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La traque d'Eichmann

La traque d'Eichmann

Titel: La traque d'Eichmann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Neal Bascomb
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avec les deux mécaniciens, il entreprit de ménager dans l’appareil un compartiment secret où l’on ferait entrer le prisonnier en cas de fouille par la police : il monta un faux mur sur des charnières, juste devant les toilettes de la cabine de première classe. L’illusion était parfaite ; nul n’aurait pu se douter qu’il y avait eu naguère des toilettes à cet endroit.
    Avraham Shalom, quant à lui, s’assurait que les gardes auxquels il s’était lié durant la semaine écoulée n’avaient pas changé de poste, et qu’ils ne seraient pas surpris de le voir franchir à plusieurs reprises les portes d’embarquement ce jour-là dclxi . Il vérifia une fois encore les routes d’accès entre Tira et l’aéroport ; par chance, aucune n’était bloquée par un barrage filtrant. Mais la ville et les environs de l’aéroport grouillaient de policiers, et Shalom redoutait le moment où il faudrait conduire Eichmann jusqu’à l’avion.
    Il fit part de ses craintes à Harel, qui avait établi son quartier général dans un restaurant de l’aéroport, d’où il comptait coordonner les diverses activités de son équipe dclxii . Policiers et militaires prenaient leur repas dans le hall central de l’aéroport, mais le restaurant était bondé en permanence ; les clients ne cessaient d’aller et venir dans un bruit assourdissant de conversations et de vaisselle. Harel pouvait rester là pendant des heures, à recevoir ses agents, sans que personne lui prête la moindre attention. Le décollage étant prévu aux alentours de minuit, il se préparait à affronter une longue journée.
    Harel écouta Shalom avec attention et compréhension. Plus qu’aucun autre membre de l’équipe, ce dernier envisageait toujours les pires cas de figure et imaginait des plans de secours. Au cours des semaines précédentes, ces scénarios catastrophe l’avaient souvent empêché de dormir.
    Même en ces heures d’angoisse précédant l’exfiltration d’Eichmann, avec tous les détails à régler et les problèmes à résoudre, Harel espérait encore pouvoir capturer Mengele. Des agents du Mossad fraîchement débarqués attendaient qu’il donne l’ordre de lancer l’assaut dès qu’on aurait repéré le médecin d’Auschwitz.
    Il n’en fut rien. Harel avait demandé à Meir Lavi – le sayan rencontré le soir de l’enlèvement d’Eichmann et chargé du mystérieux message relatif à une « machine à écrire » – d’essayer de pénétrer à l’intérieur de la pension de Vicente López dclxiii . Le jeune homme s’était fait passer pour un livreur, mais on ne l’avait pas laissé entrer ; en revanche, il avait pu joindre la propriétaire au téléphone. Celle-ci ne parlait pas l’espagnol et, quand Lavi était passé à l’anglais, il avait compris à son accent qu’elle n’était pas allemande mais américaine.
    Hilel Pooch se rendit sur place quelques heures plus tard, en bleu de travail et avec une ceinture à outils. Il affirma à la propriétaire qu’on l’avait appelé pour réparer le chauffe-eau. Lui aussi repéra chez elle un accent américain, et remarqua surtout qu’elle était parfaitement à l’aise et qu’elle lui avait spontanément donné son nom. Certes, elle refusait de le laisser entrer parce qu’elle n’était pas au courant d’un problème de chaudière, mais de toute évidence elle n’avait rien à cacher. Mengele n’était plus chez elle.
    Lavi et Pooch vinrent rendre compte de leur mission à Harel en début de soirée. Le chef du Mossad avait espéré un coup de chance, mais le temps jouait contre eux. La traque de Mengele attendrait donc une autre occasion. À 19 h 30, Shalom et Aharoni arrivèrent à leur tour dans la salle bruyante et enfumée, pour l’informer que l’équipe attendait ses ordres pour transférer le prisonnier. Klein lui ayant confirmé que l’avion et l’équipage d’El Al étaient prêts, il pria ses agents de lancer l’opération.
    À Tira, l’équipe se préparait au départ dclxiv . Ceux qui se rendaient à l’aéroport revêtirent un uniforme d’El Al et bouclèrent leurs bagages. Le médecin ayant examiné Eichmann avec le plus grand soin, Malkin entra dans sa cellule pour commencer à le déguiser.
    Quelques heures plus tôt, Eichmann avait appris qu’on l’emmènerait en Israël ce soir-là, et Aharoni lui avait demandé avec insistance de ne pas résister. Il semblait à présent plus détendu et comme

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