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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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venu
de boire. L’alcool est toujours bu tiède, à la température du corps humain. Avant de le servir, on
fait réchauffer les flacons dans des bols d’eau
chaude.
    Les alcools sont bus également en dehors des
repas, au cours de réceptions ou dans les cabarets de la ville. On sert en même temps des
légumes, probablement assaisonnés au sel et au
vinaigre, des graines salées, des noisettes et
divers mets de ce genre destinés à exciter la soif.
Lorsque les clients ont passé leur commande, on
enlève les plats qui étaient disposés devant eux,
et des préparations plus raffinées leur sont
apportées 58 . Chanteuses et musiciennes charment
les clients des cabarets, et ces établissements
restent ouverts jusqu’au-delà de minuit en toutes
saisons. Les alcools qui sont vendus à Hangzhou
sont tous des alcools de riz, mais la variété de
leurs goûts et de leurs parfums est étonnante : on
n’y compte pas moins de 54 espèces d’alcools
différents, dont la plupart sont fabriqués à
Hangzhou même ou dans les villes voisines 59 .
La saveur de ces boissons explique le peu d’intérêt que les habitants témoignent pour le vin de
raisin qui est importé par mer. On n’y goûte sans
doute que par curiosité. « Au lieu de vin, dit
Marco Polo, ils font une boisson de riz et ils font
bouillir le riz avec beaucoup d’autres bonnesépices mélangées ensemble, et ils le font d’une
manière telle et si bien et avec un tel parfum
qu’il est meilleur à boire que n’importe quel
autre vin de raisin et qu’on ne peut souhaiter
meilleur 60 . » L’ivrognerie est certainement un
vice très répandu à Hangzhou. Les fêtes sont une
occasion fréquente de beuveries où chacun met
un point d’honneur à s’enivrer, et le grand
nombre des cabarets témoigne de la diffusion de
l’alcoolisme.
    En dehors des alcools, la seule boisson courante est le thé 61 . Les habitants de Hangzhou en
boivent des quantités prodigieuses. Les variétés
de thé sont très nombreuses et les différences de
parfum et de goût sont sensibles à tous les amateurs. La région de Hangzhou ne produit que
trois espèces de thé : thé des joyaux, thé de la
forêt des parfums et thé des nuages blancs. Mais
la ville importe du thé des provinces de la Chine
du Centre et du Sichuan. Les différences de prix
sont considérables. Le thé que l’on peut boire
dans la rue ou sur les marchés et qui est vendu
par les marchands ambulants ne coûtait qu’une
sapèque à la fin du XII e siècle. Au contraire, celui
qui est servi par les maisons de thé à la mode
peut être aussi coûteux que certains alcools.
Absorbé en grande quantité, le thé procure une
certaine ivresse. Aussi des lettrés ont-ils jadis
composé de petites pièces à la gloire de ce breuvage où ils se sont risqués à comparer les méritesrespectifs du thé et de l’alcool. On ne s’expliquerait pas la vogue extraordinaire du thé en
Chine, puis dans le monde musulman, si cette
boisson ne procurait pas une sorte d’euphorie et
d’excitation artificielle. D’autre part, la préparation du thé oblige à faire bouillir des eaux qui ne
sont pas toujours très propres (rappelons que
Hangzhou est alimentée en eau par des puits et
des canalisations qui amènent l’eau du lac à l’intérieur des remparts) si bien que l’usage général
et constant du thé constitue une protection efficace contre les épidémies : personne ne s’aviserait de boire de l’eau pure.
    ----
    1 .    Wulinjiushi , I, 3, p. 341.
    2 .    Cf. supra , chap. I, Surpopulation et difficultés de
logement.
    3 .   Pour une analyse détaillée de cet ouvrage d’architecture de la fin du XI e siècle, voir P. D EMIÉVILLE , « Le
Ying-tsao-fa-che », Bulletin de l’Ecole française
d’Extrême-Orient , 1925, p. 213-264.
    4 .   Sur l’emploi de ces ornements de toiture, variable
selon les régions, cf. Pingzhou ketan , chap. II, f o  8  b.
    5 .   D ONG Zuobin, Qingming shanghe tu , Formose,
Taipei, 1954, p. 2-3 des notes finales.
    6 .    Wulinjiushi , VI, 11, p. 452.
    7 .   Sur la réglementation des constructions à l’époque
des Song, cf. Songshi , chap. CLIV fin.
    8 .    Guixin zazhi , xu B, § 68.
    9 .   Cette sentence est attribuée au poète Bai Juyi
( cf. Tang liangjing fangcheng kao , quartier Lüdao de
Luoyang) ou encore à Xie Yehe ( cf. Guixin zazhi , xu A,
§ 3).
    10 .    MLL , XVIII, 3, p. 291.
    11 .   R. A. S TEIN , « Les jardins en

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