Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
Vom Netzwerk:
Décidément, Halt n’allait pas bien du tout. Jamais il n’avait eu un comportement aussi… incohérent.
    Les trois cavaliers émergèrent des rangées d’arbres qui longeaient la berge et se retrouvèrent en pleine campagne, où les prairies étaient parsemées de bosquets boisés et de buissons. Après la lande d’ajoncs et de bruyères qu’ils avaient traversée, le paysage verdoyant était plusagréable. Dans le lointain se détachait une chaîne de collines. Will estima qu’elles étaient situées à une journée au moins de chevauchée, peut-être davantage. À cause de la luminosité, les distances étaient trompeuses.
    — J’ai l’impression qu’ils sont partis vers ces collines, affirma-t-il.
    — C’est logique, ajouta Halt. La carte indique qu’elles sont constellées de grottes. Or les Bannis adorent se réfugier dans des lieux sombres. Mieux vaut que nous nous mettions en formation de combat.
    Le jeune Rôdeur lui décocha un regard surpris. La suggestion de Halt était raisonnable. La campagne était vaste et leur progression aisée. Il n’y avait donc aucune raison de rester en file sur la piste. En formation de combat, les cavaliers avanceraient à la même hauteur, tout en restant séparés d’une trentaine de mètres. Ainsi, ils n’offriraient pas une cible facile, et chacun pouvait couvrir ses compagnons ou leur venir en aide si nécessaire.
    Will se décala sur la gauche, tandis qu’Horace faisait de même sur la droite. Halt resta au centre. Ils chevauchèrent de la sorte pendant environ une heure. Soudain, le vieux Rôdeur siffla et plaça son poing sur son crâne – un signal qui signifiait : « Rejoignez-moi. »
    Will en fut déconcerté, car il n’avait détecté aucun danger qui aurait pu les obliger à modifier leurs positions respectives. Il partit toutefois au trot pour retrouver Halt, qui l’attendait. Horace arriva un instant plus tard.
    — Que se passe-t-il ? s’enquit Will.
    Le vieux Rôdeur parut perplexe.
    — Comment ça ? Il se passe quelque chose ?
    Cette question alarma son ancien apprenti, qui lui répondit avec patience :
    — Halt, il y a une heure, tu nous as proposé de nous mettre en formation de combat, et maintenant, tu nous rappelles. Pourquoi as-tu changé d’avis ?
    — Ah, je vois ! répliqua l’intéressé, qui semblait enfin comprendre ce qu’avait voulu dire Will. J’ai pensé que nous pourrions cheminer ensemble un petit moment. Je me sentais… un peu seul, je crois.
    — Seul ? s’exclama Horace, incrédule. Mais enfin, Halt, que…
    Will le fit taire d’un geste ; il s’approcha du vieux Rôdeur pour l’observer de près. Il paraissait plus pâle qu’à l’ordinaire. Il voulut le regarder dans les yeux, mais ceux-ci étaient dans l’ombre du capuchon.
    Abelard, qui commençait à s’agiter, fit un ou deux pas de côté avant de renâcler. La cause de cette nervosité ne pouvait être attribuée à la proximité de Will et de Folâtre, car Abelard était parfaitement à l’aise avec eux. Le cheval avait-il donc senti que son maître n’était pas dans son état normal ? se demanda Will. Oui, il avait en effet l’air troublé.
    — Halt, regarde-moi, s’il te plaît. Je voudrais examiner tes yeux.
    Le vieux Rôdeur le dévisagea avec irritation et pressa sa monture d’avancer.
    — Mes yeux ? Ils vont très bien, mes yeux ! Et cesse donc de me coller ainsi, tu agaces Abelard !
    Sans s’en rendre compte, il frotta son bras blessé.
    — Comment va ton bras ? insista Will en adoptant une voix calme et nonchalante.
    — Il va très bien lui aussi ! s’écria Halt avec colère.
    De nouveau, Abelard fit quelques pas nerveux de côté.
    — Tu viens juste de le frotter. D’où ma question.
    Le ton de Will s’était voulu apaisant, mais la fureur de Halt était à présent à son comble.
    — Oui, c’est vrai ! Parce que cette égratignure me fait souffrir. Tu le comprendrais si tu avais été touché par un carreau d’arbalète ! Bon, qu’est-ce qu’on attend ? On ne va pas passer la journée à lambiner ainsi, à parler de mon bras, de mes yeux et à irriter mon cheval ! Arrête un peu, Abelard ! aboya-t-il soudain.
    Will resta bouche bée. Jamais il n’avait entendu son ancien maître élever la voix lorsqu’il s’adressait à sa monture. Aucun Rôdeur ne se comportait de la sorte.
    — Halt… commença-t-il.
    Le vieux Rôdeur lui coupa la parole.
    — Pendant que nous perdons notre temps ici, Farrell et ses hommes

Weitere Kostenlose Bücher