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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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moitiés de cochon
et, aux jours de fête du solstice d’été et du
Nouvel An, à la fin de janvier et au début de
février, ce sont des dizaines de moitiés de porc
qui sont vendues au détail. Mais, dit un habitant,
si, dans le courant de l’année, on célèbre des
mariages et on organise des banquets dans les
grandes et riches familles de la ville en plusieurs
dizaines d’endroits à la fois, si importante que
soit la demande de bons morceaux, tout est réuni
sur l’heure 52 .
    Après le riz et le porc, ce sont les poissons
salés qui tiennent la première place dans l’alimentation des habitants de Hangzhou. Aussi
compte-t-on, à l’intérieur et à l’extérieur des
remparts, près de deux cents boutiques qui ne
vendent que de ces poissons, dont les arrivages
se font près de l’écluse du grand fossé extérieur
aux remparts de l’est, dans le sud de la ville. Enoutre, plus d’une quinzaine de grands marchés
sont spécialisés dans la vente de certains produits. La plupart sont établis en dehors des remparts : marché aux légumes en dehors de la porte
Neuve, dans les faubourgs de l’est, marché aux
poissons frais dans le sud-est de la ville, hors de
la Porte-où-1’on-attend-la-marée, marché aux
crabes sur les berges du fleuve, marché aux toiles
en dehors des remparts du sud.
    Notons encore les marchés aux fleurs, aux
olives, aux oranges, aux perles et aux bijoux, aux
plantes médicinales et aux livres 53 . Enfin, on
trouve partout, dans la ville et dans ses faubourgs, des boutiques de marchands de nouilles,
de fruits, de fil, d’encens et de bougies, d’huile,
de sauce de soja, de poissons frais et salés, de
porc et de riz. « Ce sont là, dit un habitant, des
produits indispensables et dont personne ne pourrait se passer un seul jour. » Cependant, la partie
la plus commerçante de Hangzhou se trouve dans
les quartiers adjacents à la Voie impériale. C’est
là que sont installés les commerces de luxe, les
boutiques les plus réputées et la plupart des
grands cabarets et des maisons de thé à la mode.
    Citons encore une fois Marco Polo. Si ce qu’il
nous dit sur l’emplacement des marchés, à l’intérieur des remparts, ne correspond pas aux données des sources chinoises, vers 1275, à la fin de
l’époque des Song, pour le reste, ses informations sont exactes :
    « Il y a dix principaux marchés, sans compter
un grand nombre d’autres le long des rues. Les
premiers sont des squares d’un demi-mille de
côté, et c’est sur leur frontage que passe l’avenue
principale, laquelle a quarante pas de large et
s’étend d’une extrémité à l’autre de la ville, en
franchissant beaucoup de ponts qui sont tous
d’un accès facile et commode. Tous les quatre
milles le long de cette rue, il y a un de ces grands
marchés avec un tour de deux milles, comme
déjà mentionné. Parallèlement à cette grande rue,
mais à l’arrière des boutiques, il y a un canal très
large ; sur sa rive, la rive voisine des marchés,
sont bâties de grandes maisons en pierre, dans
lesquelles les marchands de l’Inde et d’autres
pays descendent avec leurs bagages et marchandises, afin d’être proches et à portée des marchés.
    « Trois jours par semaine, dans chacun de ces
squares, se tient un marché qui est fréquenté par
quarante ou cinquante mille personnes apportant
là tout ce qu’on peut désirer pour la consommation, de sorte qu’il y a toujours un gros approvisionnement de toute espèce de vivres, de gibier
comme chevreuil, cerf, daim, lièvre, lapin, d’oiseaux tels que perdrix, faisans, francolins, cailles,
poules, chapons, et tellement de canards et d’oies
que l’on ne saurait en imaginer davantage ; de ces
derniers on élève sur le lac un si grand nombre
que pour un gros vénitien d’argent on a une paire
d’oies et deux paires de canards. Puis viennentles abattoirs où sont tués les animaux plus gros,
tels que veaux, bœufs (probablement pour les
musulmans de la ville), chevreaux et agneaux,
dont la chair va à la table des riches et des grands
fonctionnaires. Quant aux gens de basse condition, ils n’hésitent pas à manger toute espèce de
viande immonde sans le moindre dégoût.
    « Ces marchés étalent en permanence toutes
sortes de légumes et de fruits, notamment de très
grosses poires, pesant jusqu’à trois livres chacune, dont la pulpe est blanche comme de la
farine et très parfumée. En leur saison, il y a
aussi des pêches jaunes, des

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