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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’une brindille. Et moi qui les imaginais
tout petits...
    — Courts sur pattes, peut-être... mais pas petits ! Je
dois reconnaître, Grand Frère, que tu avais raison : allons rendre visite
aux Losadunaï. Ils vivent tous près d’ici et ils doivent en savoir plus que
nous sur les Têtes Plates. A mon avis, la Grande Rivière Mère constitue une
sorte de frontière. Et j’ai comme l’impression que ces fichus Têtes Plates
préféreraient nous voir de l’autre côté.
    Pendant plusieurs jours, les deux hommes continuèrent à
marcher dans l’espoir de découvrir les points de repère dont leur avait parlé
Dalanar. Ils suivaient toujours le même torrent qui, à ce stade, ne semblait
guère différent des autres petits ruisseaux qui dévalaient le long des pentes.
S’agissait-il de la source de la Grande Rivière Mère ? En réalité, la
plupart de ces ruisselets se rejoignaient pour former le cours supérieur de cet
immense fleuve qui allait traverser plaines et collines sur près de trois mille
kilomètres avant de décharger son énorme cargaison d’eau et de vase dans la mer
intérieure du sud-est.
    Le massif de roches cristallines qui donnait naissance à ce
puissant fleuve était un des plus anciens de la terre. Le large lit avait été
creusé par les poussées gigantesques qui avaient soulevé et plissé la chaîne de
montagnes aux contours accidentés que les deux frères avaient aperçue
scintillant dans toute sa splendeur. Plus de trois cents affluents, de larges
rivières pour la plupart, après avoir drainé les pentes montagneuses le long de
leur parcours, viendraient grossir ses flots tumultueux.
    La région que traversaient Jondalar et son frère subissait
l’influence océanique et continentale – modifiée par la présence des
montagnes. La flore et la faune étaient un mélange de ce qu’on trouvait dans la
toundra-taïga de l’ouest et dans les steppes de l’est. Les versants les plus
élevés étaient le domaine des bouquetins, des chamois et des mouflons. Dans les
régions boisées, on rencontrait surtout des cerfs. Le tarpan, un cheval sauvage
qui, plus tard, serait domestiqué, broutait dans les plaines abritées ou sur
les terrasses fluviales. Les loups, les lynx et les léopards des neiges se
coulaient dans l’ombre sans faire aucun bruit. Il y avait aussi des ours bruns
omnivores, sortant à peine de leur période d’hibernation. L’ours des cavernes,
énorme et végétarien, n’avait pas encore fait son apparition. Et de nombreux
petits mammifères commençaient à pointer leur museau hors de leurs gîtes
d’hiver.
    Sur les pentes boisées poussaient surtout des pins, mais aussi
parfois des épicéas, des sapins argentés et des mélèzes. Près des rivières, on
trouvait en majorité des aulnes, de temps en temps des saules et des peupliers,
et beaucoup plus rarement des chênes pubescents et des hêtres nains, si peu
développés qu’ils dépassaient tout juste la taille d’arbustes.
    La rive gauche du cours d’eau s’élevant graduellement, Jondalar
et Thonolan l’escaladèrent et ils se retrouvèrent bientôt au sommet d’une haute
colline. Ils aperçurent alors un paysage magnifique, sauvage et accidenté
qu’adoucissaient les couches de blanc qui s’étaient déposées dans les creux et
nivelaient les affleurements rocheux.
    Ils n’avaient pas rencontré un seul groupe de ces gens qu’on
appelait les Losadunaï, une peuplade qui faisait, elle aussi, partie des
Cavernes – ce qui ne signifiait pas obligatoirement que ces hommes
vivaient dans ce type d’habitat. Jondalar en venait à penser qu’ils les avaient
ratés.
    — Regarde ! s’écria soudain Thonolan en tendant le
bras.
    Jondalar aperçut une mince volute de fumée qui s’élevait
au-dessus de buissons touffus. Les deux frères se précipitèrent dans cette
direction et ils ne tardèrent pas à rejoindre un petit groupe de gens
rassemblés autour d’un feu.
    Ils s’approchèrent à grands pas et levèrent les mains devant
eux, paumes en l’air, pour saluer l’assemblée et bien montrer leurs intentions
amicales.
    — Je suis Thonolan des Zelandonii. Voici mon frère,
Jondalar. Nous faisons notre Voyage. Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui parle
notre langue ?
    Aussitôt un homme d’âge moyen fit un pas en avant et leva les
mains de la même manière que les deux frères.
    — Je suis Laduni des Losadunaï. Au nom de Duna, la Grande
Terre Mère, je vous souhaite la

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