, pourquoi vous énerver? Faites comme moi. Après tout, nous sommes très
bien ici ! rétorqua Pluche, la bouche pâteuse.
    Elle planait,
inconsciente de la réalité.
    Avec beaucoup de
difficulté, Hernando de Soto avait laissé Zéphyrine au Cuzco. Parti depuis une
semaine, il avait aussi laissé trois soldats espagnols pour aider Zéphyrine en
cas de danger, et aussi pour faire respecter l'autorité de Charles Quint.
    L'un d'eux, un
jeune capitaine, Sébastian Garcilaso de la Vega y Vargas, plaisait beaucoup à
la jeune femme. A l'inverse de Pizarro, il aimait les Incas, appréciait leur
culture, rêvait d'un grand empire hispano-andin réuni, conservant les
traditions indiennes.
    Zéphyrine,
demoiselle Pluche, Piccolo et Pando-Pando avaient élu
domicile avec les trois Espagnols chez un notable inca, qui leur avait offert
avec une incroyable gentillesse l'hospitalité d'un pavillon dans le parc de son
palais.
    Inconsciente du
danger que représentaient les étrangers, la population vivait normalement,
déférente et affable pour Zéphyrine et ses compagnons.
    L'Inca Huascar
étant mort, son frère Manco se préparait à aller réclamer les droits de son
trône aux « envoyés de Viracocha » ! « Autant aller les demander à Lucifer ! »
pensait Zéphyrine. Mais elle ne voulait plus s'occuper des affaires des Incas.
Avec ses compagnons, elle multipliait ses recherches dans la ville.
    Pas un des quatre
districts, pas un des douze quartiers aux noms pittoresques de Cuzco qu'ils
n'aient visité. De la « Place- qui -parle [137] » au «
Serpent-d'argent », à « La-queue-de-Puma », au « Grenier-à-sel », à «
La-porte-du-Sanctuaire », aux « Fleurs de Cantout » (petits œillets), même
derrière les édifices publics couverts de feuilles d'or, parmi les momies des
palais impériaux, Zéphyrine avait cherché partout, questionnant, quémandant un
renseignement.
    Une fois de plus,
doña Hermina s'était évaporée.
    Zéphyrine
s'apprêtait à boire elle aussi du jus de coca pour calmer ses nerfs, quand
Pando-Pando pénétra dans le pavillon avec un cri triomphant :
    —

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