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La traque d'Eichmann

La traque d'Eichmann

Titel: La traque d'Eichmann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Neal Bascomb
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installés et que l’équipage eut achevé les préparatifs de décollage, on entendit les haut-parleurs annoncer en anglais et en hébreu : « Départ imminent du vol 601 pour Buenos Aires dcxxx . » Les quatre moteurs turbo se mirent en route et l’appareil, surnommé le « géant silencieux », se dirigea vers la piste de décollage. À 13 h 05 précises, les roues s’arrachèrent au sol israélien et l’avion commença son vol en direction de l’Argentine dcxxxi .
    Après une brève escale à Roma, puis un trajet de neuf heures et demie jusqu’à Dakar – où le personnel de bord fut renouvelé –, les passagers se préparèrent à une traversée de l’Atlantique qui devait les mener à Recife en six heures ; une fois l’avion ravitaillé en kérosène, il resterait alors sept heures et demie avant Buenos Aires, où l’arrivée était prévue dans l’après-midi du 19 mai.
    Aucun des pilotes n’avait encore fait le voyage vers l’Amérique latine ; le navigateur en chef, Shaul Shaul, avait dû acheter ses cartes de vol à New York car El Al ne possédait aucune carte de la région. On était décidément en territoire inconnu.
    À Buenos Aires, Harel avait prévu d’embarquer Eichmann le 20 mai dcxxxii . Il lui restait donc à peine deux jours pour débusquer Josef Mengele. Hilel Pooch s’était renseigné au bureau de poste de Vicente López, mais le médecin nazi n’y avait pas laissé d’adresse où faire suivre son courrier. Il avait vainement interrogé les voisins. Soit ceux-ci continuaient de le protéger, soit il avait soigneusement évité de laisser des traces.
    L’adresse de la pension n’était pas le seul élément reporté dans le carnet de Harel. Celui-ci savait aussi que Mengele s’était fait appeler Gregor Helmut quelques années auparavant, et qu’il avait acheté dans le quartier un atelier de pièces mécaniques. Le chef du Mossad tenait toujours à le traquer, mais les réticences d’Eitan et de Shalom ne l’avaient pas laissé indifférent ; c’est pourquoi il avait choisi de ne pas impliquer son équipe dans cette mission.
    Harel suggéra à Pooch une nouvelle couverture : cette fois, il se ferait passer pour un négociant en quête de vis spéciales que l’on pouvait trouver, lui avait-on dit, dans l’atelier d’Helmut. Le jeune Israélien se rendit dans la boutique et raconta à une secrétaire qu’il souhaitait parler au patron, Gregor Helmut, d’une commande importante ; la jeune femme, visiblement mal à l’aise, se retira dans une pièce adjacente d’où elle ne ressortit qu’un peu plus tard. Après avoir longuement observé Hilel, elle déclara que personne ici ne s’appelait Gregor et qu’elle ne pouvait rien pour lui.
    À la lumière du rapport que vint lui faire Hilel, Harel se dit que la piste était bonne et qu’il pouvait se montrer plus entreprenant. Il lui faudrait d’autres agents pour surveiller le magasin et, peut-être, fouiller la pension et s’assurer que Mengele l’avait bien quittée.
    Plus tard dans la journée, chacun put constater qu’il devenait de plus en plus difficile d’agir en toute discrétion ; il serait très délicat de transporter Eichmann jusqu’à l’aéroport, de l’embarquer secrètement à bord de l’avion et, le cas échéant, de lui adjoindre Mengele. Avec l’arrivée des délégations internationales, les services de sécurité étaient en état d’alerte dcxxxiii . On croisait des patrouilles de police sur les principales voies de circulation et sur les routes menant de la capitale à l’aéroport. Shalom avait renoncé à trouver un trajet sans barrage routier.
    Les bulletins radio aussi annonçaient un renforcement de la sécurité dcxxxiv . Des bombes, sans doute posées par des groupes terroristes péronistes, avaient gravement endommagé le siège de la compagnie nationale du téléphone et celui de la compagnie du gaz. Le gouvernement envisageait des mesures drastiques et recherchait activement les coupables – il fallait donc quitter Tira dans les meilleurs délais.
    Ce soir-là, Nick et Dieter forcèrent la porte d’une synagogue de la ville, l’arme au poing dcxxxv . Selon un ancien officier SS que leur avait présenté leur père, ce dernier était peut-être séquestré dans la cave de cette synagogue. Après avoir inspecté les locaux sans trouver personne, ils repartirent bredouilles.
    Cependant les motards de la Tacuara patrouillaient la ville, surveillaient

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