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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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parfums. — L E VÊTEMENT . Réglementation officielle. La coiffure et la ceinture. Les chaussures. Coquetterie des habitants de Hangzhou. — L A
CUISINE . Variété des cuisines régionales. Facilités de
ravitaillement à Hangzhou. Cuisine populaire et cuisine
des riches. Le service des banquets. Alcools et thés.
     

L’HABITATION
     
    Tous les habitants de Hangzhou n’ont pas la
chance d’avoir un toit. Mendiants et pauvres
hères couchent à la belle étoile, et les logements provisoires sont nombreux dans cette
ville surpeuplée et si souvent ravagée par les
incendies. Cellules et cours de monastères,
bateaux du lac, cantonnements militaires, abrisen nattes imperméables qui sont dressés en
toute hâte reçoivent les familles sans logement
ou les sinistrés. Une partie de la population vit
en permanence sur les barques des canaux : ce
sont les bateliers et leurs familles.
    Quant aux gens du peuple qui ont pu trouver
un logement, ils partagent à cinq ou six personnes, ou plus encore sans doute, la même
pièce exiguë. Malgré les constructions à étages
des quartiers populaires, il y a trop de monde
dans cette ville resserrée entre le lac et le fleuve.
Rues, marchés et maisons regorgent de monde.
Mais l’on construit vite, bien et de façon économique. De temps à autre, au moment des grandes
cérémonies du culte officiel, on voit s’édifier en
quelques heures, dans certaines parties de la
ville ou près de l’autel des sacrifices au Ciel
dans la banlieue sud, de vastes constructions
faites de piquets de bambou, de perches de bois,
de cordes nouées, de nattes et de tentures. L’une
sert d’abri et de hall d’exposition pour le char de
cérémonie de l’empereur, telle autre de salle de
lustration 1 . La rapidité avec laquelle ces grands
palais provisoires sont édifiés est caractéristique
de toute la construction chinoise. Même les édifices destinés à durer plus longtemps sont bâtis
en matériaux légers, avec une adresse et une
habileté prodigieuses.
    Les matériaux de base sont le bois et le bambou, amenés par bateaux des régions situées ausud de Hangzhou, la brique et les tuiles. Les
besoins en bois de cette agglomération, énorme
pour l’époque, ont entraîné une modification de
l’économie rurale à plusieurs centaines de kilomètres au sud de la ville : les paysans de la préfecture de Yan ont abandonné la culture peu
rentable des rizières pour se faire exploitants
forestiers et vendre aux commerçants de la
grande ville du bois de cryptomeria. La pierre
est réservée pour les ponts, les balustrades, le
pavage des rues et des routes, les remparts, les
digues, les tours bouddhiques. C’est un matériau
noble qui sert pour la décoration et les sculptures, mais qu’on n’emploie ni dans la construction des maisons d’habitation, ni dans celle des
bâtiments officiels.
    Maisons de riches et maisons de pauvres, édifices et temples officiels ou privés sont tous
bâtis selon les mêmes principes. Il n’y a ni murs
portants ni fondations, mais des piliers de bois,
espacés de trois mètres environ, qui reposent sur
des semelles de pierre enfoncées de 30 à 50 centimètres dans le sol. Aussi l’importance d’une
maison, d’une galerie couverte ou d’une porte
est-elle estimée en entrecolonnements ou travées. La légèreté et la rigidité de l’ensemble permettent au besoin de surélever par la base ou de
déplacer un édifice tout entier.
    Tous les bâtiments sans exception sont de
forme rectangulaire, mais ils peuvent comporterune ou deux cloisons dans le sens de la largeur.
Dans les parcs et les jardins des riches sont édifiées autant de constructions de ce type qu’il est
nécessaire, disposées à angle droit les unes par
rapport aux autres, en U de façon à encadrer
une cour ou, au contraire, séparées. Elles ne
comportent qu’un rez-de-chaussée ou tout au
plus un étage. Au contraire, dans les quartiers
populaires, les maisons bordent les ruelles sans
interruption. Accolées les unes aux autres, disposées en profondeur, elles donnent sans doute,
par-derrière, sur de petites cours. Beaucoup
d’entre elles, à Hangzhou, comptent plusieurs
étages si l’on en croit Marco Polo et les voyageurs arabes et européens qui visitèrent la ville
au début du XIV e siècle 2 . Le mode de construction de ces immeubles à étages était-il différent
de celui des maisons basses et, en particulier,
reposaient-ils sur des fondations ?

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