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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à
nouveau.
    Ayla le prit pour du dégoût. Elle respira un grand coup,
redressa les épaules et releva le menton. Elle ne lui laisserait pas voir à
quel point elle souffrait. Elle s’engagea dans le sentier, portant d’un côté
les deux lagopèdes et le panier plein d’œufs, de l’autre un gros paquet
enveloppé dans une peau et attaché à l’aide d’une corde.
    — Donne-moi quelque chose à porter, dit Jondalar en se
précipitant à sa suite.
    Ayla l’attendit, le temps de lui tendre le panier plein d’œufs.
    — Il faudrait d’abord mettre les lagopèdes à cuire,
dit-elle en déposant son ballot sur la plage.
    Jondalar eut l’impression qu’elle attendait qu’il lui donne son
accord ou qu’au moins il acquiesce à sa proposition. Et il ne se trompait pas
de beaucoup. En dépit de ses années d’indépendance, certaines actions d’Ayla
étaient encore fortement influencées par les manières du Clan.
    — Bien sûr, vas-y ! dit-il. Avant de se mettre au
travail, il faut d’abord que j’aille chercher mes outils.
    Ayla emporta les deux oiseaux de l’autre côté de la paroi, là
où, un peu plus tôt, elle avait creusé un trou qu’elle avait ensuite garni de
pierres. Au fond de la fosse, le feu s’était éteint mais les pierres étaient si
chaudes qu’elles grésillèrent quand elle y laissa tomber quelques gouttes
d’eau. Il avait fallu qu’elle explore en tous sens la vallée pour trouver les
légumes et les aromates dont elle avait besoin pour cuisiner ce plat et elle
les avait posés à côté de la fosse. Elle avait cueilli du pas-d’âne pour la
note légèrement salée que cette plante donnerait au plat. Il y avait aussi des
oignons sauvages, de l’ail des ours, du basilic et de la sauge. Comme légumes,
elle avait choisi des orties, de l’angélique et de l’oseille sauvages.
    Elle farcit les lagopèdes avec leurs propres œufs placés à
l’intérieur des légumes sauvages – quatre œufs dans un des oiseaux,
trois dans l’autre. Normalement, on enveloppait les lagopèdes dans des feuilles
de vigne avant de les mettre à cuire au fond de la fosse. Mais il n’y avait pas
de vignes dans la vallée. Se souvenant qu’on enveloppait parfois le poisson
dans de l’herbe fraîchement coupée pour le cuire, Ayla se dit que cela risquait
de marcher aussi pour le gibier. Elle plaça les deux oiseaux au fond de la
fosse, ajouta encore un peu d’herbe, empila les pierres par-dessus et les recouvrit
de terre.
    Lorsqu’elle le rejoignit, Jondalar avait étalé autour de lui son
assortiment d’outils de tailleur de silex : en pierre, en os et en bois de
cervidés. Ayla en reconnut quelques-uns. Elle posa ses propres outils sur le
sol à portée de main, s’assit et étendit la peau sur ses genoux pour se
protéger des éclats coupants qui risquaient de la blesser au cours de la
taille. Levant les yeux, elle s’aperçut que Jondalar était en train d’examiner
avec intérêt son attirail.
    Quand il poussa quelques rognons de silex dans sa direction,
Ayla pensa aussitôt à Droog. « L’habileté d’un bon tailleur de silex
commence par le choix des pierres », avait-il coutume de dire. Pour ce
qu’elle désirait faire, il lui fallait un silex au grain très serré. Après
avoir examiné deux rognons, elle choisit le plus petit. Jondalar, qui
approuvait son choix, hocha la tête.
    Repensant soudain au fils du foyer de Droog qui avait fait
preuve d’un goût marqué pour la taille du silex alors qu’il savait à peine
marcher, elle lui demanda :
    — Est-ce que tu as toujours voulu être tailleur de
silex ?
    — A un moment donné, je pensais que je serais sculpteur et
j’ai même songé à entrer au Service de la Mère, répondit Jondalar. (Sa voix
exprimait un regret poignant.) Mais les choses se sont passées autrement :
je suis allé vivre chez Dalanar et j’ai appris la taille du silex. C’était un
excellent choix – j’étais doué pour ce métier et il me plaît toujours
autant. Je n’aurais jamais été un grand sculpteur.
    — Qu’est-ce qu’un « sculpteur », Jondalar ?
    — Ça y est, j’ai compris ! s’écria-t-il. Je sais ce
qui manque ! Il n’y a dans cette caverne aucun objet gravé, sculpté,
peint, décoré de perles ou même simplement coloré.
    — Je ne comprends pas... avoua Ayla qui semblait
consternée.
    — Je suis désolé, Ayla. Comment pourrais-tu savoir de quoi
je parle ? Un sculpteur est quelqu’un qui

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