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La traque d'Eichmann

La traque d'Eichmann

Titel: La traque d'Eichmann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Neal Bascomb
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humide quand il remonta jusqu’à la rue Garibaldi, non sans s’assurer qu’il n’y avait personne dans les environs. Dans la maison des Eichmann, une lampe à pétrole était encore allumée. Malkin songea qu’ils attendaient encore son retour.
    Il refit pas à pas le chemin parcouru durant la capture, de la rue au petit fossé, fouillant l’obscurité avec sa lampe torche. Il trouva des éclats de verre sur le bas-côté de la route, mais aucune trace des montures. Rien. Il fouilla en vain les buissons situés de l’autre côté du fossé. Il devenait risqué de s’attarder plus longtemps, et Malkin préféra quitter les lieux.
    Quelques heures plus tard, il se présenta devant la villa dlxxi . Alors qu’il attendait que Tabor vienne lui ouvrir le portail, il eut l’impression qu’on lui donnait un grand coup dans le dos. Se retournant brusquement, il passa une main par-dessus son épaule pour agripper son assaillant. Il se retrouva ainsi avec une boule de poils blancs au bout du bras : ce n’était qu’un chat qui lui avait bondi dessus. Il relâcha le petit animal piaulant, non sans maudire sa propre nervosité. Quand Tabor arriva enfin, il était à nouveau capable de sourire de sa réaction, et il laissa le chat entrer derrière lui pour se réchauffer.
    La villa était vide et froide. Les murs épais étouffaient certes les sons, mais ils maintenaient dans la maison une fraîcheur perpétuelle. Pourtant, ses coéquipiers n’étaient pas en train de dormir sous de chaudes couvertures. Shalom et Aharoni passaient la nuit dans une autre « planque », si bien que seuls cinq agents se trouvaient à Tira – Eitan, Malkin, Medad, Gat et Tabor – pour surveiller le prisonnier et monter la garde à l’avant et à l’arrière de la maison. Ils dormaient à tour de rôle, jamais plus de deux en même temps.
    Il était peu probable qu’on ait découvert où ils séquestraient Eichmann, du moins pour l’instant dlxxii . Ils avaient pris toutes les précautions nécessaires pour s’assurer qu’ils n’étaient pas suivis, mais ce n’était là que la première nuit, et elle serait suivie par une dizaine d’autres – voire davantage. Alors seulement Eichmann serait transporté à bord de l’avion d’El Al. La police, les services secrets argentins et la communauté des nazis expatriés avaient donc beaucoup de temps encore pour les retrouver. Pour l’équipe du Mossad, il ne restait plus qu’à patienter et à espérer.
    Chacun d’eux avait déjà imaginé le moment où l’enlèvement d’Eichmann serait révélé. Vera Eichmann attendrait sans doute un peu avant de prévenir la police, mais elle-même ou ses fils pouvaient aisément alerter le réseau d’anciens nazis résidant en Argentine. Certains d’entre eux jouissaient d’une influence certaine au sein du gouvernement ou de l’armée, et pouvaient du reste lancer des recherches de leur propre chef. En cas d’enquête publique, la moindre erreur, la plus petite indiscrétion, la plus infime indication à la police pouvait conduire à la villa. Les cas de figure étaient innombrables.
    Si la police débarquait, Eitan devait se menotter à Eichmann et demander à voir un haut responsable dlxxiii . Ses camarades, eux, devaient tenter de s’enfuir. Mais que faire si ce n’était pas la police qui se présentait ? Ils seraient peut-être amenés à soutenir un assaut armé. Dans ce cas, il n’était pas question de laisser Eichmann s’en sortir. Tabor avait déjà prévu de conduire le prisonnier dans le petit espace ménagé au-dessus de la cellule, où, le cas échéant, il pourrait l’étrangler dlxxiv .
    Il fallait aussi envisager une tentative de fuite. Eitan avait instauré des tours de garde de trois heures, de jour comme de nuit, le prisonnier ne devait jamais se retrouver seul dans sa cellule, lumière allumée, porte ouverte ; lui-même comptait dormir dans la pièce adjacente. En outre, Eichmann devrait conserver ses lunettes opaques jusqu’à son arrivée en Israël. Cette précaution permettait de limiter sérieusement les risques d’évasion, mais aussi, s’il parvenait à s’enfuir malgré tout, d’éviter qu’il puisse identifier ses ravisseurs. Eitan était persuadé qu’Eichmann, menotté sur son lit, était déjà en train de réfléchir au moyen de leur fausser compagnie.
    Pendant sa première nuit de détention, le prisonnier se montra très nerveux, refusant de s’alimenter et ne parvenant pas

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