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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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aussi les Scotti troquaient-ils leurs peaux et leurs cornes contre de la laine.
    Les trois compagnons poursuivirent leur chevauchée, se contentant pour l’instant de rester sur le sentier. Ils s’étaient mis en route en fin d’après-midi, or la nuit était presque tombée quand ils parvinrent à un croisement. L’un des deux chemins continuait vers l’est tandis que l’autre partait vers le sud.
    — Nous déciderons demain, déclara Halt.
    Ils s’écartèrent de la piste et s’installèrent derrière des broussailles et des mûriers qui leur arrivaient à hauteur de tête. Ils firent décrire à leurs montures quelques cercles afin de piétiner les hautes herbes qui poussaient à cet endroit, puis les dessellèrent et les abreuvèrent avantde les laisser brouter. Horace n’avait plus besoin d’attacher Caracole, désormais habitué à voyager avec des chevaux de Rôdeur : le destrier resterait près de ses compagnons.
    Tout en écoutant les trois chevaux mâchouiller, le jeune guerrier regarda alentour et fronça les sourcils.
    — Je me demande où je vais dénicher du bois pour le feu.
    Halt le dévisagea avec un mince sourire.
    — Pas la peine, nous ne voulons pas attirer l’attention. De nuit, le moindre petit feu se verrait à des kilomètres à la ronde.
    Horace soupira. Il aurait de nouveau droit à un repas froid, agrémenté d’eau, froide elle aussi.
    — Quand nous commencerons à nous prendre du bon temps, faites-le-moi savoir, répliqua-t-il.

    ****

    Il plut pendant la nuit et ils se réveillèrent sous des couvertures humides. Halt se leva, s’étira et gémit en sentant à quel point ses muscles étaient endoloris.
    — Je me fais décidément trop vieux pour ce genre de promenade.
    Il contempla l’horizon, circonscrit par la lande broussailleuse et les hautes herbes, mais ne détecta aucune autre présence que la leur.
    — Je crois que nous pouvons prendre le risque d’allumer un feu ce matin, dit-il à Will en indiquant les mûriers. Vois si tu peux couper quelques branches dans ce fourré.
    Will acquiesça. L’idée de la boisson chaude à venir le réjouissait. Il rampa dans le buisson et laissa échapper un juron lorsqu’une ronce le griffa.
    — Fais attention aux ronces, l’avertit Halt.
    — Merci, je ne m’en étais pas rendu compte, répliqua-t-il.
    À l’aide de son grand couteau, Will sectionna plusieurs tiges bien sèches, qui, enchevêtrées les unes aux autres, avaient été protégées de la pluie. Elles ne brûleraient pas longtemps, mais elles suffiraient.
    — Il devrait y en avoir assez pour faire bouillir un pot de tisane.
    Ils mangèrent de nouveau froid – du pain rassis, de la viande séchée et des fruits, secs eux aussi ; par chance, l’infusion les réchauffa un peu.
    Un peu plus tard, alors qu’ils savouraient une seconde tasse, Will se tourna vers son ancien maître.
    — Halt, je peux te poser une question ?
    Voyant que l’intéressé s’apprêtait à proférer la sempiternelle remarque qu’il affectionnait dans ce genre de situation, le jeune homme s’empressa de poursuivre :
    — Oui, je sais, je viens en effet de t’en poser une. Mais j’ai autre chose à te demander…
    Un peu froissé par le fait que Will l’ait devancé, Halt lui fit néanmoins signe de continuer.
    — Où se dirige Tennyson, d’après toi ?
    — Je dirais qu’il est parti vers le sud, répondit-il après un instant de réflexion. Vers Araluen.
    — Comment pouvez-vous en être sûr ? s’enquit Horace, non sans curiosité.
    L’habileté des Rôdeurs, toujours à même de trouver la bonne réponse à un problème, ne cessait d’impressionner le chevalier. Parfois, pensa-t-il , on pourrait presque les croire guidés par une puissance surnaturelle .
    — Je ne suis sûr de rien. C’est une hypothèse.
    Horace, qui s’était attendu à une analyse précise de la situation, fut déçu. L’ombre d’un sourire apparut sur le visage de Halt, lequel était conscient des idées exagérées que le jeune guerrier nourrissait par instants sur les Rôdeurs et leurs compétences.
    — Il arrive que nous ne puissions faire mieux, ajouta Halt avec une note d’excuse dans la voix.
    Il décida cependant d’expliquer son intuition plus en détail. De son sac de selle, il tira un étui de cuir qui renfermait des cartes. Il en sortit une, qui représentait le nord de la région frontalière d’Araluen et de Picta. Ses deux compagnons se placèrent de chaque côté de

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