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La traque d'Eichmann

La traque d'Eichmann

Titel: La traque d'Eichmann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Neal Bascomb
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orchestres de tango dans les jardins publics. L’armée et la police avaient établi des barrages partout et vérifiaient les papiers des conducteurs. Les deux agents du Shin Bet savaient qu’ils prenaient un risque énorme en amenant Eichmann à l’aéroport dans de telles conditions. Il faudrait faire en sorte que le prisonnier soit incapable de s’exprimer, et que ses papiers soient parfaitement en règle.
    Ralentis par un accident de la circulation, ils arrivèrent enfin à l’aéroport d’Ezeiza. Dans la foule des badauds venus assister au premier atterrissage d’un avion israélien sur le sol argentin, ils aperçurent Harel et Yosef Klein. Il y avait là une foule de diplomates envoyés par le ministère argentin des Affaires étrangères, et une équipe prête à leur dérouler le tapis rouge dcxlvii . Chaque délégation internationale bénéficiait de ce type d’accueil. La foule comportait aussi de nombreux employés de l’ambassade d’Israël et des membres de la communauté juive locale – dont une centaine d’enfants agitant de petits drapeaux israéliens. Tout ce petit monde attendait avec impatience l’atterrissage du Britannia.
    Mais l’avion était en retard. Deux heures passèrent. Klein courait en tous sens, en quête du moindre renseignement dcxlviii . On lui apprit que l’avion avait mis du temps à obtenir une autorisation de décollage à Recife – pourtant, toutes les autorisations nécessaires étaient données depuis longtemps. Harel n’était pas moins nerveux que Klein, mais les deux hommes ne pouvaient guère qu’attendre et espérer.
    Enfin, à 16 h 05, trois heures plus tard que prévu, le Britannia descendit sur Buenos Aires et vint se poser sur le tarmac dans un crissement de pneus dcxlix . L’orchestre se mit à jouer l’hymne national israélien, Hatikvah (« L’Espoir »). Klein observa l’appareil qui roulait doucement vers le terminal dcl .
    Émergeant de l’avion, Eban se dirigea vers la foule agitant ses drapeaux israéliens. Il salua ses hôtes argentins et, à la surprise générale, prononça un petit discours dans un espagnol irréprochable. Rien dans son attitude ne laissait deviner que sa présence n’était pas seulement un geste diplomatique et amical. Tout près, sur le tarmac, Luba Volk se réjouissait de voir que la cérémonie se déroulait comme prévu. Elle vit descendre de l’avion plusieurs hommes qu’elle ne connaissait pas alors qu’ils portaient l’uniforme d’El Al. Après avoir salué Yehuda Shimoni, elle lui demanda sans détour : « Qui sont ces gens dcli  ? »
    Pris de court par sa question, Shimoni préféra botter en touche en lui parlant de son ancien patron, le directeur général de la compagnie : « Je suis chargé de vous transmettre les salutations du général Ben Arzi. Il serait très heureux que vous acceptiez de revenir chez nous à plein temps. »
    Au lieu de poursuivre sur ce sujet, Luba Volk répondit :
    «  Le ministère de l’Aviation m’a beaucoup déçue. Je leur ai demandé une civière, mais ils ont refusé.
    — Comment ? s’écria Shimoni. Vous leur avez demandé quoi ?
    — Une civière. Pourquoi pas ? Cette requête relève de mes compétences ici, je crois.
    — Je ne sais pas… C’est une mauvaise nouvelle. Bon, peu importe. À partir de maintenant, vous n’êtes plus responsable de ce qui se passe. »
    Devant l’air stupéfait de Luba, qui ne comprenait plus rien, il ajouta :
    « J’en suis profondément désolé, mais je ne peux pas vous révéler l’objet de ce vol. »
    C’est alors qu’une hôtesse de l’air demanda à parler à Luba, si bien que celle-ci dut interrompre sa conversation avec Shimoni sans pouvoir lui demander davantage d’explications. La tête ailleurs, imaginant mille cas de figure – y compris une éventuelle utilisation de l’avion pour exfiltrer Josef Mengele –, Luba Volk s’éloigna pour saluer les autres membres de l’équipage et les accompagner jusqu’au terminal.
    Le capitaine Tohar, s’adressant aux passagers, leur souhaita une agréable découverte de Buenos Aires et leur rappela que chacun devait se trouver à son hôtel le lendemain soir, afin de se préparer au départ ; aucun retard ne serait admis. Arye Friedman et Mordechai Avivi, les deux mécaniciens, croyaient pouvoir se promener en ville, mais Adi Peleg leur demanda de ne pas quitter la zone de maintenance des Aerolineas Argentinas dclii . Il fallait

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